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La légion sombre

BD de Stephane Louis et Erwan Seure Le-Bihan
Soleil (2024), 56p., One-shot spin-off de la série ISS snipers.

Merci aux éditions Soleil pour leur confiance.

Éloigné des séries commerciales de Soleil qui enfilent les albums à une vitesse effrénée je vois fleurir les nouvelles saga Fantasy et SF avec souvent une pointe de curiosité à la vue des très belles couvertures et des promesses que les pages intérieures trompent souvent. La série ISS Sniper qui a enchaîné cinq albums en deux ans ambitionnait de proposer de la grosse SF militaire inspirée de l’univers de Warhammer 40k ou des Meta-barons, aussi lorsque s’est présenté ce one-shot à la très élégante illustration de couverture et aux planches engageantes j’ai tenté l’aventure.

Les auteurs sont en famille puisque Louis est un compagnon de route des créations d’Istin et Erwan Seure Le Bihan est le premier illustrateur de la série ISS Snipers. A la lecture de ce récit extrêmement linéaire d’une vengeance au fil des ans d’un survivant de génocide, j’ai pensé au premier album d’un jeune artiste, capable de proposer de très belles compositions avec une intéressante technique de hachures et de traits blancs mais encore maladroit sur le plan technique. Or je constate que ce dessinateur a déjà vingt ans de carrière, ce qui intrigue sur son niveau de progression… Si Louis est un scénariste d’expérience, son récit, outre de s’adresser vraisemblablement aux connaisseurs de la série mère (qui y trouveront sans doute les références enrichissant l’expérience), se contente de nous narrer les affrontement chronologiquement erratiques entre un tout puissant Baron de la Légion sombre et un brillant mais faible rescapé détenteur d’une science militaire que cherche à s’accaparer la dite Legion. Construit comme un long flashback entre les deux parties de leur duel final, l’album ne propose strictement aucune progression et hormis convoquer des personnages semble t’il importants de la série mère, saute de séquence en séquence avec un nihilisme qui ne nous touche même pas faute de personnages secondaires ou de background auxquels nous accrocher. Il en résulte donc quelques très jolies compositions et designs de dark-SF, un potentiel imaginaire réel, mais le terrible sentiment d’avoir affaire à un album auto-édité voir sorti d’un fanzine de luxe. C’est cruel mais étant donnée l’écurie qui le publie, le coût de l’album et l’expérience des auteurs, il paraît raisonnable de ne réserver cette Legion sombre qu’aux amoureux des ISS Snipers…

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