
Deuxième tome de 233 pages, de la trilogie écrite et dessinée par Erwann Surcouf. Parution le 18/06/21 chez Dargaud.

Sots-Rock-Tonnes aguerris
Suite, mais pas fin, des aventure des Sauroctones, un trio improbable de jeunes chasseurs de monstres, dans un monde post-apocalyptique déjanté et pétri de références diverses à la pop-culture.

Zone, Jan et Ursti ont échappé à la confrérie des Meuniers, et au terrible Tamarro, qu’ils sont parvenus à vaincre in extremis. Malheureusement, cette victoire s’est faite au prix du barrage de la Rambleur, qui a cédé à l’issue de l’affrontement contre la bête, inondant la vallée au passage. Notre Trio Fantastico, dont on chante désormais les aventures au travers des terres désolées, se remet donc en route, afin de trouver la fusée légendaire qui permettra à Zone de quitter la planète.
Mais encore une fois, l’odyssée loufoque des nos jeunes sauroctones va les mener de charybde en scylla, et mettra sur leur chemin diverses congrégations plus ou moins éclairées, des citées en guerre et bien sûr, des monstres.
Erwann Surcouf transforme l’essai avec ce tome 2 des Sauroctones. Le plaisir de lecture est toujours aussi grand car l’auteur est parvenu à rendre ses protagonistes attachant, au travers de péripéties rocambolesques qui peuvent sembler loufoques mais qui conservent un objectif final très clair. C’est aussi ce sentiment d’assister à une épopée en bonne et due forme qui fait la qualité de la série, et l’attachement vient donc de l’aspect feuilletonnesque, renforcé par le découpage en chapitres, agrémenté des couvertures (diégétiques) des aventures de notre trio.

L’univers des Sauroctones, dont les bases étaient déjà posées dans le premier tome, continue de s’étoffer, grâce aux différentes villes et communautés traversées. L’ensemble a un aspect familier, puisque les personnages évoluent dans les ruines du monde contemporain, ce qui ouvre la porte à moult références visuelles ou textuelles qui donnent immanquablement au lecteur un rôle de « sachant », par opposition aux personnages qui ne saisissent pas le véritable sens de ces icônes. L’investissement du lecteur s’en trouve donc décuplé, puisque c’est bien connu, le lecteur adore être flatté dans son égo !
Plaisanteries mises à part, il est vrai que ce mécanisme aide à l’immersion dans le récit, mais l’on peut regretter que l’univers ne s’étende pas davantage sur le bestiaire prometteur (qui fait penser au très bon Love and Monsters) mais il reste encore à ce stade un troisième tome pour pouvoir apprécier la pléthore de créatures dangereuses et de situations mortelles.