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La Cité sans nom #1: Menace sur l’empire Dao

Premier tome de 226 pages, écrit et dessiné par Faith Erin Hicks. Parution en France le 26/04/2017 aux éditions Rue de Sèvres.

Ma cité va couaquer

Le jeune Kaidu débarque dans la Cité aux mille noms, ou plutôt la Cité sans nom, baptisée ainsi en raison des nombreuses conquêtes dont elle a fait l’objet au cours des siècles. En effet, chaque conquérant a eu pour usage de lui donner son propre nom, si bien que la Cité et ses habitants ont fini par en oublier la dénomination originelle.

Kaidu fait partie du peuple Dao, régisseur actuel de la Cité. Empire autoritaire et martial, qui impose par la force sa vision d’un monde « cosmopolite », les Dao ne sont guère appréciés par les différentes peuplades qui composent la Cité. Kai y vient pour compléter son entraînement, mais aussi pour faire la connaissance de son père, qui vit dans la Cité depuis des années et espère trouver un équilibre entre Daos et habitants de la Cité.

Très vite, Kai se fait des ennemis parmi ses camarades de régiment, peu enclins à accepter dans leurs rangs ce jeune garçon doux et rêveur, qui n’a que faire des duels à l’épée et des Mawashi-geri. En explorant la ville, Kai fait la connaissance de Rate, une autochtone orpheline qui survit comme elle peut dans les rues. A la fois surpris et fasciné par l’agilité de la jeune fille, qui vole littéralement de toit en toit, Kai demande à Rate de l’initier à l’art du déplacement, en échange des victuailles dont elle manque cruellement. C’est le début d’une amitié qui aura des répercussions sur l’avenir même de la Cité.

Faith Erin Hicks est une artiste complète , qui a débuté sa carrière grâce aux webcomics, avant de réaliser des travaux chez Marvel et DC. Avec la Cité Sans Nom, elle renoue avec ses première amours en livrant un récit débridé dans un univers mêlant diverses architectures extrêmes orientales. Notre duo de protagonistes, Kai et Rate, fonctionnent sur la mécanique habituelle des « ennemis jurés », qui sont initialement défiants l’un envers l’autre pour ensuite apprendre à se découvrir et enfin apprécier leurs différences et devenir inséparables.

Cela n’a certes rien de surprenant mais conserve le mérite d’être efficace. Tout en introduisant peu à peu un contexte politique tendu et réaliste (une cité que se disputent plusieurs civilisations au cours des siècles, avec une dynamique oppresseurs/opprimés, ça ne rappelle rien à personne ?), l’auteur noue en parallèle sa relation amicale entre Kai et Rate, pour ensuite faire converger ces deux lignes narratives lors du troisième acte, montrant ainsi une maîtrise des codes narratifs et du storytelling.

Comme une majorité des dessinateurs issus du monde de l’animation, Faith Erin Hicks porte beaucoup d’attention au design des personnages ainsi qu’à leurs expressions. Les décors, pourtant grandioses, paraissent parfois un cran en dessous, alors que la Cité est en elle-même une part intégrante de l’histoire. Ceci est heureusement rattrapé par une magnifique mise en couleurs (signée Jordie Bellaire). Ce premier tome d’une trilogie est un excellent point d’entrée pour les amateurs d’univers asiatiques et les histoires traitant de tolérance en temps de guerre, d’amitiés et de passage à l’âge adulte.

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