BD·Jeunesse

Violette autour du monde

Stefano Turconi, Teresa Radice
Dargaud (2015)

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Se présentant sous la forme d’une série de petits albums indépendants les uns des autres, Violette est bâti sur un concept intéressant de découverte d’un artiste majeur du XIX° siècle (époque à laquelle se déroulent les aventures de l’héroïne) et de son contexte. Le travail d’édition de Dargaud est habituel: sérieux, soigné, élégant jusqu’aux détails. Le livre comporte un vernis sélectif  pour le titre, un très intéressant D-barcode, une indication d’âge (6-10 ans… ce qui me semble bien tôt, j’y reviens plus bas) et une maquette cohérente sur la série (avec tranche homogène). L’intérieur comporte une page récurrente de présentation des personnages et un court cahier d’illustration ainsi qu’une biographie de l’artiste traité, en fin d’album. L’auteur dessine quasi exclusivement au crayon de couleur (avec peut-être un léger traitement ordinateur notamment pour les textes), ce qui donne une texture très agréable pour les enfants.

Les deux premiers albums sont très inégaux. Le premier introduit Toulouse-Lautrec et le monde de la peinture parisien, le second nous emmène en Amérique avec Dvorak. Si l’intérêt de faire découvrir la haute culture aux enfants au travers de cette série est évident, le niveau de langue et la complexité des thèmes rend peu évidente l’accroche pour des enfants avant 12-13 ans je pense. Mes enfants (8 et 10 ans), très bons lecteurs et habitués aux BD sont franchement passés à côté de l’élément documentaire. Cela permet néanmoins de leur « montrer » les œuvres en question et peut être une introduction avec de l’accompagnement…

Pour le côté BD proprement dit, le graphisme est très sympathique et la maîtrise du crayon assez impressionnante. Le public cible sera conquis, surtout que les personnages sont parfaits (une troupe de cirque venue des quatre coins de la planète) pour provoquer la curiosité des jeunes.

Le deuxième tome a une construction plus linéaire qui facilite la compréhension et les envolées poétiques restent limitées et annexes pour l’intrigue. L’on pourra regretter cependant la faible place donnée aux relations entre personnages principaux, cette troupe restant finalement en toile de fonds pour des intrigues centrées sur la rencontre entre Violette et ces grands artistes. Gageons que la série (qui semble remporter un beau succès) se construit tome par tome et finira par trouver son équilibre.

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Fiche BDphile

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