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Mégalodon

Récit complet en 100 pages écrit par Christophe Bec et dessiné par Paolo Antiga. Parution le 04/10/23 aux éditions Humanoïdes Associés.

Merci aux Humanos pour leur confiance.

Dur, dur d’être un Meg

La série Carthago met au centre de son intrigue la résurgence des Mégalodons, requins préhistoriques gigantesques, que l’on croyait disparus mais qui ont en fait survécu dans la noirceur des abysses, avant d’être rameutés à la surface à cause des activités de forage de la compagnie éponyme.

Après le spin-off Carthago Adventures, voilà que Christophe Bec nous gratifie d’un autre dérivé (qui n’a scénaristiquement parlant aucun lien avec la série Carthago cependant), cette fois un one-shot qui adopte le point de vue du redoutable prédateur. Voici donc l’histoire d’un jeune mégalodon, qui écume les mers du globe il y a 21 millions d’années, à l’ère du Miocène. Féroce et ambitieux, il désire ardemment détrôner le chef de la horde, celui que l’on surnomme le « Bâlafré » (requin emblématique de la série principale), mais il va devoir réaliser qu’il a sans doute eu les yeux plus gros que sa mâchoire remplie de dents.

Pour survivre, il devra affronter le Bâlafré, mais aussi le Livyatan, redoutable cachalot ennemi héréditaire des mégalodons, ainsi que d’autres prédateurs surgis des abysses.

On poursuit l’exploration du mythe Carthago, cette fois du point de vue du prédateur. Exit London Donovan et le Centenaire des Carpates, nous allons scruter les abysses à travers les yeux de son plus redoutable habitant, à la manière de la série Love, à la différence près que l’auteur nous livre l’interprétation des pensées du requin géant.

On est donc face à une BD à concept plutôt qu’à une BD à personnage, puisqu’en présence d’un mégalodon, il ne faut pas s’attendre à de la subtilité ni même à un arc narratif complexe. La survie étant l’enjeu principal, on assiste à une succession de batailles sous-marines à grand coup de ratiches pointues, l’animal le plus déterminé étant souvent le vainqueur.

Là où le bât blesse, c’est que l’auteur ne construit pas vraiment de lien avec la série-mère, dans laquelle on constate des liens symbiotiques entre les Mégalodons et une espèce aquatique intelligente, qui ne sont pas mentionnés dans l’album. L’auteur ne fait pas apparaître non plus les cryptides découverts dans les pages de Carthago Adventures, comme l’Aipaloovik, par exemple, qui aurait pourtant été un antagoniste idéal pour le mégalodon, si bien que l’on en vient à douter que Mégalodon soit réellement un spin-off.

Hormis cette ambivalence, il faut souligner la magnificence des planches de Paolo Antiga, dont le dessin livre la part belle au grands espaces marins, malgré des cases quelques peu répétitives, avec des requins par-ci, des requins par là, et encore des requins par là-bas. Brefs, des requins sous toutes les coutures (et rien ne ressemble plus à un requin qu’un autre requin), mais l’artiste s’en sort très bien et contribue à rendre l’album immersif, jusqu’à son final sanglant.

2 commentaires sur “Mégalodon

    1. Merci Thomas@constellations pour cette précision, cela explique alors pas mal de choses. Il n’en est donc que plus maladroit d’y implanter des personn…euh des requins qui font directement référence à la série principale (je pense notamment au « Balâfré »). Si la visée était davantage documentaire, il est là aussi aussi incongru d’inclure des cryptides, ou en tous cas des animaux dont l’existence n’a pas été prouvée (je pense ici à l’antagoniste final). Je dirais donc qu’on est dans un entre-deux susceptible de nuire à la cohérence de l’ensemble, malgré les très belles planches.

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