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Sushi & Baggles #13

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  • Une livre de chair (Hickman/Cocker/Urban 2019) – Black monday murders #2/3

couv_360222Le tome 1 avait fait partie de mes coups de cœur de l’an dernier, véritable choc  proposant une revisitation originale de la cabale fantastique en prenant pour objet l’argent et les banques d’investissement qui organisent le capitalisme financier mondial. La grande réussite du premier volume reposait dans son aspect visuel (où la maquette importe autant que les dessins très forts de Cocker), sur l’insertion de documents textuels développant largement le background de cet univers et sur l’effort de concentration demandé pour attraper des bribes de liens, au sein d’une histoire somme toutes assez linéaire. Je dirais que le volume deux perds un peu de cette nouveauté, de ce mystère en dévoilant un peu trop à mon goût la réalité fantastique de la Caïna-Kankrin. Avec quelques facilités scénaristiques qui raccourcissent fortement l’intrigue on perds un peu du charme pour revenir à une excellente BD mais qui se démarque du coup moins des séries proches. La richesse de cet univers reste néanmoins très grande et le talent des auteurs respire de chaque page. Ayant lu dernièrement Lazarus, dont le traitement hyper-réaliste et mystérieux à la fois est assez proche, je place clairement Black Monday murders au dessus, en espérant que le dernier volume (qui aura un peu de retard car sa parution n’a pas commencé aux Etats-Unis) retrouve le charme noir des débuts.

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  • Démon #2-4 (Shiga/Cambourakis)

couv_349890Jimmy est toujours poursuivi par les services secrets à qui il échappe assez facilement. Lorsqu’il découvre que sa fille est également un démon, il se retrouve plus vulnérable et fomente des plans pour la récupérer et éliminer l’agent qui le poursuit. Dans le tome 2 on en apprend beaucoup sur l’origine des démons et le fonctionnement du passage d’un corps à un autre (une sorte de « physique » démoniaque…). Sans oublier les jeux de problèmes sur lesquels s’éclate l’auteur, on est surpris de voir un contexte développé alors que la série démarrait surtout sur un concept absurde et gore. Dans le tome 3, après quelques longueurs décrivant la vie immortelle de Yee et sa fille, le rebondissement au tiers de l’album enchaîne sur l’une des course-poursuite les plus folles qui ait jamais été inventée (… et qui donne furieusement envie qu’un dingue propose une adaptation ciné qui enverrait sans doute Deadpoole au rayon des bleuettes disneyennes!) et s’achève sur un challenge imposé par l’adversaire du duo, immorale en diable et qui vous mettra un sourire de plaisir coupable jusqu’à l’occiput… Le tome 4 déroule l’attaque finale contre la base dont la défense vous aura déjà fait passablement marrer: des forces-spéciales unijambistes, des siamois, une armée de démons… et toujours des idées toutes plus farfelues pour contourner les problèmes dans ces paradigmes aberrants de la réincarnation immédiate.

A noter que, sortie après le manga Ajin (auquel il reprend beaucoup de l’idée « et si on était immortel »), la BD de Jason Shiga s’en inspire sans aucun doute en proposant une variation plus humoristique. Un coup de cœur immédiat et un des « top délire » de 2019!

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  • Sun-ken Rock #20-25

Couverture de Sun-Ken Rock -21- Tome 21Pfiouuu, enfin la conclusion de la saga mafieuse de Boichi, qui m’a fait passer par toutes les étapes: sceptique sur le début, ébahissement visuel sur tout un tas de séquences, ridicule vulgaire sur un gros arc et limites porno sur pas mal de séquences… Pour rappel mon dernier billet sur la série remonte à janvier avec la fin du combat contre Ban Phuong.

Après les révélations sur le rôle du clan du père de Yumin, fidèle à lui-même Ken abandonne le clan à son ami Tae-soo qui croit nécessaire d’assumer le fonctionnement criminel du clan, devenu la plus grosse organisation criminelle de Corée, rendu par là même visible aux yeux du Clan du dragon blanc. L’affrontement se prépare alors que ce dernier décide d’éliminer la Sun-Ken Rock et de prendre le contrôle de la Corée. Las, Ken décide de passer à l’action pour protéger ses amis et conclue enfin avec Yumin lors d’une soirée d’amour moins vulgaire que d’autres séquences de sexe du manga mais tout aussi explicite. L’affrontement final se déroulera dans le building de Busan où le parrain du Clan a posé ses valises.

Résultat de recherche d'images pour "sun-ken rock"La conclusion de Sun-Ken Rock est à l’image de tout le manga. Totalement sidérant de virtuosité graphique (Boichi est clairement l’un des tout meilleurs dessinateurs japonais), de chorégraphie des combats (l’affrontement au sabre de Yumin est magnifique), lénifiant de blablas interminables, très drôle quand il décale les séquences et tout à fait lourdingue par ses plans prolongés et récurrents sur l’entre-jambe des filles et ses délires SM. Arrivé au terme, je conseille aux lecteurs de démarrer simplement au tome 16 avec l’affrontement contre le gang de Ban-Phuong pour vous éviter ainsi les arcs inutiles sur la chanson et les interminables débilités et cours culinaires.

La série se termine de façon incompréhensible avec plusieurs courts prolongements entrecoupés de sauts temporels, comme si Boichi avait prévu d’autres arcs mais n’avais pas souhaité y passer encore Résultat de recherche d'images pour "sun-ken rock"plusieurs années. Enfin, on voit intervenir Wallman… La très bonne série dérivée est sortie en 2013, Sun-Ken Rock se termine en 2016 et reprends donc les personnages créés trois ans plus tôt. Contrairement à ce que je disais, peu de chance donc de voir une suite à Wallman

Sun-Ken Rock reste donc une série très imparfaite, truffée de bonnes idées, de flamboyances visuelles de la part d’un homme au talent incroyable. Gageons que s’il choisit dans la suite de sa carrière de s’allier avec des scénaristes cela bridera ses mauvaises idées et fan-service éhonté. La série vaut néanmoins le coup pour ces moments de combat incomparables pour peu que vous preniez des raccourcis. A bon entendeur, salut Ken!

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