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The Uncanny Avengers : Union imparfaite

Quatrième intégrale de 300 pages de la série Marvel, avec Gerry Duggan au scénario, Ryan Stegman , Carlos Pacheco et Pepe Larraz au dessin. Parution en France chez Panini Comics le 20/09/23 dans la collection Deluxe.

On ne cessera de le répéter, The Uncanny Avengers par Rick Remender est l’un des meilleurs comics consacrés aux Avengers depuis très longtemps. Cependant, après deux volumes, de 2012 à 2015, l’odyssée prévue par Remender se crashe avec la saga AXIS, initialement prévue par l’auteur comme un arc isolé de sa série mais transformé de force en event par l’éditeur. En 2016, c’est le scénariste Gerry Duggan, alors connu pour son long run sur le personnage de Deadpool, qui reprend les rênes de la série, rééditée en intégrale par Panini Comics. Alors, The Uncanny Avengers, de quoi ça parle ?

En 2012, une guerre entre deux des plus puissantes factions du marvelverse s’affrontent, et manquent de ravager la planète: c’est la saga Avengers vs X-Men, qui culmine avec la mort du Professeur X (mais un mutant peut-il vraiment mourir ?) et la résurgence du genre mutant à travers le monde, grâce à l’influence du Phénix, canalisé par la Sorcière Rouge et Hope Summers.

A l’aûne de ces événements, Steve Rogers comprend qu’il n’a jamais vraiment agi de façon significative pour l’intégration des mutants, généralement détestés et craints par la population humaine. Il décide alors de créer la Division Unité, composée d’Avengers et de X-Men, afin de montrer l’exemple probant qu’une collaboration entre Sapiens et mutants est possible pour le bien de tous. Ainsi, il réunit Thor, la Guêpe, Wonder-Man et la Sorcière Rouge pour les Avengers, Wolverine, Malicia, Sunfire et Havok pour les X-men.

Bien évidemment, les choses ne se passent pas comme prévu, et les individualités qui composent le groupe ne parviennent pas à laisser de côté leurs inimitiés suffisamment longtemps pour sauver la planète de menaçent qui, ironiquement, relèvent à la fois des X-men et des Avengers. Leur premier ennemi n’est autre que Crâne Rouge, le nazi ennemi de Captain America. Afin d’imposer son règne, Crâne Rouge a profané la dépouille de Charles Xavier, pour s’emparer de son cerveau télépathe et s’octroyer ses dangereux pouvoirs. Viennent ensuite les Jumeaux de l’Apocalypse, enfants du X-Man déchu Archangel, manipulés par Kang le Conquérant, qui parviennent à provoquer la séparation du groupe, qui sera donc impuissant à stopper la destruction de la Terre et la ravissement des mutants. Ce n’est qu’en s’unissant envers et contre le Temps lui-même que ces étranges Avengers sauveront le monde in extremis.

Voilà pour le petit recap. Pour cette nouvelle version du groupe, un Steve Rogers vieilissant (car privé du sérum du Super Soldat) réunit Malicia, Vif-Argent, Docteur Vaudou, anciens membres de l’Unité, et ajoute la Torche Humaine des Quatre Fantastiques, la nouvelle recrue Synapse et, plus surprenant encore, le sordide Deadpool, afin de créer une alliance humains-mutants-inhumains, pour apaiser encore une fois des tensions après un conflit entre ces trois factions.

Leur première mission est simple: Arrêter Crâne Rouge par tous moyens, et ainsi finir ce que la précédente équipe avait commencé. Mais le groupe aura d’autres urgences à gérer, à commencer par un Inhumain récemment transformé, et qui, persuadé d’être la Vengeance de la Nature, a décidé d’en finir avec les humains. L’alliance est elle seulement possible entre toutes ces personnalités disparates ?

Si on se réfère au thème de la série Uncanny Avengers, à savoir la ruine que provoquent la désunion et les conflits au sein d’un groupe, on peut dire que ce début de série rend une bonne copie.

Le fait, dans le premier arc, d’affronter un adversaire en lien avec le conflit en cours renforce le thème, mais la nature du casting, bien que suffisamment disparate pour justifier l’adjectif « Uncanny », n’engendre pas des conflits à la hauteur de ce que l’on pouvait trouver dans la série originale.

En effet, dans la première Division Unité, nous avions d’importantes tensions entre Malicia, mutante, et la Sorcière Rouge, à cause des événements de House of M. On trouvait aussi une opposition de principe entre Wonder Man, pacifiste, et Wolverine, assassin notoire en quête de rédemption après les événements de Uncanny X-Force. Même Captain America se trouvait en tension face à Havok, à qui il avait confié le commandement de l’équipe, lui qui était peu habitué à recevoir des ordres.

Dans la version Duggan, les conflits semblent moins exarcérbés à mesure que l’intrigue suit son cours. Le point culminant arrive au bout de huit pages, quant Spider-Man décide de décliner l’offre de Rogers à cause de la présence de Deadpool. On a ensuite quelques références au statut de ce dernier en tant qu’Avengers, qui provoque bien un ou deux sourcils levés, mais pas davantage. Il n’y a pas non plus énormément de tension entre les mutants et les Inhumains de l’équipe, alors que les deux peuples sont supposés être en guerre et que de nombreux mutants ont succombé aux Brumes Terrigènes des Inhumains. L’échec évoqué de l’équipe face à leur premier adversaire (mécanique reprise de la première série) ne semble a priori pas dû à une mésentente ni à des inimitiés entre les membres de l’équipe, mais tout simplement à leur manque de synergie, oserais-je dire leur incompétence.

De la même façon, la réussite de l’équipe ne met pas en scène la rédemption de tel ou tel personnage, et ne force pas non plus deux membres qui se détesteraient à collaborer. Ce sont autant d’éléments qui placent cette Union Imparfaite un cran en dessous de la maestria de Remender sur la précédente série.

Il faut également noter que certains épisodes sont consacrés à des événements extérieurs, comme par exemple Avengers-l’Affrontement, ce qui tend à parasiter ou en tous cas à ralentir l’intrigue principale.

La seconde partie de l’intégrale reprend quant à elle une autre mini-série de Rick Remender, Avengers La Rage d’Ultron, et fait intervenir des membres des précédentes Divisions Unité, ce qui a pour effet de mettre au second plan les membres de l’équipe actuelle.

Tout ça n’en fait pas un mauvais début de série, mais pourrait être un bon prétexte pour les lecteurs grincheux tel que votre serviteur pour se consoler en relisant la première série pour la huit-millième fois.

Si les Uncanny Avengers originaux méritent facilement 5 Calvin, on va donc par principe baisser d’un cran et en accorder 4 à cette version (note qui prend en compte la partie graphique), en attendant de lire la suite.

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Avengers #10: Les plus puissants héros de l’Histoire

Recueil de la série Avengers (2018), épisodes 57 à 62, Avengers Forever (2021) 6 à 11 et Avengers Infinity Comics 1 à 4. Jason Aaron à l’écriture, Mark Russel, Javi Garron, Kev Walker, Greg Land, Aaron Kuder, Jim Towe, Ivan Fiorelli au dessin. Parution en France chez Panini Comics le 27/09/2023.

Vengeur un jour, vengeur toujours

Nous retrouvons nos protecteurs favoris, aux prises avec une menace cosmique qui pourrait bien être celle de trop. Depuis des millions d’années, le démon Méphisto fomente un plan machiavélique pour s’emparer du Multivers, et à force d’échecs, il a finit par comprendre une vérité essentielle: les Avengers seront toujours là pour l’en empêcher.

Les héros les plus puissants de la Terre sont en effet une épine dans le pied du seigneur des enfers depuis la Préhistoire, lorsque un groupe hétéroclite de héros s’est assemblé pour la première fois, composé de prédecesseurs des héros majeurs de notre époque. Afin de s’assurer la victoire dans le présent de la Terre 616, Méphisto décide d’éliminer le Bien à la racine en ciblant les héros préhistoriques, afin de créer des lignes temporelles vierges de toute forme d’héroïsme. Il recrute donc le Fatalis Supreme, le Phoenix Noir, Crâne Noir, Ghost Goblin, Kid Thanos et le Roi Killmonger, tous issus de réalités parallèles dans lesquelles les héros ont été vaincus. Ensemble, cette horde sauvage écume le multivers pour massacrer tous les Avengers Préhistoriques, et leurs successeurs, privant de nombreuses Terres parallèles de leurs héros dans le présent.

Pour les en empêcher, les Avengers 616 doivent eux aussi parcourir les Terres et les époques pour stopper le carnage, tandis que Robbie Reyes, le Ghost Rider 616, mène sa propre quête pour stopper Méphisto.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Jason Aaron aime travailler sur le long terme, comme il l’avait déjà prouvé sur la série Thor, il y a maintenant une décennie. Tissant une toile de fond sur 10 tomes, l’auteur s’assure d’insérer des éléments de continuité à même de satisfaire des lecteurs de longue date, sans pour autant négliger la lisibilité pour les lecteurs moins aguerris.

On suit donc avec grand plaisir deux lignes narratives parallèles, dans la série principale dans un premier temps, puis dans la mini-série Avengers Forever, ce qui promet un final explosif dans le prochain tome. L’aspect collectif du dessin n’est pas de nature à gêner la lecture, même si on pourrait souhaiter une continuité d’un épisode à l’autre, tant que la qualité est au rendez-vous (et c’est le cas).

Le Multivers reste donc un terrain de jeu satisfaisant, surtout entre les mains expertes de Jason Aaron, qui continue de nous régaler avec des concepts originaux et parfois farfelus (Le Sniper d’Âmes, ou encore Thor, dieu des Poings). Une série vivement conseillée aux amateurs de comics.

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Avengers: La collection anniversaire

Collection composée de 6 recueils, parution le 13/09/2023 chez Panini Comics.

Depuis quelques temps, la tendance mineure est à la réédition d’anciens récits à prix réduits, ce qui permet aux nouveaux lecteurs de découvrir des classiques, ou aux anciens de compléter les trous dans leurs collection. Que vaut cette nouvelle fournée consacrée aux puissants Avengers, éditée à l’occasion des 60 ans de la série ?

1. Les Origines

Contient les 5 premiers numéros de la série The Avengers, par Stan Lee et Jack Kirby. 6€99

Vous connaissez la légende: Vint un jour pareil à aucun autre, où un groupe de héros dut s’unir pour affronter une menace qu’aucun d’eux ne pourrait vaincre seul.

On assiste ici à la génèse, composé de Iron-Man, Thor, Hulk, Ant-Man et la Guêpe, qui baptisera le groupe avec sa facétie habituelle.

C’est bien entendu Loki qui réunit le groupe par ses nombreuses manigances, et l’on assistera également à l’arrivée du célèbre Captain America.

Le dessin du mythique Jack « The King » Kirby, la narration au charme surrané du légendaire Stan « The Man » Lee, font de ce receuil un must-have pour les fans, je ne vois aucune raison ne ne pas se le procurer, surtout à ce prix.

2. Les nuits de Wundagore

Scénario de David Michelinie, dessins de John Byrne. 6€99

Dans cette aventure, les Avengers sont confrontés au démon Chton, entité que l’on recroisera à plusieurs occasions par la suite (confère la série Absolute Carnage). La menace étant d’ordre mystique, c’est autour de La Sorcière Rouge qu’est centrée l’histoire, ce qui vient s’imbriquer dans le parcours descendant de la Fille de Magnéto, pierre angulaire de ce qui mènera bien plus tard à la séparation des Avengers.

Là aussi, nous sommes face à un récit old school, dont l’intérêt principal est d’apporter de la profondeur à un personnage important de la série.

3. État de siège

Scénario de Roger Stern et dessins de John Buscema.

Les Avengers sillonnent souvent le monde, et parfois l’univers, pour redresser les torts et porter secours aux innocents.

Malgré la pléthore d’adversaires affrontés jusque-là, jamais personne n’avait osé se mesurer à eux sur leur terrain, leur inébranlable forteresse qu’est le célèbre Manoir des Avengers.

C’est le Baron Zémo qui franchit le Rubicon, en réunissant une nouvelle mouture des Maîtres du Mal afin de venger son père, ennemi de Captain et des Avengers qui trouva la mort en combattant le super-soldat étoilé. Parmi ses nouvelles recrues, on trouve Mister Hyde, les Démolisseurs, Blackout, ou encore Moonstone et Goliath, que l’on retrouvera plus tard parmi les Thunderbolts.

La particularité de cette histoire est que c’était la première fois à l’époque, que le Manoir était pris d’assaut et occupé, les vilains passant très près de la victoire. L’équipe gardera longtemps les séquelles de cette attaque, notamment Hercules, plongé dans le coma, et le loyal Jarvis, torturé par Mister Hyde. Un récit à l’ancienne, bourré d’action, avec une équipe classique d’Avengers.

4. Ultron Unlimited

Scénario de Kurt Busiek et dessins de Georges Pérez. 6€99

Ultron est une intelligence artificielle génocidaire créée par le vengeur Hank Pym, alias Ant-Man. Après chaque défaite, Ultron a la caractéristique, et la fâcheuse tendance, de revenir plus fort, mis à jour et prêt à en découdre une nouvelle fois avec la vie organique qu’il méprise.

Sauf que cette fois, ce n’est plus une version d’Ultron que les Avengers vont affronter, mais toutes les versions parues jusque-là, toutes celles face auxquelles ils n’ont pu qu’arracher une victoire in extremis. La défaite est-elle inéluctable ?

Ultron Unlimited fait partie, pour moi, des récits cultes des Avengers, parus après le relancement de la série en 1998 par Kurt Busiek et Georges Perez. Le duo d’artistes parvient, après le marasme de Heroes Reborn et la débâcle de la Saga des Clones, à remettre les Avengers sur le devant de la scène, en leur redonnant un second souffle qui les portera sans difficultés au travers des années 2000.

L’action est omniprésente, le suspense et la tension à leurs combles, le tout sublimé par les magnifiques dessins du regretté Georges Pérez, qui fourmillaient de détails. Celui-ci est donc un must-have dans la collection anniversaire.

5. Dark Avengers

Scénario de Brian Michael Bendis, dessins de Mike Deodato Jr. 6€99

Après les débâcles successives de la Guerre Civile des Super-héros, qui culmine avec la mort de Captain America, puis de l’invasion secrète des Skrulls, qui entraîne le limogeage de Tony Stark, l’opinion publique ne saurait être plus défavorable aux super-héros.

Norman Osborn, le tristement célèbre Bouffon Vert, dirige à cette époque les Thunderbolts, équipe composée de criminels repentis de force, que l’on utilisait alors pour traquer les héros non soumis à la Loi de Recensement. Durant l’Invasion Skrull, il brille par ses qualités stratégiques, et s’impose comme un leader charismatique lorsqu’il abat Vernake, la reine des Skrulls, en direct à la télévision lors de la bataille finale.

Érigé au statut de héros, il est amené à remplacer Stark à la tête du SHIELD, qu’il rebaptise HAMMER, ce qui lui donne le droit de créer sa propre équipe d’Avengers. Osborn est cependant loin d’être repenti, et compte bien exploiter au maximum sa nouvelle autorité, et monte l’équipe la plus à même de servir ses intérêts, en traverstissant des criminels pour en faire des Avengers, à l’instar du Baron Zémo avec ses Thunderbolts en 1997.

C’est ainsi qu’Osborn devient Iron Patriot, amalgamant la symbolique de Captain America et d’Iron Man; Moonstone devient la nouvelle Miss Marvel, Noh-Varr le nouveau Captain Marvel, Daken reprend le rôle de son père Wolverine, Venom devient un Spider-Man au costume noir, tandis qu’Arès et Sentry gardent la place qu’ils occupaient aux côtés de Stark.

Dark Avengers n’est sans doute pas la meilleure série de Bendis chez Marvel. Mais elle n’est pas la pire non plus, notamment grâce à son concept (qui n’est certes pas original). La série bénéficie du graphisme de Mike Deodato Jr, qui se trouvait alors dans une période classique mais efficace, loin des expérimentations douteuses dont il a pu se rendre coupable par la suite. L’intrigue en elle-même (La Fée Morgane dans ce recueil, puis l’Homme Molécule comme on peut le voir dans l’édition Deluxe) n’apporte pas grand chose au Dark Reign de Norman Osborn, mais Bendis parvient à insuffler le sentiment d’impunité et de cynisme ressentis par Osborn à cette période, et arrive même à nous faire douter quant à la malignité de ses intentions. C’est cette ambiguité, ainsi que les relations entre les personnages, qui font le sel de cette série, un bon ajout à la collection.

6. Le Monde des Avengers

Jonathan Hickman au dessin, Jerome Opena et Adam Kubert au dessin. 6€99

Cette série fait suite à l’incontournable run de Bendis sur les Avengers, Jonathan Hickman avait donc fort à faire. Après la guerre entre X-Men et Avengers en 2012, Captain America et Iron-Man veulent insuffler un dynamisme nouveau et pousser leur équipe à faire peau neuve.

Ils ont donc l’idée d’élargir le tableau de service, et, plutôt que de se fier à un casting fixe, faire appel pour chaque mission aux héros les plus adéquats.

La première équipe, composée de Captain America, Sunspot, Canonball, Hyperion, Shang Chi, Falcon et Captain Universe, est dépêchée pour sauver l’équipe originelle, prisonnière de l’énigmatique Ex Nihilo et de sa soeur Abyss, qui lorgent sur la Terre depuis leur nouveau havre martien.

Ce tome fait date puisqu’il initie le run de Hickman, qui va culminer jusqu’à Secret Wars et rien de moins que le reboot de l’univers Marvel en 2015. L’auteur visionnaire implante donc ici ses premières idées novatrices, secondé par l’excellent Jerome Opena et le non moins doué et expérimenté Andy Kubert. Là encore, un très bon choix pour conclure la collection.

En conclusion, nous avons là une belle mouture, qui ne contient pas que des must-have, mais sans réel maillon faible. Notons les couvertures signées Alex Ross, qui compensent une édition lapidaire sans doute due au low-cost.

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Avengers: Guerre à travers le temps !

Mini-série Marvel en 5 chapitres , par Paul Levitz (scénario) et Alan Davis (dessin). Parution en France chez Panini Comics le 13/09/23.

L’écouloir du Temps

Petite session nostalgie et rétro pour les fans d’Avengers. Le casting d’origine, à savoir Iron Man, Thor, Hulk, Ant Man et Wasp, a été réuni en 1964 par les malversations de Loki, le frère de Thor, dont les plans se sont retournés contre lui lorsque cette aréopage improbable a uni ses forces pour le défaire.

Très rapidement, l’indomptable Hulk rompt les rangs de la nouvelle équipe, rapidement remplacé par une légende que l’on croyait disparue, Captain América. Surgi des glaces arctiques et frais comme un gardon, le héros à la bannière étoilée reprend naturellemet le commandement de l’équipe, pour en faire les plus puissants héros de la Terre, comme le veut l’adage consacré.

L’un de leurs premiers ennemis fut Kang le Conquérant, un tyran venu du futur, qui cherche à imposer sa domination à travers le continuum temporel. Sûr de lui, il se confronte aux héros du XXe siècle, mais une cuisante défaite en fera l’un des ennemis les plus acharnés des Avengers. Sans doute l’un des pires, car son obssession l’a parfois poussé à mettre en danger rien de moins que la fabrique de la réalité, après avoir usé et abusé du voyage temporel.

Ce récit se situe immédiatement après sa première défaite, alors que les Avengers rentrent chez eux depuis le Mexique. Le conquérant inter-époques n’a pas l’intention de les laisser souffler, et, à travers les brumes du temps, va leur renvoyer un ennemi artificiel à combattre. Nos héros, puissants mais encore jeunes et inexpérimentés, parviendront-ils à le repousser une seconde fois ?

Pour patienter entre deux volumes de la série actuelle, dirigée par Jason Aaron, Marvel nous livre un petit interlude supposé s’intercaler dans la continuité classique, mettant en scène l’un des prochains grands antagonistes du MCU, Kang le Conquérant (peut-être pas pour longtemps, compte tenu des démêlés judiciaires de l’acteur Jonathan Majors). Le pitch, tout autant que le titre, nous promettent donc une guerre sans merci à travers les époques, menée par le voyageur temporel. Un peu à la façon d’Avengers Forever, par Kurt Busiek et Carlos Pacheco, on se prend à rêver d’une rencontre entre Avengers de différentes époques, ceux d’un lointain passés (les Avengers Préhistoriques créés par Aaron), ceux de futurs alternatifs (Next Avengers, Ultron Forever, etc), bref, les possiblités ne manquent pas et justifient à elles seules l’achat de l’album.

Cependant, il convient de vous avertir, chers lecteurs avides d’aventures super-héroïques. Dans Guerre à travers le Temps ! vous ne trouverez pour ainsi dire rien de tout ça. Dans le premier chapitre, nous retrouvons nos héros classiques favoris, qui reviennent de leur périlleuse rencontre avec Kang, qui a tenté de les berner avec un simulacre robotique de Spider-Man. Kang, ne digérant pas la défaite, met en branle un nouveau plan en créant…une version robotique de Hulk, comme si répéter les mêmes erreurs était un pré-requis pour devenir un méchant tyran temporel. Ce pan du récit occupe un nouveau chapitre, ce qui serait convenable si ensuite les Avengers passaient à l’offensive. Mais il n’en est rien, puisqu’ils passent le reste des deux chapitres suivants à affronter…le Roi des Nains, sans qu’aucune bonne raison ne soit donnée à ce revirement, qui n’a AUCUN sens thématique (le Temps ?), ni aucun intérêt dramatique.

Ce n’est pas tout, puisqu’au moment de la confrontation finale tant attendue, on a droit à une escarmouche anti-climactique qui fait retomber le tout comme un souffler. En guise de truchements temporels, les Avengers fondateurs n’ont qu’un bref aperçu de l’avenir de leur équipe, sans plus de conséquence ni d’impact pour la suite. Hormis les dessins du vétéran Alan Davis, cet album ne représente donc guère d’intérêt en lui-même et se révèle totalement dispensable. Si vous aimez Kang le Conquérant et que vous voulez lire une véritable histoire de voyage dans le temps, je vous conseille plutôt le premier tome de Marvel Now ! Avengers, par Mark Waid et Mike Del Mundo.

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Avengers #9: Chasse à mort

Recueil de la série écrite par Jason Aaron, secondé au dessin par Javi Garron, Kev Walker, Carlos Magno, Iban Coello, Aaron Kuder, Juan Frigeri, et Jim Towe.

Mis à mort Mi Amor

Les plus puissants héros de la Terre poursuivent leur odyssée sous l’égide du scénariste Jason Aaron. Après avoir développé chacun de ses protagonistes au travers d’arcs narratifs variés, l’auteur fait émerger son fil rouge, préparé depuis le début de la série, en faisant entrer dans la danse une flopée d’antagonistes nouveaux et dans l’air du temps, puisqu’ils sont issus du fameux Multivers, que Marvel tente, plus ou moins adroitement, d’introduire dans son univers cinématographique.

Pour résumer, depuis leur reformation, les Avengers ont repoussé une armée de Célestes, la Garde d’Hiver, l’Escadron Sinistre, l’armée de vampires de Dracula, l’armée Atlante de Namor, les armées de Malékith, mais sont également allés récupérer leur partenaire Ghost Rider en Enfer, ont affrontés un Moon Knight inhabituepuis ont accueilli une nouvelle recrue aux pouvoirs familiers, puisqu’il s’agit d’une toute nouvelle Starbrand. Ils se sont ensuite affrontés dans un tournoi destiné à désigner le nouvel hôte du Phénix, ce qui les a conduits à accepter Echo (Maya Lopez) dans leurs rangs.

Pendant ce temps, le démon Méphisto continue de comploter en coulisses, et se prépare à abattre ses premières cartes sur la table de la destinée. Pour cela, il a réuni les Maîtres du Mal Mutliversels, ennemis des Avengers issus des multiples réalités qui composent le Multivers: le Phénix Noir, Kid Thanos, le Roi Killmonger, Iron Inquisitor, Ghost Bouffon et Crâne Noir, menés par le Fatalis Suprême.

Cependant, les héros, après avoir traversé toutes ces crises, ne sont peut-être pas de taille à affronter pareille menace: Ghost Rider est manquant, Miss Hulk également, Thor est perturbé par les révélations faites par le Phénix sur son ascendance véritable, et le reste de l’équipe est occupé par des problèmes personnels ou par la gestion de Brandy, jeune fille dépositaire du pouvoir du Starbrand. Si le Multivers est la source d’autant de dangers et que nos héros ne suffisent plus, peut-être qu’il faut y puiser la solution ?

Le Multivers n’est un concept nouveau pour aucun lecteur assidu de comics. En effet, très tôt dans leur histoire, Marvel et DC ont introduit et manié l’idée de la coexistence de plusieurs réalités parallèles, offrant chacune ses spécificités. Cependant, il revient sur le devant de la scène, huit ans après avoir été exploité par Jonathan Hickman dans Secret Wars, car il est mis à l’honneur dans les adaptations ciné récentes, que l’on parle de Docteur Strange 2, Spider-Man No Way Home, Into The Spider-Verse ou encore The Flash. Il n’est donc pas étonnant que les comics tentent de singer les films (c’est le cas depuis plusieurs années maintenant), ce qui a par le passé conduit à quelques petites catastrophes créatives et éditoriales.

Ici, on peut une fois de plus compter sur le talent de Jason Aaron pour éviter ces écueils. L’auteur parvient à atténuer la sensation d’un travail de commande et imprime sa patte sur la série sur une durée qui force le respect. Bien entendu, on n’échappe pas à ses appétences personnelles, puisqu’il réintroduit le personnage de Jane Foster, ancienne Thor aujourd’hui Valkyrie, ainsi que d’autres personnages issus de son run sur Thor.

On trouve aussi des éléments de continuité remontant à plusieurs années, ce qui est d’autant plus satisfaisant pour les lecteurs de longue date, à l’heure où la tendance est plus au racolage de nouveaux lecteurs justement au détriment de la continuité.

La seconde partie du recueil embraye sur la mini-série Avengers Forever, deuxième du nom. Dans la première saga (1998), des Avengers étaient recrutés à travers les époques pour sauver le monde de la guerre entre Kang (justement adapté au cinéma cette année) et Immortus. Mutlivers oblige, on visite ici d’autres Terres, rencontrant des variants de héros déjà connus.

La mini-série compte encore cinq autres chapitres et promet encore quelques batailles épiques, à la manière de la première série. A ce stade, l’album n’est à conseiller qu’aux aficionados et à ceux qui ont suivi la série, mais l’oeuvre dans son ensemble est vivement recommandée.

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A.X.E : Judgment Day

Mini-série Marvel en trois volumes, parus en avril, mai et juin 2023 chez Panini Comics. Kieron Gillen au scénario, Valerio Schiti au dessin.

Le très très ancien Testament

Il y a 4 milliards d’années, le Géniteur, un membre de la toute-puissante race des Célestes s’est écrasé sur une jeune planète encore ardente, que l’on nommerait plus tard la Terre. Consumé par un fléau cosmique nommé la Horde, la titanesque créature a déversé dans la croûte terrestre en fusion des fluides infectés, ce qui a aidé la planète à devenir un terreau fertile de vie que l’on connaît, et qui a même provoqué l’émergence des super-pouvoirs.

Il y a un million d’années, alors que la vie était florissante sur Terre, les Célestes sont revenus pour en mesurer et en jauger la progression. Pour réguler le tout, ils ont créé cent êtres à l’incommensurable pouvoir, les Éternels, tous liés par trois principes directeurs: Protéger les Célestes, Protéger la Machine qu’est la Terre, et Corriger toute déviation excessive de la Vie.

Ces déviations prenaient invariablement la forme de Déviants, peuple changeant et sujet à de nombreuses et incontrôlables mutations. Durant un million d’années, à chaque fois qu’un écosystème a été menacé par un Déviant, les Éternels sont intervenus pour le supprimer et ainsi réguler l’expansion de la vie sur Terre, jusqu’à ce que l’Homo Sapiens se hisse au sommet de la chaîne alimentaire et qu’apparaisse l’Homo Superior, grâce à l’influence accidentelle du Géniteur. Tout cela ne s’est pas fait sans heurts, puisque la société éternelle a été déchirée par plusieurs conflits, des guerres civiles, provoquées par des divergences d’interprétations des Trois Principes. La plus violentes guerre eu lieu il y a 400 000 ans, lorsque l’Éternel Uranos décida que tout forme de vie était par définition une déviation excessive, ce qui justifiait selon lui un omnicide terrestre.

Aujourd’hui, c’est le fourbe et veule Druig qui dirige la société éternelle, en tant que Premier Éternel. Afin d’asseoir son pouvoir, le tyran nouvellement élu décide qu’il lui faut mener une guerre contre un ennemi commun qui unirait son peuple aujourd’hui divisé (comme l’avait fait Norman Osborn lors du Siège d’Asgard).

Il tourne alors son regard vers Krakoa, la toute récente nation mutante, dont les ressortissants, tous issus du genre Homo Superior, ont eux aussi atteint l’immortalité, puisqu’il leur est possible, grâce au pouvoir des Cinq, d’être ressuscités après chaque mort.

Il n’en faut pas beaucoup à Druig pour désigner les mutants comme une déviation excessive, qu’il faut éradiquer en vertu du Troisième Principe. Cependant, comment est censée se dérouler une guerre où tous les soldats sont immortels ? est-ce une Guerre Éternelle ? Pas si les Avengers, les plus puissants héros de la Terre, ont leur mot à dire sur la question.

Jusqu’ici, Marvel nous avait habitués aux crossovers dantesques, dans lesquels s’affrontent des super-héros. Ainsi, nous avons eu droit à Civil War, Civil War 2, X-Men contre Inhumains, etc. Cette fois, l’éditeur met la barre plus haut puisque ce ne sont pas simplement deux factions, mais bien trois, qui vont s’étriller dans ce A.X.E: A pour Avengers, X pour X-Men, et E pour Éternels.

Ces trois groupes emblématiques ont pour point commun d’avoir été remaniés récemment par des auteurs ambitieux et expérimentés (Jason Aaron sur Avengers, Jonathan Hickman sur X-Men, et Kieron Gillen sur Éternels), qui ont globalement su les redynamiser et leur donner un souffle nouveau. Ce sont donc trois séries à connaître si vous souhaitez vous attaquer à cette mini-série, puisque l’essentiel des points-clés de l’intrigue en est issu.

On peut dire sans trop risquer le spoiler que l’aspect belligérant/guerre de super-héros sert davantage d’amorce, voire d’appât, pour céder la place assez rapidement au coeur véritable de l’intrigue. Kieron Gillen, qui dirigeait jusque-là la série consacrée aux Éternels, en extrapole les thématiques centrales, relatives à la foi et à la puissance des croyances et des mythes fondateurs, pour créer un récit finalement classique dans sa construction mais plutôt surprenant dans son déroulé.

Sans temps mort, l’auteur, qui est finalement et à l’instar de son collègue Hickman, autant un dramaturge qu’un créateur de paradigmes, nous donne l’occasion de nous intéresser à chacun de ses personnages (sensation qui peut être accentuée si l’on a effectivement lu les séries susmentionnées), tant par le biais de leurs motivations que par leurs actions.

Il est à noter également que les tie-ins (épisodes complémentaires à la série principale) étant majoritairement écrits par Kieron Gillen, le tout conserve une cohérence salutaire et un intérêt non-négligeable, ce qui n’a pas toujours été la cas avec d’autres crossovers pour lesquels les tie-ins étaient totalement dispensables.

Néanmoins, l’inclusion par Panini de certains numéros (je pense par exemple au chapitre consacré à Captain Marvel, issu de la série éponyme et écrit par une autre auteure) à de quoi laisser perplexe.

Une fois réalisé ce petit survol, penchons-nous maintenant dans certains détails de l’intrigue, ce qui est une autre façon de dire que l’on va SPOILER.

Le Prométhée très très Moderne (SPOILERS)

Comme nous l’évoquions plus haut, le confit entre les Éternels et les X-Men, s’il sert bien d’élément déclencheur de l’intrigue, est rapidement expédié dans le premier acte après quelques épiques escarmouches, au profit d’une tournure bien plus philosophique et spirituelle.

En effet, pour stopper cette guerre, une faction composée de transfuges des trois groupes (Makkari, Ajak et Sersi des Éternels, le mutant Sinistre et l’Avenger Tony Stark), décide d’utiliser la dépouille du Géniteur et une combinaison de plusieurs sciences pour redonner vie au Céleste, persuadés que ce dernier mettra fin au conflit, ou en tous cas qu’il édictera un ou plusieurs nouveaux principes qui empêcheront les Éternels de poursuivre le conflit.

Comme pour le Prométhée Moderne, leur entreprise réussit, mais le résultat escompté épouse les courbes du pire scénario possible. Le Géniteur revient bien à la vie (il n’est pas précisé s’il s’agit de l’entité originale qui s’est écrasée sur Terre, ou d’un nouvel être), cependant, courroucé par ce qu’il voit, décide qu’il va évaluer l’Humanité dans les prochaines 24 heures, et détruire la planète si le résultat s’avère négatif.

Ce premier point a de quoi alerter la sagacité d’un lecteur averti, car tous les personnages liés à la résurgence du Géniteur étaient en possession d’informations qui auraient du les dissuader d’emprunter cette voie. En effet, les Éternels, dans Avengers volume 1, apprennent que le dessin réel des Éternels n’a jamais été de préserver ni de promouvoir la vie sur Terre, bien au contraire. En créer un nouveau est donc au pire une folie, au mieux, un acte de foi aveugle (ce qui est congruent avec le thème).

De plus, on ne compte plus les fois où les Célestes ont manqué de détruire la planète, bien avant cette révélation. Je pense notamment à la série Uncanny Avengers (meilleur comics du monde, à mon humble avis), où Exitar y parvient (plus ou moins). Tony Stark était bien présent au moment de l’attaque d’Exitar, ce qui aurait du le dissuader de ressusciter un autre être stellaire tout-puissant.

Ce n’est pas tout, puisque Stark lui-même possède une belle liste d’expériences ratées dont les conséquences ont été désastreuses. On peut citer, pêle-mêle, son armure qui devient consciente et qui tente de le tuer, le sabotage de la bombe gamma qui aboutit à la création de Hulk, le clone de Thor qui tue Goliath dans Civil War, son collègue Hank Pym qui crée Ultron, bref, suffisamment de mauvaises expériences qui auraient pu servir de leçon au génie philanthrope milliardaire.

Un autre point de l’intrigue qui mérite discussion porte sur les plans que les héros mettent en branle pour échapper à cet impromptu Jugement Dernier. L’un d’eux consiste en une attaque frontale, qui, bien évidemment, échoue, étant donné la puissance incommensurable du Céleste.

Là encore, un élément de continuité est ignoré ou méconnu par l’auteur, car il se trouve que Thor possède, ou en tous cas a connaissance d’une arme capable de tuer un Céleste, la hache asgardienne Jarnbjorn. Le Dieu du Tonnerre l’utilise d’ailleurs pour vaincre Exitar dans Uncanny Avengers n°21, et l’arme réapparait plusieurs fois ensuite, notamment dans Unworthy Thor et King in Black, mais il faut croire que le stress lui a fait oublier cette information cruciale qui aurait drastiquement écourté l’intrigue.

Nulle mention n’est faite non plus de l’armure Godkiller, conçue spécifiquement pour tuer des Célestes, ce qui est d’autant plus surprenant que cette armure fut créée par Kieron Gillen lors de son passage sur la série Iron-Man.

Néanmoins, malgré ces quelques points, qui ne feront tiquer que les lecteurs les plus acharnés, Kieron Gillen livre une saga bien construite, exploitant adroitement le lien étroit entre la volonté d’émancipation de l’Humanité et son désir d’ancrage et de tutelle divine.

Accomplir tout ça dans le cadre d’un travail de commande marvellien n’étant pas chose aisée, ça mérite amplement ses 4 Calvin.

****·Comics·East & West·Nouveau !·Rapidos

Avengers #8: Voici le Phénix

Recueil de 328 pages de la série Avengers, écrite par Jason Aaron et dessinée par Javi Garron, Ed McGuiness, et Dale Keown. Parution en France chez Panini Comics le 01/02/2023.

Ça me Phénix chaud ni froid

Après leurs petites aventures spatiales, les Avengers sont retournés sur Terre avec un bébé, nouveau récipiendaire du Starbrand, un immense pouvoir cosmique qui protège la Terre des menaces extérieures. La réapparition de ce pouvoir augure de nouveaux dangers, sur lesquels nos héros n’ont pas le temps de s’appesantir, car une autre problème requiert leur attention immédiate.

En effet, une entité cosmique antédiluvienne, le Phénix, est revenue sur Terre en quête d’un nouvel hôte, ce qui a de quoi faire grincer des dents Captain America et ses alliés. L’Oiseau de Feu, un être vorace mû par la destruction et la renaissance, a déjà causé beaucoup de troubles sur Terre au fil des années, à commencer par sa première hôte connue, Jean Grey des X-Men, et a même été l’enjeu d’une guerre entre X-Men et Avengers (la saga AvX, 2012). C’est d’ailleurs Namor, un des précédents hôtes du Phénix durant AvX, qui a convoqué l’entité à ses propres fins.

Cette fois, le Phénix prend les devant et organise un tournoi, au sein duquel s’affrontent les hôtes potentiels, héros et vilains confondus. Le pouvoir est donc susceptible de tomber en de très mauvaises mains…

Nouveau choix éditorial pour Panini, qui jusque-là faisait coïncider sa tomaison avec les arcs narratifs de la série. Ce tome 8, d’une pagination plus généreuse que les précédents volumes, comprend donc pas moins de trois arcs narratifs. Le choix de l’éditeur est appréciable, et permet entre autre de réduire l’écart avec la parution US.

La série poursuit donc son chemin, aidée par la qualité d’écriture de Jason Aaron, qui s’approche précautionneusement de la fin de son grand oeuvre sur les Avengers. En effet, l’auteur réutilise progressivement tous les items narratifs installés dans les premiers volumes de la série, ce qui promet une suite spectaculaire comme Aaron a pu en concocter par le passé.

Action, rythme, développement de l’intrigue et des personnages, pagination plus généreuse, ce volume 8 continue de tenir les promesses de Jason Aaron sur l’une des séries Marvel phare du moment.

****·Comics·East & West·Rétro

House of M

Comic de Brian M. Bendis et Olivier Coipel.
Panini (2008), 232p., one-shot.
La version lue est l’édition « Marvel multiverse » publiée par Panini en format court broché en 2023. L’édition originale intégrale reliée date de 2008, suivie d’une version brochée. Une très belle édition NB grand format permettant de profiter des superbes dessins de Coipel est parue en 2018 (je la recommande). Une nouvelle colorisation appréciable sort en 2019, suivie d’une version Marvel Must-have compacte en 2021. L’édition 2023 utilise cette nouvelle colorisation.

Dans les années 2000 Brian M. Bendis est le grand manitou de l’univers Marvel en lançant pas mal des évènements qui inspireront le MCU jusque très récemment. Après les années Marvel Knights qui proposent nombre d’origin stories et un paquet de pépites ayant permis à des artistes majeurs comme Tim Sale, Joe Quesada ou Jae Lee de proposer leurs visions des héros, Bendis enclenche avec Avengers : la séparation l’ère moderne de Marvel lorsque la Sorcière Rouge devenue folle extermine la majorité de l’équipe de héros. House of M est la suite directe de ces évènements.

Considéré comme un des plus célèbres des events Marvel, les huit épisodes de cet album ont la particularité d’être entièrement dessinés par un jeune dessinateur qui deviendra un des plus recherchés, jusqu’à intégrer la Dream Team recrutée par Mark Millar pour ses projets luxueux: le franchie Olivier Coipel. Si ses planches ne sont pas encore aussi fines qu’aujourd’hui, on voit déjà un sens de la mise en scène, une technique imparable et quelques planches incroyablement détaillées et d’une noirceur étonnante.

Il faut dire que le scénario de Bendis surprend par sa dureté et se démarque de comics souvent dotés d’une dose de puérilité toute américaine. Dès l’introduction il nous convie ainsi à un débat tendu entre Avengers et X-men pour savoir ce qu’il faut faire de Wanda Maximoff, fille de Magnéto, cette menace mortelle. Un pendant superhéroïque du chef d’œuvre ciné 12 hommes en colère qui aborde le droit de mort face à la menace. Précipitant très vite les évènements nous voilà transportés dans une autre réalité où les humains et mutants cohabitent en paix sous la domination toute puissante de Magneto. Seul Wolverine semble trouver un problème à ce fait et le voilà qui, fidèle à lui-même, se lance dans une résistance…

Bien trop court et très frustrant lorsque survient la conclusion aussi brutale que l’introduction, House of M se dévore avec la simplicité de ce que devraient être tous les comics de super-héros, sans abuser de confrontations multiples et illisibles. En axant son intrigue d’abord sur les joutes verbales entre des groupes de héros aux visions différentes, on se passionne sur les perspectives psychologiques de ce qu’il s’est passé et les hypothèses lancées par les uns et les autres. En pleine maîtrise de ses fondamentaux, Bendis laisse son lecteur haletant, dans la même situation que les personnages, sans explication claire mais sans le perdre dans des constructions tortueuses. La simplicité de l’intrigue répond à la complexité de ses conséquences. Conséquences qui seront à découvrir dans la Trilogie du Messie.

Rare comic adulte de Sup’, qu’il est surprenant de ne pas avoir vu adapté au ciné, House of M propose nombre d’idées vertigineuses qui donnent vivement envie de prolonger l’expérience, que ce soit du côté des Avengers ou des mutants. Parfait exemple de la force du mystère et du hors-champ, l’event mérite amplement sa réputation et figure comme une lecture obligée des amateurs de super-héros, pour peu que vous sachiez gérer la frustration inévitable… mais si agréable…

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**·Comics·East & West·Nouveau !

Devil’s Reign #1 et #2

Premier et second volumes de la mini-série écrite par Chip Zdarsky. Le premier contient les épisodes US: Devil’s Reign (2022) #1-3, Devil’s Reign : Superior Four (2022) #1, Devil’s Reign : Villains For Hire (2022) #1, Daredevil : Woman Without Fear (2022) #1, Devil’s Reign : X-Men (2022) #1.

Le second contient  les épisodes US: Devil’s Reign (2022) #4, Devil’s Reign : Superior Four (2022) #2, Devil’s Reign : Villains For Hire (2022) #2, Daredevil : Woman Without Fear (2022) #2, Devil’s Reign : Winter Soldier (2022) #1, Devil’s Reign : Spider-Man (2022) #1, Devil’s Reign : Moon Knight (2022) #1. Parution le 07/09/22 et le 05/10/22 chez Panini Comics.

Here it goes again

Dans l’univers Marvel, les super-héros ne sont pas toujours bien perçus, et ce malgré leur dévouement et leur abnégation. Car voyez-vous, ils ont aussi une fâcheuse tendance à provoquer des dégâts, et, allez savoir, ramènent aussi sans doute le commun des mortels à leur condition et à leur impuissance.

En 2006, il y a seize ans pour nous mais un peu moins au sein de l’univers 616, un incident grave impliquant de jeunes super-héros avait conduit les autorités à promulguer la Loi de Recensement, qui obligeait les super-héros en activité à dévoiler leur identité et à travailler pour le SHIELD, ce qui impliquait un contrôle hiérarchique, une formation et une sanction de leurs actes. Ulcéré par cette atteinte aux libertés fondamentales, Captain America s’opposa vivement à cette Loi, entrant de facto dans la clandestinité avec tous ses partisans. De l’autre côté, Iron Man, plus pragmatique, considéra que le compromis était raisonnable et opta pour la coopération. Cette divergence de point de vue engendra la célèbre CIVIL WAR, la guerre civile des super-héros, qui eu des conséquences et des ramifications durables, faisant entrer une frange non négligeable de héros dans la clandestinité durant plusieurs années.

Ce schisme ébranla le rampart formé par les héros et ouvrit la voie à l’Invasion Secrète des Skrulls (Secret Invasion), puis au règne sombre (Dark Reign) de Norman Osborn, lorsque ce dernier, profitant d’une vague favorable de publicité, fit croire à sa rédemption et devint le nouveau directeur du SHIELD, permettant aux criminels de tout bord de prospérer. Pourquoi vous raconter tout ça ? Parce que Devil’s Reign reprend quasiment au mot le pitch de Civil War, qu’il l’assaisonne avec du Dark Reign, pour nous resservir la recette en trois volumes.

Petit récapitulatif: Après quelques années passées sous l’égide de l’irascible Jonah Jameson, la mairie de New York passe aux mains de Wilson Fisk. Ce dernier, connu pour être l’empereur du crime connu sous le nom du Caïd, est parvenu, avec habileté, à laver sa réputation lors d’une invasion d’Hydra (voir Secret Empire) pour se hisser vers le fauteuil du Maire. Le Caïd a longtemps lutté sans merci contre Matt Murdock, alias Daredevil, ces derniers se rendant coup pour coup dans un déluge sans fin de violence et de vengeance. Devenu Procureur, Murdock a poursuivi sa lutte contre son ennemi juré, qui depuis quelques années détient jalousement le secret de sa double identité.

Pour garder un coup d’avance, Fisk a réuni des preuves, des pièces à conviction, non seulement sur Daredevil, mais aussi sur d’autres héros susceptibles d’entraver ses projets. Mais lors de son petit check-up mensuel dans son coffre-fort, Fisk s’aperçoit que le dossier a disparu. Et ce n’est pas tout, il est désormais incapable de se rappeler du véritable nom de Daredevil, ni de faire le lien avec Matt Murdock. Fou de rage d’avoir été ainsi berné, l’ancien Caïd décide de prendre les choses en main et fait promulguer une loi interdisant les super-héros, et par extension toute personne détentrice de pouvoirs surhumains dans l’enceinte de la ville.

Cette initiative force les héros urbains à se regrouper: Luke Cage et Jessica Jones reprennent du service, avec leur ami Iron Fist, Spider-Man bien entendu, mais également des francs-tireurs tels que Moon Knight ou le Punisher, personne ne sera épargné. Pour couronner le tout, Fisk enrôle des criminels notoires en les amnistiant, pour former les Thunderbolts, une milice chargée de traquer les contrevenants.

Il y a des lectures qui vous font sentir le poids des années. Il y a des lectures qui vous font réaliser que les comics et leurs histoires, c’est avant tout une machine à mouvement perpétuel, qui tend à reproduire des cycles, comme l’Histoire avec un grand H. Et enfin, il y a des lectures qui vous font réaliser que vous lisez depuis assez longtemps pour voir les cycles narratifs se suivre et se répéter.

Chip Zdarsky combine donc des éléments déjà vus dans d’autres séries et sagas, sans que l’intention réelle derrière cette resucée ne soit très claire: remettre les thématiques au gout du jour ? Se les approprier ? Est-ce plutôt une commande de Marvel qui souhaite réinterpréter ses classiques ? Allez savoir. Il n’en demeure pas moins que tout dans Devil’s Reign a déjà été vu ou revu:

  • Un méchant qui se rachète une bonne réputation et se hisse au sommet ? Norman Osborn l’a déjà fait lors de Dark Reign, avec des effets plus pernicieux et à une échelle sensiblement plus grande.
  • Une loi qui empêche les super d’être des héros ? Plus ou moins la même chose dans Civil War, avec néanmoins plus de nuance quant aux implications politico-sociétales. Là où Civil War donnait à chaque camp des arguments entendables sur la façon de réagir à la Loi de Recensement, Devil’s Reign ne s’embarrasse pas d’une telle réflexion et admet sans embage le caractère inique de l’initiative de Fisk.
  • Des méchants utilisés pour traquer les super-héros rebelles ? Là aussi, les Thunderbolts sont un copier-coller, avec US Agent pour les encadrer, ce qu’il faisait déjà en 2011.
  • Le Caïd qui tient un dossier sur Daredevil et d’autres super-héros ? L’idée fait exactement écho au Rapport Murdock , à l’époque où Brian Bendis écrivait la série.
  • Bon sang, même le concept d’utiliser l’Homme Pourpre pour contrôler en masse les populations a déjà été utilisée !

Néanmoins, on peut accorder à Devil’s Reign un élément de sa prémisse qui soit original, ou du moins peu courant, à savoir la bataille électorale dans laquelle se lancent nos héros pour espérer battre Fisk sur son propre terrain. Après Jameson et Fisk, l’idée de voir un super-héros à la tête de New York serait, avouons-le, plutôt cool.

A côté de ça, on ne peut pas ignorer certains défauts éditoriaux, qui prennent leur source chez Marvel, mais qui sont confirmés par Panini: l’histoire principale, qui est magnifiquement dessinée et qui tient globalement la route malgré les redites précitées, est littéralement parasitée par une floppée de tie-ins, des épisodes annexes se déroulant en parallèle de l’intrigue dominante. Ces épisodes se concentrent sur Elektra, qui soit dit en passant est devenue la nouvelle Daredevil, ainsi que sur les Thunderbolts, et l’on trouve aussi des épisodes mettant en scène Moon Knight, le Soldat de l’Hiver, et le Docteur Octopus cherchant à assimiler ses doubles à travers le Multivers.

Oui, vous avez bien lu, une partie non négligeable de ces deux premiers volumes n’a rien à voir avec le sujet. D’une qualité qui va du franchement médiocre au tout à fait passable, ces tie-ins, qui se paient en plus le luxe de ne pas être disposés dans le bon ordre chronologique, auraient pu disparaître sans que l’ensemble n’en soit affecté, bien au contraire. L’histoire principale, qui va à l’essentiel, aurait gagnée à être publiée seule.

Le bilan de ces deux premiers tomes est donc plus que mitigé, notamment du fait des égarements éditoriaux de Panini, ce qui est d’autant plus dommage que la série principale, bien que pompant allègrement dans les classiques, présente tout de même certaines qualités.

*·East & West·Manga

Zombies, Rassemblement ! #1

Premier volume de la série Marvel écrite par Jim Zub et dessinée par Yusaku Kumiyama. Parution initiale en 2015, pulbication en France par Panini Comics le 17 aout 2022.

Zombies au Wasabi

Depuis qu’ils ont sauvé le monde de l’invasion des Chitauri, les Avengers se sont imposés aux yeux des gens comme les protecteurs sans faille de l’Humanité. Iron-Man, Captain America, Hulk, Thor, Black Widow et Hawkeye fêtent donc leur récente victoire, en même temps que l’anniversaire de leur fer-de-lance Tony Stark, lorsque des troubles-fêtes font irruption pour sniper l’ambiance.

Ces rabats-joie ne sont pas des protestataires classiques, car ils portent sur eux toutes les caractéristiques des zombies: peau en putréfaction, sauvagerie extrême et goût prononcé pour la chair humaine. Nos héros se lancent donc sans réfléchir dans la bataille, mais certaines questions doivent d’abord être résolues: d’où vient ce mystérieux virus ? Les innocents infectés peuvent-ils être guéris ? et surtout, comment les Avengers vont-ils pouvoir s’en prémunir ?

Le concept des Marvel Zombies est né en 2006 dans les pages de la série Ultimate Fantastic Four, alors scénarisée par Brian Michael Bendis et Mark Millar, et dessinée par l’excellent Greg Land. Dans les épisodes 21/22/23 de la série, les FF de la Terre 1610 (l’univers Ultimate) font la rencontre de leurs homologues de la Terre 2149, qui se révèlent être des morts-vivants cannibales cherchant un monde neuf afin de renouveller leur garde-manger.

C’est Robert Kirkman et le dessinateur Sean Phillips qui prennet la suite avec le premier volume de la série Marvel Zombies en 2006. On y retrouve un monde dévasté par des super-héros contaminés, qui ont dévoré la quasi-totalité de l’Humanité. Seul Magnéto et une poignée de survivants résistent encore, et empêchent les zombies de quitter cette dimension pour semer la désolation sur d’autres terres. Qu’à celà ne tienne, les zombies dévorent le Surfer d’Argent, ce qui leur permet ensuite de dévorer nul autre que Galactus. Désormais détenteurs du pouvoir cosmique, les zombies se lancent à la poursuite de nourriture à travers tout le cosmos, écumant les galaxies et engloutissant toutes les formes de vie.

Les deux premiers volumes de Marvel Zombies se distinguaient par l’écriture de Robert Kirkman (dont l’oeuvre la plus connue est sans aucun doute la série-fleuve The Walking Dead, aussi sur le thème des zombies). Mais là où TWD misait sur la figure classique du zombie decérébré et titubant, les super-héros morts-vivants de MZ conservaient leurs consciences et leurs identités humaines, tout en étant dominés par une faim insatiable. Cela donnait lieu à des situations mémorables, comme Hank Pym séquestrant T’challa pour le manger par petits morceaux, afin de conserver suffisamment de clarté d’esprit pour trouver un remède, où encore Spider-Man retrouvant sa lucidité après avoir dévoré Tante May et Mary-Jane, où encore la rivalité permanente entre les infectés pour savoir qui aurait le meilleur morceau de barbaque. Petite anecdote sur les origines de la série: la légende veut qu’initialement, Robert Kirkman prévoyait une histoire centrée autour de Luke Cage, héros à la peau indestructible, qui aurait été le dernier survivant, étant par définition immunisé car impossible à mordre. Mais le scénariste aurait du abandonner ses plans après s’être aperçu que Greg Land avait déjà dessiné Cage en zombie dans les pages d’Ultimate Fantastic Four.

Le tout était donc irrevérencieux et cynique tout en étant gore, le ton idéal pour aborder ce genre surexploité. Alors qu’en est-il de ce Zombie Rassemblement, sorte de resucée version manga ?

Le bilan n’est pas fameux, autant vous le dire tout de suite. Le contexte choisi par Jim Zub pour cette version s’apparente clairement au Mavel Cinematic Universe plutôt qu’à celui des comics, ce qui offre une coloration commerciale susceptible de gâcher le plaisir aux fans hardcore. On retrouve donc le casting original du film, ce qui restreint sensiblement la portée du scénario, là où Kirkman convoquait tous les super-héros classiques lors de sa grande boucherie cannibale.

Ce choix correspondait certainement à un cahier des charges imposé par l’éditeur, qui était alors, en 2015, en pleine capitalisation du succès des films Marvel Studios au cinéma. Néanmoins, on est d’entrée de jeu saisi par la différence de ton entre Zombies Rassemblement et Marvel Zombies, puisqu’ici, point d’ironie ni de second degré, et encore moins de carnage. Les héros affrontent quelques hordes de civils infectés, mais sans plus, passant le plus clair du temps au sein de la Tour Stark pour chercher un remède.

La pauvreté en terme de super-héros, tripes & compagnie, est principalement due au postulat de départ, le nombre de personnages disponibles en 2015 étant relativement restreint. On a donc droit à une intrigue plutôt linéaire, avec des dialogues confondants de naïveté et de premier degré.

Cerise éditoriale sur le gâteau de la médiocrité, Panini Comics a, dans sa grande sagesse, jugé opportun de placer l’épisode 0, supposé servir de prologue, après les trois premiers chapitres. Attendez-vous donc à passer du coq à l’âne après le chapitre 3, avec une intro sans intérêt aucun et quasiment vide de sens.

Bilan: Passez votre chemin si vous espériez retrouver une résurgence sanglante des zombies Marvel version ciné. Pour cela, tournez-vous plutôt vers l’épisode 5 de la série animée What If ? qui traite le sujet de façon plus opportune. Pour les amateurs de manga, l’expérience ne nous semble pas non plus indispensable, pas plus qu’aux amateurs du genre zombie en général.