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Crying Freeman (perfect) #1

La trouvaille+joaquim
 
Manga de Kazuo Koike et Ryoichi Ikegami
Glénat (1986)/(2023), 418p, 1/5 tomes parus.

Après la ressortie de Sanctuary (qui suit Crying Freeman), Glénat sort pour la troisième fois le mythique Crying Freeman, sorti au Japon en 1986 (il y a donc… 37 ans!!!), éditée par Glénat en 1995 à l’aube du manga VF en s’arrêtant au bout de deux tomes seulement. L’éditeur grenoblois sort enfin l’intégralité de la série en 2005 (soit 10 tomes) et enfin cette ressortie compacte en 5 volumes, sans aucun travail éditorial spécifique. Je ne vois que Dragonball qui ait plus de sorties pour un même titre… Aucun intérêt bibliophile autre que de pouvoir découvrir une saga a peu près introuvable aujourd’hui.

bsic journalismMerci aux  éditions Glénat pour leur confiance.

Yo est le plus redoutable tueur à la solde des Triades chinoises, les 108 Dragons. Conditionné mentalement à obéir aux contrats pour l’organisation, son corps résiste en versant des larmes après chaque assassinat. Lors d’une intervention, une jeune femme assiste à son intervention. La Loi est intraitable: les témoins doivent mourir. Mais devant cette innocence Freeman hésite, la part d’humanité en lui refusant cette barbarie…

Troisième série d’Ikegami, Crying Freeman est celle qui forgera son style (des histoires de mafia que l’on retrouvera sur la suivante, Sanctuary que j’ai découvert cette année) et le révèlera en Occident jusqu’à la consécration du très réussi film de Christophe Gans adaptant le manga; en pleine époque où Canal+ se lançait dans la folie des Hong-Kong movies, où John Woo était un dieu et Quentin Tarantino un geek transi d’Asie… Bref.

Bien plus simple (pour ne pas dire basique) que Sanctuary, Crying Freeman se résume sur ce premier double tome à une succession d’actes de bravoure du super-assassin au visage d’ange (la pate Ikegami), alternés avec une origin-story et une love-story avec l’improbable pucelle dont le tueur est tombé amoureux. Bien entendu l’adversité va être nombreuse pour l’empêcher de jouir de sa liberté, entre ses commanditaires, la police et les mafia qu’il décime. Doté de capacités qui le rendent imbattable, on attend après ces deux volumes d’exposition une adversité qui permettra de monter un peu en tension.

Graphiquement on est déjà sur un niveau impressionnant, le maître empruntant plus au style de la BD classique chinoise qu’au manga. L’édition collector propose des pages dites « couleur », qui sont en réalité une simple bichromie n’atténuant pas l’atroce impression d’origine qui nous rappelle cruellement que le manga est né comme les comics pour être imprimé sur du papier journal de piètre qualité. Changement d’époque.

Classique parmi les classiques, le volume se lit rapidement, est un peu moins dérangeant que Sanctuary dans son cadre manichéen et un peu fleure bleue, et regorge de magnifiques séquences d’action toujours lisibles. On aurait aimé que Glénat en profite pour éditer les inédits de l’auteur dans la foulée ou au moins que les autres détenteurs de droits s’associent à des mises en avant. Pour cela il vous faudra fouiller sur manganews et chez les vendeurs d’occasion, en attendant la suite de la fort sympathique nouveauté Trillion Game.

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