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Les chimères de Vénus (Gazette)

La BD!
BD d’Alain Ayroles et Étienne Jung
Rue de sèvres (2021), 56p., série en cours, 1 tome paru.
Série dérivée dans l’univers du Château des Étoiles.

L’album a été lu dans sa version gazette, en cinq épisodes parus au printemps 2020, agrémenté de rédactionnels développant l’univers, en parallèle de la prépublication du Château des Étoiles d’Alex Alice. La version reliée reprend la même maquette que la série mère. Le présent billet porte sur les 5/6° de l’album car par un étrange calendrier le dernier épisode de prépublication sort en même temps que l’album relié… L’album relié sort comme d’habitude sous deux formats: classique et GF.

Alors que Séraphin et ses amis bataillent sur Mars contre les forces prussiennes, à Paris le nouveau fleuron de la flotte spatiale française s’apprête à décoller pour la nouvelle colonie impériale de Vénus. A bord une célèbre actrice d’opéra-bouffe compte bien rapatrier son compagnon envoyé au bagne sur cette terrible terre sauvage…

Alex Alice est décidément plein de surprises! Alors que nous entamons la septième année de sa saga spatiale steampunk résolument romantique, l’auteur propose avec le très talentueux Alain Ayroles une série dérivée chargée de développer un background devenu trop touffu pour tenir uniquement dans la série mère. Après avoir eu la surprise de découvrir que les premiers volumes n’étaient qu’un prologue à une conquête spatiale en mode Jules Verne nous voici désormais avec un univers partagé qui compense partiellement la frustration ressentie à la lecture de tous ces articles de la Gazette depuis plusieurs années en découvrant enfin la colonie franco-anglaise de Vénus pendant que les héros du Chateau des étoiles ont maille à partir avec les forces de Bismarck.

Sur un dessin très marqué « animation » le talent de dialoguiste d’Ayroles fait mouche en enchaînant à mille à l’heure l’histoire croisée du poète, bagnard sur l’astre nuageux, et sa muse bien décidée à utiliser ses charmes auprès du magnat chargé de développer le capitalisme spatial pour sauver son amant. L’intrigue est donc simple, prétexte à ce voyage en ether-nef qui se contente de transposer la société impériale du second empire dans cette uchronie SF en nous donnant un premier aperçu d’un sol vénusien très  proche du Jurassique terrestre. Outre cette rigolote transposition que la série mère n’a pas tellement le loisir de développer, trop centrée sur ses héros, les auteurs nous régalent à coup d’inventions assez originales comme cet ascenseur spatial (concept futuriste très sérieusement étudié de nos jours).Le Château des étoiles, Gazette n°14 | Rue de Sèvres

SI on peut dire que ce premier tome n’esquisse qu’un début d’histoire, il ouvre suffisamment de portes passionnantes pour nous entraîner, malgré un dessin très marqué jeunesse et peut-être moins grand-public que celui d’Alice, dans une grande aventure qui se paie le luxe d’aller très vite tout en développant énormément d’éléments de l’univers partagé. Pour le moment pas de véritable croisement à prévoir avec le Château des Étoiles mais une grande aventure steampunk mélangeant bonnes idées et concept rétro volontairement datés comme ces dinosaures vénusiens. Les parallèles entre le Second empire et ce monde futuriste sont très imaginatifs et justifieraient sans doute d’autres spin-off ou même un film, qui ne serait guère étonnant quand on connaît la popularité de la série, les projets avortés d’Alice dans l’Animation et donc le style d’Etienne Jung qui donne l’impression de voir l’adaptation album d’un long métrage d’animation.

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