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La danse du soleil et de la lune #2-3

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Manga de Daruma Matsuura
Ki-oon (2022), 208p/volume, nb et couleur, série en cours, 3/5 volumes parus.

image-5 Merci aux éditions Ki-oon pour leur confiance.

Héritier d’une lignée de Samouraï, Konosuke se trouve touché par une malédiction qui l’empêche de manipuler le noble Katana puisque son corps repousse le métal jusqu’à le tordre… Dépressif, ce paria voit alors surgir un jour une magnifique jeune femme qui lui demande sa main! Dans l’incompréhension la plus totale il rejette ce bonheur soudain avant que d’étranges magiciens n’enlèvent sa dulcinée, poussant ce héros malgré lui à se lancer dans un sauvetage improbable…

https://www.actuabd.com/local/cache-vignettes/L720xH1152/thumbnail_20220708_132331-3ee02.jpg?1657369423Pour son deuxième manga, l’autrice Daruma Matsuura était attendue au tournant, appuyée sur d’excellents retours de son œuvre précédente. Le premier tome m’avait plutôt enjoué avec un graphisme très attrayant et une mise en place assez rapide jouant sur une alternance d’amour impossible et de scènes d’action fantastique percutantes. Les tomes deux et trois laissent notre héros amnésique, fouillant dans des bribes de souvenir qui peut bien être ce visage féminin si doux, avant de rencontrer une voyante aveugle dont les flash de prescience l’amènent dans le sillage de Konosuke. Reprenant le rythme syncopé du premier volume, le second suit donc une évolution en deux temps, l’amnésie puis l’histoire de la voyante, laissant de côté la belle enlevée. Le troisième volume (avant un quatrième en février) change totalement d’aspect en lançant une série d’affrontement contre des « boss » dotés de pouvoirs maléfiques, sorte de caravane de freaks magiques qui rappellent par moment le déroulé du mythique Habitant de l’infini.

Ce qui m’avait laissé un peu en retrait sur l’ouverture reposait sur une certaine mièvrerie associée de clowneries typiques du théâtre japonais (la geisha rencontrant le paysan pour caricaturer), avant l’irruption de l’action sur le super cliffhanger. La suite maintient le fantastique à un niveau élevé et si le déroulé perturbe un peu par ses ruptures brutales d’environnement, le dessin et un découpage très recherché qui insinue les perturbation psychologiques des personnages maintiennent résolument immergés dans cette quête qui commence à prendre forme. Le background s’étoffe en effet fortement puisque l’on découvre qu’une organisation étatique semble utiliser des personnes dotées de pouvoirs maléfiques graphiquement très réussis. L’un utilise l’eau à tous ses états physiques, d’autres se rendent invisibles ou contrôlent des nuées d’insectes. Toute ce ménagerie prend des aspects assez trash par moments mais on se régale à attendre le prochain combat contre ce faux samouraï qui bien entendu s’avèrera bientôt bien plus puissant qu’il n’en a l’air.

L’aspect graphique de Daruma est ce qui saute immédiatement aux yeux en nous livrant du très haut niveau, dans ce qui se fait de meilleur cette année. Pourtant le traitement original mâtiné de fantastique de cette histoire d’amour encore mystérieuse qui semble jouer de l’espace-temps est ce qui accroche le lecteur blasé de manga de samouraï. Le principal point faible reste pour le moment l’anti-héros qui peine à nous intéresser à son sort alors que tous les personnages, alliés ou adversaires, sont fort réussis, que ce soit dans leur design ou dans leur pouvoir extrêmement puissant. On désirerait presque une évolution vers des combats shonen enchainés jusqu’au boss final… bien que cela ne semble pas être le type d’ambiance que recherche l’autrice. Avec ses sublimes couvertures, son titre poétique et mille et une qualités que je viens d’évoquer, La danse du soleil et de la lune est donc encore une pépite Ki-oon qui va assurément faire parler d’elle dans les années qui viennent.

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