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We only find them when they’re dead #1

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Comic de Al Ewing, Simone Di Meo et Mariasara Miotti (coul.)
Hicomics (2021) – Boom! (2020), 144 p., série en cours.

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Merci aux éditions Hicomics pour leur confiance.

Nous sommes en 2367, le Vihan II est un vaisseau nécropsique comptant quatre membres d’équipage. Nous étions en 2323, le Vihan était un vaisseau nécropsique comptant quatre membres d’équipage… Entre maintenant et hier, voici l’histoire du capitaine Georges Malik, hanté par son passé, et son équipage qui comme ses confrères prélève la dernière ressource: la viande de corps gigantesques qui apparaissent soudainement dans l’espace. Les règles sont strictes et pour ceux qui voudraient s’en extraire, c'(est la mort qui s’annonce…

Voyageur (Le) (par Al Ewing et Simone Di Meo) Tome 1 de la série We only  find them when they're deadAuréolé d’aperçus sublimes, d’une notoriété importante et d’une mise en avant exceptionnelle de la part de l’éditeur Sullivan Rouaud, « WOFTWTD » nous arrive dans une édition reprenant la classique maquette Hicomics. Petit regret lorsque l’on voit les sublimes cover originales et leur logotitre immense mangeant l’illustration. La couv française est certes très jolie mais manque de la percussion de l’œuvre originale…

We only find them nous conquiert immédiatement dès les premières pages d’une beauté spatiale froide et colorée à la fois. Ces dessins dans un style totalement issu de l’Animation chatoient et impressionnent par les très nombreux effets optiques (floutés, déformations, brillances,…) que certains trouveront gadget mais qui participent totalement à l’esprit de proposer un album de la qualité d’un Anime sans la perte graphique qui l’accompagne généralement dans ce genre de cas. Tout le long on est ébahi par la pureté des couleurs et la force de l’atmosphère d’un espace hostile. Noyés dans une pénombre éclairée par les écrans et rayons multiples de cet univers, on est transporté dans un space-opera intimiste et familial, celui d’un équipage qui comble difficilement la tragédie familiale de ce capitaine au look de pirate.Simone Di Meo a Twitter: "Paula Richter. It was fun create this character  design. @Al_Ewing wrote a great character. From WE ONLY FIND THEM WHEN THEY'RE  DEAD. Pre-Order at your local comic

Beaucoup de très belles BD oublient la nécessité d’une bonne histoire, ce qui n’est pas le cas ici. Avec sa construction en aller-retours entre trois époques et sa ritournelle de narration les auteurs densifient leur univers graphique d’un aspect littéraire fort élégant. Et chose remarquable pour un comic (genre plutôt habitué à la sur-complexification) l’histoire est relativement simple et permet ainsi d’apprécier le découpage sophistiqué sans se perdre.

WE ONLY FIND THEM WHEN THEY'RE DEAD #1-7 (Al Ewing / Simone Di Meo) - Boom!  Studio - SanctuaryMais venons en à l’originalité du background qui est sans doute ce qui fascine le plus: dans un univers techno très poussé des équipages se ruent sur des corps de « dieux » morts apparaissant dans l’espace et proposant des morceaux de viande de différents choix selon la partie repérée. Cette chasse est fortement réglementée et surveillée par un corps de limiers impitoyables qui éliminent immédiatement tout vaisseau débordant de son quotas ou tentant de s’échapper. Autrefois Georges Malik a dû faire un choix dramatique au sein de son équipage familial… dont il est le dernier représentant. Aujourd’hui capitaine sombre mais respecté, il va devoir assumer sa responsabilité dans la survie de son groupe entre règlement de compte avec leur limier de faction et nécessité de subvenir à leurs besoins. Histoire simple mais parfaitement tendue donc.

Si ce premier tome met en place une histoire torturée, le background n’évolue guère qu’en toute fin sur un cliffhanger très efficace dans une atmosphère qui rappelle le danger d’un 2001 l’Odyssée de l’Espace ou d’un Alien. Avec ce risque omniprésent, les interactions se font essentiellement par radio, proposant de belles joutes verbales où excelle le scénariste Al Ewing. Des « Dieux » on n’en verra que des bouts, en fonds de texte de même que les vaisseaux mystérieux du fait d’une gestion de l’éclairage hypnotisante. Tout à fait manipulatoire, le scénario nous capte du début à la fin en nous envoûtant par les planches fascinantes. A la réserve que l’on ne sait encore que peu de chose de l’aspect fantastique (ou cosmogonique) de cette histoire qui emprunte plus à la chasse à la baleine et au manga Drifting Dragons qu’à Star Trek, We only find them réussit haut la main son passage en donnant très envie de lire une suite certainement aussi structurée que cette ouverture.

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