****·BD·Nouveau !

Thorgal saga #1: Adieu Aaricia

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BD de Robin Recht
Le Lombard(2023), 104p., One-shot.

L’album est paru en deux éditions simultanées: la classique ici chroniquée et la Collector, de plus grand format, numérotée et incluant un cahier graphique.

Aaricia n’est plus. L’âme sœur du héros le laisse telle une coquille vide dans un monde obscure. Tout à sa peine, Thorgal est abordé par son ennemi de toujours, le serpent Niddhog, qui lui propose d’utiliser son anneau Ouroboros pour retourner dans le passé afin d’y revoir sa dulcinée. Au bord de son existence le héros doute…

https://www.ligneclaire.info/wp-content/uploads/2023/02/Thorgal-Saga-6.jpegJe me faisais la réflexion que comme au cinéma, plus grand chose d’intéressant à se mettre sous la dent en Franco-belge depuis quelques temps hormis les nouveaux tomes de séries. Phénomène classique, évolution attendue qui n’exclut pas des pépites de temps à autre. Thorgal a toujours été pour moi la plus grande série, un miracle indépassable de la série (presque) parfaite et qui aurait sans doute dû s’arrêter il y a quelques années avec un peu de courage éditorial pour suivre les idées qu’a très certainement eu Jean Van Hamme pour finir en beauté. Bref, si vous avez lu les différents guides de lecture de la série parus sur le blog vous connaissez mon opinion. Je parlais de courage éditorial, on ne peut pas dire que l’idée d’une série de spin-off one-shot attribuée à de grands auteurs regorge de créativité. Aucun doute en revanche que l’éditeur saura attirer de très grands auteurs biberonnés aux aventures de l’enfant des Etoiles. On annonce déjà Fred Duval et Corentin Rouge sur le prochain titre, deux valeurs sures pour un probable chef d’œuvre.

Ce qui surprend le plus sur ce gros double-album, une fois passé le prologue magnifique et touchant, c’est le classicisme du récit, tant et si bien que l’on se prend à penser que l’on est en cours de lecture d’un album de la série mère. Car les voyages temporels ne sont pas totalement une nouveauté pour Thoral (le Maître des montagnes, la couronne d’Ogotaï,…). Robin Recht alimente ce classicisme jusque dans des dessins à la proximité troublante avec Rosinski, ce qui faut de Adieu Aaricia plus un hommage vibrant qu’une réinterprétation artistique. Certains pourront trouver que c’est un peu court pour justifier une nouvelle Thorgal : Adieu Aaricia, une saga qui débute brillamment -Comixtripaventure. Pour ma part, connaissant le travail d’une grande variété et très exigeant de Robin Recht j’ai su apprécier sa proposition comme un très bel album de Thorgal teinté dans sa seconde partie d’un surprenant soupçon de Mathieu Lauffray. Car la séquence barbare nous rapproche beaucoup de l’univers si reconnaissable de l’auteur de Long John Silver, dont Recht est un disciple.

Empruntant à des films sauvages tels que le 13° Guerrier ou le récent Northman, Adieu Aaricia sait créer d’intéressants personnages dont l’interaction nous frustre par sa brièveté. N’apportant au final rien de très nouveau aux chroniques de Thorgal Aegirson qui a tant vécu d’aventures, on ne sait si la conclusion bien sombre laisse présager des liens avec les séries principales (Thorgal se déclinant désormais en plusieurs trames) ou juste un tombé de rideau mélancolique. Si on imagine ce qu’un scénariste chevronné aurait pu tirer de la rencontre entre le jeune et le vieux Thorgal, Robin Recht propose donc un album graphiquement irréprochable, qui nous offre un pouce-café bienvenu pour tout nostalgique de l’ère Rosinski et nous ferait presque oublier l’origine commerciale du projet.

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