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Shaolin #1: l’enfant du destin

La BD!
 
BD de Di Giorgio, Looky et Olivier May (couleur).
Soleil (2020), 48p., couleur, 1/3 volumes parus.

bsic journalismMerci aux éditions Soleil pour cette découverte.

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Le monastère des sept royaume abrite une communauté de jeunes moines shaolin passant leur journées à l’entraînement. Nuage blanc est persécuté parce qu’il est étranger, orphelin… et parce que ses visions le rendent inquiétant pour les autres élèves! Il va pourtant bientôt apprendre qu’il est lié à une prophétie, alors qu’à l’extérieur de redoutables combattants se mettent en chasse d’un orbe détenteur d’un bien terrible pouvoir…

Cette belle couverture au logotype efficace a attiré mon intérêt alors que je n’ai jamais lu d’album des deux auteurs qui ne sont pas à proprement parler des débutants. Jean-François Di Giorgio a une vingtaine d’albums dans sa bibliographie et reste en terrain connu puisque son nom est rattaché à sa grande série Samurai, série concurrente chez Soleil du Okko de Hub sorti chez Delcourt la même année, à l’époque où les deux maisons se disputaient le secteur de la BD ado et fantastique. Looky est un autodidacte (j’aime les autodidactes parce qu’ils progressent sans arrêt!) qui s’est étrangement spécialisé dans des réinterprétations de contes et histoires célèbres, sans être resté particulièrement fidèle à une maison d’édition. En parcourant des galeries de ses albums j’ai été marqué par l’évolution non linéaire de son style, passé d’un classique de la BD à la Lanfeust à ses débuts à des planches impressionnantes sur la version SF d’Heraklès de Morvan, avant de revenir à une technique plus habituelle.

Cela se ressent en parcourant les planches très agréables de Shaolin, réhaussées par une colorisation plutôt chatoyante grâce à un choix de teintes élégant malgré un aspect final où ressort le numérique. Pour une BD de ce type ce n’est pas dérangeant. Surtout, le gros point fort des planches sont la finesse des décors, qui sont souvent le parent pauvre de la BD à l’heure des fournées pléthoriques hebdomadaires. Looky est très pointilleux sur ses arrière-plans alors que ses personnages sont encrés avec des traits un peu épais et ont d’étonnants problèmes techniques, surtout quand on voit la qualité sur de précédents albums. Très surprenant et assez inexplicable. Attention, la maîtrise générale est de très bonne qualité, les planches lisibles et par moment très agréables mais ces quelques soucis intriguent et rendent les scènes d’action pas aussi percutantes qu’elles auraient dû l’être. Un manque de temps? Sans doute…

Niveau scénario c’est plutôt surprenant puisque ce tome qui n’est pourtant pas avare en action et en révélations sur le contexte enchaîne les expositions d’un certain nombre de protagonistes en laissant à peine connaître le héros et en coupant le récit. Chacune des séquences est très inattendue dans son dénouement et l’on se retrouve vite intrigué malgré le peu de temps laissé à la découverte. Du coup l’album se lit assez rapidement jusqu’à une dernière planche destinée à lancer les aventures de Nuage blanc… que l’on n’aura finalement très peu vu et connu. L’album a ainsi les défauts de ses qualités, avec une réelle originalité dans un déroulé qui sait surprendre (cela n’est pas si fréquent!), un rythme tendu et des personnages qui savent nous accrocher mais aussi l’impression de n’avoir lu qu’un agréable prologue pour une histoire qui doit se conclure dans deux albums. Laissons les auteurs le bénéfice d’une belle exposition plus portée par des personnages secondaires que par un héros absent et profitons des superbes chateaux et paysages proposés par le dessinateur.

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