

Manga de Ippatu
Ki-oon (2023) – 192p./volume, 6/7 tomes parus.
Merci aux éditions Ki-oon pour leur confiance.
En ressortant du centre de recherches dont les trouvailles vont permettre à l’érudite Tama de comprendre le destin du Japon post-apocalyptique l’équipée est mal en point: Léon gravement irradié, Dudu blessé, voilà l’armée du fourbe Omoikane qui fond sur eux, accompagnés des deux gigantesques monstres Gongen et L’Egaré! Une formidable bataille s’engage…

A l’approche de la fin de la série (l’auteur confirme sur ce tome que le septième sera le dernier) on sent que Ippatu est en pleine ferveur pour son monde dont il déroule l’histoire avec de plus en plus de fluidité et de facilité. Il est un peu triste de se dire qu’après quatre tomes de mise en place progressive et par moment assez contemplatives sur le début, l’action se précipite de cette manière comme pour rattraper le temps perdu.

Car ce sixième volume d’une des toutes meilleures séries de l’éditeur est un concentré d’action de bout en bout qui arrive à proposer de furieuses séquences de bataille entrecoupées d’un design de créatures et de décors totalement fou sans oublier de nous faire franchement rire avec ces intrusions de cartoon absurdes aux visages grotesques et aux vannes très bien traduites. Le traitement se simplifie pour évoluer vers un esprit shonen. On notera que l’auteur semble avoir fait le tour de son histoire à la fin du volume, l’intrigue se hachant par des retours et révélations un peu brutalement envoyés et quelques séquences qui si elles sont très sympathiques ressemblent presque à des bonus. Car une fois refermé le tome on nous aura expliqué très simplement l’ensemble des mystères et de l’origine des personnages, ce qui leste un confortable dernier volume pour refermer joliment cette odyssée d’une grande originalité.
Marquant des points sur tous les plans, ce tome est donc un coup de cour… qui frôle les cinq Calvin en raison d’un problème éditorial déjà soulevé mais qui saute ici aux yeux: l’auteur travaillant manifestement en numérique sur de très grands formats permettant une finesse de trait et de décors sidérante, on s’arrache littéralement les yeux de frustration sur ce format manga classique. C’est assez incompréhensible car Ki-oon propose plusieurs formats dans ses collections (récemment sur Leviathan ou Soloist in a cage) et sait innover comme sur l’exceptionnelle collection Lovecraft. Un gros manque de clairvoyance qui justifierait absolument une édition Deluxe une fois la série terminée et que la très grande qualité de Tsugumi project mériterait amplement comme mise en avant.



