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Superman Lost

Mini-série en 248 pages, écrite par Chrisopher Priest et dessinée par Carlo Pagulayan. Parution en France chez Urban Comics le 12/04/2024.

Merci aux éditions Urban pour leur confiance.

Lost & Found

Clark Kent, comme beaucoup d’entre vous le savent déjà, n’est pas seulement le journaliste introverti originaire du Kansas. C’est aussi le dernier fils de Krypton, une planète disparue dont la civilisation avancée n’a pu empêcher sa propre fin. Envoyé sur Terre par ses parents avant l’explosion de leur monde, Clark Kent, né Kal-El, a développé d’incroyables super-pouvoirs à la faveur de notre Soleil Jaune, et, sculpté par la morale de ses parents adoptifs, les a mis au service de l’Humanité.

Devenant Superman, l’Homme d’Acier, Clark a forgé une sorte d’idéal, vers lequel tendent tous les autres super-héros de son monde. Doté d’un charisme naturel, Superman dirige la Ligue de Justice, et sauve régulièrement le monde de la destruction, tout en menant une vie normale en tant que Clark Kent. Filant le parfait amour avec l’intrépide journaliste Lois Lane, on peut dire que Superman a une vie plus ou moins stable.

Cependant, lors d’une mission de routine, Superman rentre chez lui avec quelques heures de retard. Loin d’être inquiète, Lois s’agace même de ce retard inhabituel chez son surhumain de mari.

Clark, prostré au milieu du salon, n’est plus vraiment lui-même. Le regard dans le vague, il murmure à son épouse: « Je suis parti 20 ans… »

Aspiré par une singularité, le héros s’est perdu aux confins de l’univers, privé de ses pouvoirs. Comment a-t-il survécu ? Qu’at-il du sacrifier pour rentrer chez lui ?

Lois Lane va, à sa façon, soutenir son mari traumatisé tout en tentant de trouver un moyen de le sortir de sa torpeur.

Héros le plus emblématique du monde des comics, Superman est connu de toutes et tous, sans pour autant que les récits qui composent son histoire ne soient connus du grand public. Néanmoins, pour les lecteurs assidus, il sera clair que les meilleures histoires de l’Homme d’Acier sont celles qui font un pas de côté par rapport à l’icone du héros invincible, pour se permettre une analyse en miroir de la nature humaine, vue au travers du prisme surhumain.

En d’autres termes, Superman n’est jamais aussi intéressant que lorsqu’il est vulnérable. On en veut d’ailleurs pour preuve le fait que son comic le plus vendu est celui mettant en scène sa mort dans les années 90. Certains auteurs rivalisent donc d’ingéniosité pour trouver un moyen de priver le héros de sa force phénoménale. Ici, Christopher Priest met Superman face aux règles qui régissent l’Univers lui-même, à savoir les distances infranchissables qui séparent les étoiles, et la relativité du Temps.

Que peut donc faire l’Homme d’Acier face aux lois de la Physique ? Rien d’autre que s’adapter, autant qu’il le peut, impuissant face au défilement des années. S’en suit une odyssée au sens mythique du terme, durant laquelle Clark fera tout ce qu’il peut pour franchir un océan d’étoiles afin de regagner son foyer, tout en sachant que la femme qu’il aime n’est pas éternelle et qu’elle pourrait ne pas vivre suffisamment longtemps pour l’accueillir à son retour.

Pas de cyclope dans cette odyssée cependant, mais peut-être bien des sirènes, qui, au fil des années, pourraient dissuader Clark de rentrer chez lui. L’auteur met également le héros face à un reflet à peine déformé de la planète Terre, auquel il souhaite transposer sa vision du protectorat.

Les questions dramatiques de Superman Lost (un héros omnipotent peut-il s’affranchir des lois de la physique ? Peut-il encore être un héros si personne ne veut être sauvé ?) sont donc de celles qui produisent de bonnes histoires, d’autant plus si elles sont couplées à une partie graphique de qualité.

Malgré une intrigue qualitative et calibrée pour l’Homme d’Acier, on doit tout de même reconnaître que les intrigues secondaires, à savoir les machinations politiques sur la planète sur laquelle échoue Clark et les investigations journalistiques de Lois, alourdissent le propos sans forcément y apporter une plus-value.

Récit hors continuité, Superman Lost conviendra, pour toutes les raisons citées plus haut, à un large panel de lecteurs et pas nécessairement aux afficionados de la cape rouge.

4 commentaires sur “Superman Lost

  1. Ha ha !! Ce n’était pas une question piège !

    Je suis une grande lectrice de BD, mais je lis peu de comics et encore moins de mangas.

    En comics, j’ai lu et aimé « Locke & Key », « Saga », « The nice house on the lake », « Blankets », « Calvin & Hobbes », « Parker », « Herobear », « Sweet Tooth » ou encore « la vie est belle malgré tout » de Seth.

    Je suis plus « indépendants » que Marvel ou DC comics !

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    1. En effet, il y a une légère différence entre Top Ten personnel et les incontournables ! Les références que j’ai citées commencent maintenant à dater pour certaines, car il est vrai que les productions Marvel et DC perdent peu à peu en qualité ces dernières années. Tu as donc raison de te tourner vers les Indés qui sortent régulièrement des pépites !

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    1. Salut Nathalie! Épineuse question je dois bien l’avouer, je t’en veux presque de me l’avoir posée 🙂
      S’il y en avait 10 à retenir, je citerais, personnellement:
      -Le run de Brian Bendis sur Avengers.
      -Civil War par Mark Millar
      -Uncanny Avengers par Rick Remender
      -Uncanny X-Force par Rick Remender
      -Rumble par John Arcudi
      -Layla Starr par Ram V
      -Savage Dragon par Éric Larsen
      -Wonder Woman Dead Earth par Daniel Warren Johnson
      -The Ultimates par Mark Millar
      -Jupiter’s Legacy par Mark Millar.

      Je m’aperçois en faisant cette liste qu’il y a plus de Millar que je voudrais bien l’admettre… mais puisque tu es si maligne, Nathalie, fais nous donc ton propre top 10 en comics 🙂

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