
Série écrite par Fred Duval, dessinée par Emem, avec Fred Blanchard au design. Parution chez Dargaud le 16/09/2022.

Fermi bien vos gueules, les aliens !
Un jour, un gars très intelligent, Enrico Fermi, a levé la tête vers l’immensité du cosmos et s’est demandé: « pourquoi n’a-t-on encore jamais eu de contact avec une civilisation extraterrestre ? » Après tout, si l’on prend en compte le nombre incommensurable d’étoiles, qui sont autant de soleils susceptibles d’abriter la vie, comment se fait-il que nous n’ayons aucun contact avec d’autres espèces intelligentes ?
En résumant grossièrement, Fermi dégage plusieurs hypothèses, toutes aussi valables les unes que les autres: soit les humains sont la seule espèce intelligente de l’Univers, soit les distances séparant les étoiles sont infranchissables, soit nous n’intéressons pas les autres civilisations susceptibles de nous contacter (je passe sur la notion du Grand Filtre, qui n’a pas grand-chose à voir avec cet article).
Et bien figurez-vous que Fermi avait tort de se faire du mouron. Les extra-terrestres existent, et ils veulent du bien à l’Humanité. Débarqués sur Terre il y a maintenant vingt ans, les agents de la mission Renaissance ont extirpé notre espèce du marasme écologique dans lequel elle s’était embourbée. Cela ne se fit pas sans mal, évidemment, mais avec pas mal d’huile de coude, Swän, Sätie, Pablö et les autres sont parvenus à un résultat presque inespéré.

Aujourd’hui, il est temps pour l’Humanité de rejoindre le Complexe, la fédération intergalactique à l’origine de la mission Renaissance. Ainsi, un groupe de volontaires est missionné pour le premier saut interstellaire, mené par Pablö. Pendant ce temps, sur Terre, Swänn est aux prises avec les membres de Sui Juris, un groupuscule terroriste dont le but est de rendre aux humains l’autonomie qu’ils ont perdue à cause de Renaissance. Sätie, quant à elle, enquête sur une hybridation illégale entre extra-terrestres et humains.
La suite du second cycle de la série de Duval et Emem continue de frapper fort. Conjuguant multiples niveaux de lecture et mise en abîme des turpitudes humaines, les auteurs continuent de capitaliser sur un concept qui, sans être nécessairement inédit, reste novateur dans son approche et son traitement. Après un premier cycle mouvementé dans lequel l’enjeu premier était la survie de l’Humanité, les héros font désormais face à de tout autres périls, qui ne tarderont pas à se matérialiser, et qui sont d’ordre politique, éthique, voir existentiel.
Inutile d’en dire davantage, Renaissance prouve encore une fois que des bases solides donnent des séries qualitatives sur le long cours.