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Le tueur – Affaires d’Etat #4

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BD de Jacamon et Matz
Casterman (2022), 62p., série en cours, 4 vol. paru.

Le Tueur à plus de vingt ans et dix que la première série est terminée, en trois cycles (soit douze tomes et trois intégrales). Lorsque les auteurs ont remis le couvert il y a trois ans pour une série-suite destinée à mettre l’assassin dans la main du pouvoir politique on pouvait légitimement se demander si c’était une bonne idée. Après une trilogie plutôt réussie sur un présidentiable machiavélique, nous voici parti sur un nouveau cycle de la nouvelle série (soit le cinquième cycle… vous suivez?).

Le Tueur Affaires d'État - Frères humains Tome 4 - Le Tueur - Affaires  d'État - Luc Jacamon, Matz - cartonné - Achat Livre ou ebook | fnacMalheureusement, si la routine réflexive, les décors sans bulles et la facilité d’écriture de Matz nous placent désormais en terrain familier, on subit de même la lassitude d’une recette qui peine à se renouveler. Sur un tome introductif qui s’achève un peu nulle part on voit notre héros exécuter un nouveau contrat sans poser de questions alors qu’il assiste dans la vallée jouxtant son repaire à l’étrange manège de ce qui ressemble fort à un trafic de migrants… Résumé à deux personnages (le tueur et sa commanditaire), l’album nous laisse ainsi passif, presque déprimé, en ne voyant aucun réel soubresaut, aucune tension autre que de savoir quel outil le personnage va choisir pour exécuter sa tache. L’arrivée de deux enfants nous fait même craindre de tomber dans une sensiblerie décalée par rapport au ton du personnage depuis l’origine. Le passage aux Affaires d’Etat aurait permis justement de s’engouffrer dans les arcanes des opérations illégales des services de renseignement et politiser un peu la machine, au risque de briser le style de la série. C’était un risque que les auteurs ne semblent pas totalement avoir assumé. Dommage.

Alors que le grand David Fincher adapte la série cette année sur Netflix, on craint que les auteurs n’aient pas su s’arrêter sur un titre qui vend bien. Éternel sujet d’auteurs ayant du métier et sachant proposer une lecture agréable sur des séries infinies sans motif réel à réinventer leur concept, je crains que l’assassin-philosophe n’ait fini par devenir un Mème du neuvième art.

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