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Les dominants #2: les dieux stellaires

La BD!
BD de Sylvain Runberg et Marcial Toledano
Glénat (2020), 58p. + cahier graphique de 6p., couleur, 2 volumes parus, série en cours.

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In aliens we trust

Dans un futur proche, l’Humanité a été ravagée par un virus répertorié sous le nom de Grande Souche. Les survivants ont ensuite assisté à la conquête de la Terre par des êtres vivants jusqu’alors inconnus, présumés d’origine extraterrestre.

Ces êtres, nommés les dominants, se distinguent en plusieurs catégories, selon l’effet qu’ils produisent sur les humains qui les approchent, ou bien en fonction de leur comportement: nausées, migraines… Face à ce phénomène sans précédent, les humains ont montré trois grands types de réaction: survivaliste, néo-religieuse, ou belliqueuse.

Andrew Kennedy est un américain ex-agent du FBI, qui a tout perdu dans cette crise. Du moins le croyait-il. En effet, le premier tome se concluait par la découverte par Kennedy de la survie de sa fille, tombée dans l’escarcelle des résistants !

Devenue une féroce guerrière (tout comme la sœur de Yorick dans Y, The Last Man), la fille d’Andrew a été endoctrinée pour être une tueuse impitoyable à la solde d’Adam, le chef des Résistants. Andrew a donc pris le parti d’abandonner son groupe de survivants afin de suivre sa fille, espérant la convaincre de quitter le groupe et partir avec lui.

Cthulhu Président

Pour ce second tome, Sylvain Runberg continue de nous faire profiter de son worldbuilding et après nous avoir fait partager le quotidien des survivants, fait la lumière sur la faction des Dévots tout en continuant de nous faire la démonstration de la cruauté des Résistants, dont le fanatisme n’a finalement rien à envier à celui de leurs ennemis naturels. Les journaux illustratifs en fin d’album continuent d’ailleurs (… dans une écriture pas forcément des plus subtiles).

Les enjeux montent donc d’un cran, tant pour le héros que pour l’ensemble de l’Humanité. Tandis qu’Andrew fait tout ce qu’il peut pour s’intégrer chez les Résistants, ces derniers préparent un assaut d’envergure tout en continuant leurs exactions particulièrement impitoyables contre les Dévots qui communient avec les créatures. Si l’action-héro et les relations humaines étaient particulièrement bien sentis sur le précédent volume, le scénariste nous laisse cette fois un peu perdu avec ce personnage-marionette qui ne semble plus avoir guère de psyché et une certaine lourdeur dans la façon d’appuyer sur le côté manichéen des relations entre groupes.

L’album contient donc son lot de tension, bien qu’il ne tente pas d’apporter de réponses aux questions qui taraudent le lecteur depuis le premier tome, avec un léger sentiment de surplace. Qu’à cela ne tienne, l’action est bien présente, et, si le cliffhanger de fin n’est pas de nature à vous retourner l’estomac, l’intérêt pour l’univers de la série est bien présent, notamment autour de ces fascinantes créatures alien au design et concept très intéressants.

Côté graphique, on a tout de même l’impression que Marcial Toledano s’est mis sur la réserve, comme s’il souhaitait inconsciemment s’économiser, peut être pour une série qui s’annonce sur le long cours. Impression générale de baisse de niveau donc sur ce second tome sorti très (trop?) vite en ramenant une série très bien partie dans le peloton pléthorique des BD SF post-apo. En espérant que les auteurs redressent la barre d’une série qui a du potentiel.

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