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BD en vrac #23: Raven #2 – Elecboy #2 – Sa majesté des Ours #2

La BD!

Attention, fournée de très grosses nouveautés avec les seconds volumes de séries qui font partie des plus grosses ventes BD, et trois artistes reconnus et dans la pleine maîtrise de leur art. Globalement les trois albums confirment les qualités et points faibles ressentis sur le premier volume. Le détail c’est par là:

  • Raven #2: les contrées infernales (Lauffray/Dargaud) – 2021, 62p./volume, 2/3 tomes parus.

couv_431658Le premier volume m’avait laissé mitigé de par le parti-pris d’un personnage rocambolesque d’anti-héros foireux, avec un dessin et des séquences qui faisaient la part belle à l’humour. Lauffray vise-t’il commercialement le très grand public ou sa fréquentation de Lupano lui a t’elle donné des envies de s’émanciper de son univers noir…?

Ce second tome de la trilogie enchaîne directement et va s’orienter vers une fuite de Raven, Darksee et ses sbires dans les tréfonds de l’île (aux jungles impénétrables et aux décors grandioses bien sur), jusque dans les entrailles du volcan, vers un trésor dont seul Raven sait s’il est réel ou chimérique… En parallèle aux évènements se déroulant dans le fort et la jeune femme et son fils au tempérament bien trempé, on est par moment pas loin du looney toones de par les cabrioles qui tirent plus vers les Pirates des Caraïbes que vers un réalisme à la Aguire. Perso j’aime bien la grande aventure irréel, pour peu que l’enchaînement et le rythme soient solides. Or ce tome confirme que Lauffray n’est pas Dorison et ses pages subissent un certain nombre de coupures sèches qui brisent le rythme de l’action et font hésiter dans sa lecture. Même si l’on voit où l’auteur veut nous emmener, le personnage de Raven n’est du reste pas particulièrement sympathique, du coup on consomme ce tome avec une forme de plaisir industriel propre au cinéma blockbuster mais on l’achève sans supplément d’âme, ni graphique ni scénaristique. Avec un peu le même sentiment que sur le UCC Dolorès de Tarquin, ces contrées infernales restent bien réalisées mais ne laisseront pas la trace indélébile que de précédentes réalisation de l’auteur de Long John Silver ont marquées dans l’histoire de la BD.

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  • Elecboy #2: révélations  (Salaün/Dargaud) – 2021, 62p., 2/4 volumes parus.

couv_431657Avec trois parutions cette année Jaouen Salaün est prolifique! Le premier tome de son Elecboy avait marqué les esprits en début d’année, notamment par une partition graphique franchement impressionnante bien qu’un peu monotone dans les atmosphères. Avec un trait et une colorisation réalistes appuyés sur un design fort réussi, son Mad Max mâtiné d’Oblivion avait à moitié convaincu du fait d’un frein très appuyé sur la progression et la révélation des secrets. On avance dans une totale continuité avec ce second opus puisque dans une même structure scénaristique on démarre très fort avec une belle séquence d’action SF autour d’un voyageur très puissant avant de dérouler les affres du héros et de ses pouvoirs cachés. Globalement tout y est pour nous accrocher, avec un abominable méchant, des relations familiales complexe, une SF ambigüe entre éléments très technologiques et un environnement tout à fait wastlands. Pourtant l’auteur continue d’appuyer sur le frein pour des raisons qui m’échappent, comme cette rencontre entre les anges et le héros, brutalement coupée avant qu’elle ne s’affiche… La force du hors champ peut être redoutablement efficace quand elle est utilisée avec parcimonie. Ici elle casse le rythme en nous frustrant tout le long dans notre envie de rentrer dans le vif du sujet. Salaün semble assumer ce faux rythme. Cela n’enlève pas les grandes qualités de cette série post-apo mais l’empêche malheureusement d’être un blockbuster immédiat. Frustrant je disais…

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  • Sa majesté des ours #2: nous tomberons ensemble (Vatine-Cassegrain-Dobbs/Comixburo) – 2021, série en cours.

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Merci aux éditions Comixburo pour leur confiance!

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Le premier volume de la nouvelle saga fantasy de Vatine et Cassegrain m’avait enthousiasmé en début d’année. On reprend directement après la dernière scène du précédent, alors que nos héros étaient enlevés par un Goliath éléphantesque soudainement arraché de sa roche… pour voir cette vision dantesque mise à bas immédiatement. On est un peu frustré de voir ce souffle mis sous l’étouffoir alors que la Fantasy est un genre exigeant de la démesure, de l’espace… et de la lumière. Et l’on retrouve le même problème d’éclairage des planches de Didier Cassegrain. Du coup, avec une intrigue qui se tourne vers une structure de one-shot avec la capture et l’affrontement d’un clan de crocodiles ce deuxième volume est un ton en dessous du précédent en se refermant sur des enjeux moins politiques et un terrain plus étroit. Notre héros recherche en effet ses amis avec l’aide d’une Léopard-sorcière sans aller bien loin dans sa quête et en nous donnant un peu l’impression d’un intermède (déjà?) dans la grande intrigue. Nous découvrons toutefois des informations sur l’humain et quelques passages chez les Ours font un peu avancer le schmilblick mais pas suffisamment pour maintenir l’enthousiasme initial. La difficulté permanente des tomes deux pour toute série… On savourera donc quand-même les jolies séquences d’action, les dialogues très bien tournés et tout de même les dessins du maître, en espérant un retour à l’épique dans le troisième volume.

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***·BD·Nouveau !

Raven #1: Némésis

La BD!

BD de Mathieu Lauffray
Dargaud (2020), 52p., 1/3 volumes parus.

L’ouvrage est comme toujours chez Lauffray doté d’une superbe peinture de couverture et d’un très efficace logo-titre que l’on retrouve en intérieur de couverture. Une courte préface nous indique qu’il s’agit d’une adaptation très libre de Robert E. Howard (le papa de Conan) et comme à son habitude l’auteur de Long John Silver nous annonce la tomaison définitive de sa série, ce qui est toujours appréciable. L’album est sorti en édition Grand Format agrémenté d’un cahier graphique. Personnellement, après hésitation j’ai opté pour la présente édition, la GF ne me semblant pas justifier le prix. En outre il est très probable qu’une édition N&B paraisse d’ici quelques temps.

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Raven porte bien son nom… cet oiseau de mauvais augure, outre d’être français, semble porter une poisse infernale à tous les navires sur lesquels il pose le pied. Fier et indépendant il n’abandonne pas pour autant ses rêves de trésors et de gloire, surtout lorsqu’il tombe par hasard sur une carte bien tangible et la ténébreuse pirate Darksee…

Raven T1 : Némésis (0), bd chez Dargaud de LauffrayToute publication de Mathieu Lauffray est un événement et titille mes rétines, tant son imaginaire graphique est légendaire dans le monde du graphisme et de la BD. Toujours associé à de grands scénaristes et d’une productivité BD assez réduite (huit albums de BD dessinés en intégralité), sa première expérience en solo attire d’autant plus l’attention qu’il retourne avec grand plaisir sur le genre où il a explosé, la piraterie. Outre la gestion du scénario, il continue dans un genre ou il s’était éclaté avec Lupano sur Valérian, l’aventure légère et humoristique.

Nemesis nous emporte ainsi dans les Caraïbes de 1666 où les Nations européennes bataillent avez les navires pirates dans le dédale d’îles qui parsèment ces latitudes ensoleillées et orageuses. L’intrigue, un peu hachée, prends le temps de nous présenter les « exploits » de Raven, avant de lancer sa quête de trésor qui va le voir confronté à la grande réussite de l’album: Lady Darksee. Malgré un nom un peu appuyé, elle éclate tant graphiquement que par ses actes, cruelle et impitoyable… en contraste avec la bouffonnerie du héros éponyme. Car c’est une des faiblesses majeures de cet album que le ton choisi par celui dont les encrages ténébreux et violents hantent une génération de lecteurs. Ce projet est-il comme d’autres avant lui destiné à ses enfants ou simplement a t’il eu envie de changer de registre après une carrière dans l’ombre de Cthulhu? Toujours est-il que tout le monde n’est pas Lupano et que si les facéties de l’album restent sympathiques, elles sont décalées par rapport aux attentes et au style de l’auteur. Dans l’esprit on est ainsi à dix-mille kilomètres d’un Long John Silver et on reluquerait plutot vers du Lanfeust. Tenez le vous pour dit.

Les petites addictions de Cranberries: Raven, tome 1: Némésis ...

Graphiquement il n’y a pas grand chose à redire hormis des personnages logiquement croqués parfois proches du mode Cartoon. Les quelques doubles pages dont Lauffray a le secret claquent toujours autant et donnent des envies de grand large et d’aventure. A noter également une impression d’encrages plus légers, comme une utilisation de craies pour traiter les dégradés, ce qui assouplit le dessin. Personnellement je trouve que cela l’affaiblit mais cela dépend des goûts.

https://www.actuabd.com/local/cache-vignettes/L720xH949/rav4-dbd22.jpg?1591281298La structure narrative est également un peu chaotique, avec des sauts temporels entre des séquences pas forcément indispensables. L’éternelle difficulté de choisir entre des envies graphiques (la tempête sur le navire du gouverneur, l’abordage du début) et une évolution narrative qui se retrouve du coup un peu étriquée sur un album de format classique. Sans doute un 64 pages aurait-il été plus adapté. Soyons néanmoins beaux joueurs, pour un débutant (dans le scénario), Mathieu Lauffray s’en sort très bien par sa science du cadrage et du découpage. On ne m’ôtera pas de l’idée que les couples dessinateur/scénariste sont (presque) toujours plus efficaces que les solo mais laissons le plaisir de la piraterie prendre le dessus et faisons confiance à l’auteur pour corriger ces quelques problèmes et pour nous donner dès le prochain tome une grande aventure sombre et joyeuse, pleine de cannibales, de pièges et de traîtrise. Je gage que Lady Darksee va allègrement tirer la couverture à elle et devenir la nouvelle Kriss de Valnor

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*****·Cinéma·Graphismes·La trouvaille du vendredi·Rétro

La trouvaille du vendredi #17

La trouvaille+joaquimAxis Mundi
Artbook de Mathieu Lauffray
Ankama-CFSL (2013) 240 p.
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Le site collaboratif d’artistes Café-salé publie depuis plusieurs années des recueils d’illustrations pro et semi-pro publiées sur ses forums (les fameux Art-book café-salé qui proposent une immersion assez incroyables de richesse dans des univers de dizaines d’artistes différents… si vous aimez les images, foncez en acheter un!). En collaboration avec l’éditeur Ankama ils ont sorti en 2013 le second art-book de Mathieu Lauffray. Plus qu’un simple recueil d’illustration, il s’agit d’une somme rassemblant une très grande quantité d’illustrations et de photos de travail de l’artiste et de plusieurs entretiens avec ses collaborateurs, scénaristes BD ou réalisateurs de cinéma pour l’essentiel. C’est assez biographique et permet comme rarement d’entrer dans l’intimité artistique d’un grand illustrateur peu médiatique.

Résultat de recherche d'images pour L’ouvrage de 240 page est de fabrication particulièrement réussie: format carré, signet tissu, couverture épaisse, illustration de couverture et de quatrième très belles. La maquette générale est élégante et l’on pardonnera les économies de relecture qui ont laissé un certain nombre de coquilles dans les textes. L’ouvrage s’ouvre sur une court bio avec photo de l’auteur puis une double page où il détaille la naissance de sa passion pour le graphisme et les imaginaires (tiens, c’est les deux axes de ce blog ça tombe bien !) avec couvertures d’albums et affiches de films influents. Ensuite le bouquin est découpé en 8 sections, dont quatre vouées à la BD et une importante sur le cinéma.

Certains sujets vont toucher vos lecteurs à tous les coups et l’on va vous aimer des les avoir choisis. C’est l’image que l’on aime, pas sa forme. […]C’est ce tiraillement entre le choix du sujet et le goût pour l’expression du sensible qui va faire exister artistiquement.

Lauffray est un visionnaire, dans le sens qu’il conçoit son travail comme des visions graphiques et artistiques d’autres mondes. Certains grand illustrateurs représentent et sont bons pour cela. Ce qui intéresse Lauffray c’est l’idée mystérieuse, inquiétante (il est fondamentalement un auteur « fantastique » en cela) et épique qu’il y a en toute forme. Il recherche le voyage et l’inconnu vaguement inquiétant… Image associéeD’une montagne il fait un pic dantesque hérissé de formes cyclopéennes impossibles (comme dans sa BD Prophet), d’un passant d’une nuit nocturne il fait une forme encapuchonnée qui vous invite à imaginer en quelle grotte de pirates il se terre… Ses références sont éclectiques mais reviennent aux illustrateurs figuratifs d’aventure et aux écrivains qui ont conté les explorations, de Frazetta, Otomo, Druillet à Dumas, Kipling et bien sur Jules Verne. Les illustrations (notamment réalisées pour les projets avortés de films de Christophe Ganz Némo et Lord of the Apes laissent un terrible sentiment de gâchis tant ces images sont évocatrices, vivantes, puissantes… Personnellement beaucoup d’images m’ont donné envie de me précipiter regarder le film pour lequel elles ont été faites.

Résultat de recherche d'images pour Ce livre est un moyen de partage de sa réflexion pour Mathieu Lauffray. L’homme est un vrai intellectuel, réfléchissante et conceptualisant son art. A ce titre, pour qui aime le graphisme, rarement un illustrateur fantastique a pu ainsi expliquer sa vision de l’objet graphique, de ses thèmes, de sa forme. Tout ceci est absolument passionnant, absolument pas intello ni conceptuel. C’est un vrai artiste expliquant son art, propos appuyés par un nombre incalculable d’images souvent inédites.

Mon travail c’est de conserver l’attention du lecteur, de conserver tout le romantisme que l’on pourrait trouver dans une peinture et de le traduire en art séquentiel

L’ouvrage permet également d’entrer dans la conception des séries BD de l’auteur, Prophet, Long John Silver ou sa participation à la série Légion. Telles des pages de making of, cette partie nous offre des variations sur les techniques utilisées, des crayonnés préparatoires aux encrages et les peintures. Ce qui frappe c’est que chaque technique, chaque étape est magnifique, montrant le niveau technique de Lauffray… dont les albums finaux ne rendent à mon sens rarement toute la mesure (à ce titre Lauffray est réellement plus illustrateur qu’auteur de BD).

Pour ceux qui s’étonnent de la production BD relativement restreinte de Lauffray, cet ouvrage résoudra cette énigme: celui qui se dit illustrateur mais passionné de BD, touche à tout et en particulier au cinéma où il collabore depuis longtemps avec des réalisateurs français qui s’étonnent toujours qu’un tel talent ne se soit pas expatrié à Hollywood… Artiste romantique il privilégie les relations humaines et la confiance dans le travail. Dans cette grosse section abordant ses travaux sur le Pacte des Loups, Saint-Ange, 10.000 BC  et autres projets avortés de jeunes talents du cinéma français, ces réalisateurs sincèrement impressionnés par la discrétion et le talent de Mathieu Lauffray discutent longuement du fonctionnement du cinéma, du processus créatif de l’image, animée ou fixe et du rôle qu’apporte un directeur artistique dans le montage d’un film. C’est passionnant.

Je pourrais parler longtemps et décortiquer ce superbe ouvrage mais il faut bien s’arrêter. Si vous n’avez jamais acheté d’Art-book, si vous bavez devant les planches illustrant ce billet, si vous avez toujours voulu pénétrer dans l’atelier d’un illustrateur foncez, s’il ne vous faut qu’un ouvrage de ce type c’est celui-ci.

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*****·BD·Mercredi BD·Nouveau !

Shingoulouz.inc

BD de Wilfried Lupano et Mathieu Lauffray
Dargaud (2017)

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Les Shingouz ont encore frappé ! Alors que les agents spatio-temporels Valerian et Laureline sont à la recherche d’une Intelligence Artificielle criminelle, Monsieur Albert leur apprend que le trio d’extra-terrestres infernaux a commis l’irréparable: ils ont perdu la Terre au jeu…

La série « Valerian vu par… » entamée il y a déjà 6 ans par Manu Larcenet et son déglingue « Armure du Jakolass » revient avec un attelage improbable entre Lupano, (le scénariste très talentueux du moment) et maître Lauffray, chef d’une Ecole graphique, dont la rareté et l’irruption dans un registre humoristique attisent la curiosité. Et on peut dire que la réussite est complète si l’on en juge par le seul plaisir et la quantité de rires provoquée par cet album. Autant le Jakolass restait dans l’univers de Larcenet (gros pif, piliers de bar et antihéros), autant nous sommes ici totalement dans la thématique Valérian mais réinterprété par l’auteur des Vieux Fourneaux dont on retrouve ici toute l’énergie, les scènes improbables et surtout l’humour. valerian_color_small_40_41Rarement je m’étais autant poilé en lisant une BD (peut-être devant Calvin et Hobbes…). La profusion d’inventions scientifico-n’importe quoi ne laisse pas deux cases de répit. Entre le Thon quantique, les Shingouz propriétaires de la Terre et l’IA corruptrice du compte retraite des agents de Galaxity (Lupano en profite pour nous glisser sa critique de la finance et du système libéral déjà connue des lecteurs des Fourneaux), on rit sans arrêt, entre deux bavements dus aux planches de Mathieu Lauffray.

Pour une fois on peut dire que les pinceaux de l’artiste ne sont pas le premier motif de lecture de cet album. Pourtant son arrivée dans l’univers de la SF se passe avec le même talent que sur ses habituelles lovecrafteries. C’est beau, élégant, précis et Laureline est plus belle que jamais. valc3a9rian-vu-par-shingouzlooz-inc-wilfrid-lupano-mathieu-lauffray-p-9.jpgLes trognes des Shingouz donneraient presque envie de voir Lauffray bifurquer vers le cartoon et ressemblent étonnamment à leurs cousins du film de Luc Besson. Les similitudes ne s’arrêtent pas là puisque l’humour présent sur les deux œuvres est très proches, du décors noix de coco-chemises à fleurs à la virée en yellow submarin. Entre 4-5 jeux de mots pourris mais diablement drôles (la Shingoozlooz ou la Walou & Fortunas), Lupano offre à son acolyte de magnifiques planches spatiales et planétaires (mention spéciale aux couleurs plus  flashy qu’à l’accoutumée chez Lauffray mais magnifiques). Les deux se font plaisir et le communiquent. A lire absolument, que vous aimiez/connaissiez l’univers de Valérian ou pas.

 

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Ce billet fait partie de la sélection  22528386_10214366222135333_4986145698353215442_nhébergé cette semaine chez Moka

Le billet de Branchés culture avec plein d’images et de croquis.

BD·C'est lundi...·Jeunesse·Manga

C’est lundi, que lisez-vous? #5

1. Qu’ai-je lu la semaine passée ?

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Belle découverte jeunesse dans l’esprit Kaamelott bien marrant et clôture (enfin) de la superbe série Ascension. Un service presse Casterman syndicalo-steampunk et une série jeunesse dans l’univers des livres.

2. Que suis-je en train de lire en ce moment?

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Début du cycle 2 de la sympathique et originale série City Hall, les nouveautés de septembre en retard aï-ai-aï! et un Guillaume Sorel pour une critique Superlecteur Iznéo.

3. Que vais-je lire ensuite ?

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Rétro Jodo avec la suite du Lama blanc que je n’ai pas encore lu (j’avais beaucoup aimé la première série). Les nouveautés d’octobre ce sera pour le prochain #Lundi

 

BD·C'est lundi...·Comics·Manga

C’est lundi, que lisez-vous? #4

1. Qu’ai-je lu la semaine passée ?

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Les lectures bibliothèque de mes enfants, un SP Sarbacane, un SP Arènes BD et enfin mon Esad Ribic quêté en occasion!

2. Que suis-je en train de lire en ce moment?

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Un cadeau, un SP Sarbacane, et révision du Roy avant lecture du 3, diantre!

3. Que vais-je lire ensuite ?

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Par-ce que les nouveautés de rentrée faut bien s’y mettre quand-même… Beaucoup de retard avant octobre, pas sur que je me tape les relectures de séries avant les suites prévues cet automne…

En vous que lisez-vous?

 

BD·Comics

L’orgie de la rentrée

Alors ça y est on arrive à la fin d’année, grosse période de sortie de BD mais pas forcément gage de qualité étant données les contraintes posées sur les auteurs pour respecter les fenêtres de tir éditoriales. Le cru 2017 est pourtant selon moi une année exceptionnelle, en tout cas j’ai rarement prévu d’acheter autant de BD issues de séries de très bonne qualité. Voici donc sur quoi je vais baver d’impatience dans les semaines qui viennent:

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  • Troisième testament Julius V
  • Warship Jolly Rogers (annonce 2017 sur le forum BDgest)

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Si vous avez des infos sur les autres parutions attendues…

 

BD·Cinéma

Et alors Valérian?

Rapidos mon retour sur le Valérian de Luc Besson qui comme à l’accoutumée chez ce réalisateur va du chaud au froid entre immenses attentes et bashing violent.

valerian-02Clairement, l’adaptation est réussie, tout en restant dans l’univers de Luc Besson, très très compatible avec celui de Mezière (c’est quand même ce dernier qui a quasi créé l’univers du 5° élément). Les deux acteurs sont physiquement irréprochable (par rapport aux personnages de la BD) et notamment Dane DeHaan excellent… en revanche Cara Delevingne est une terriblement mauvaise actrice, non aidée par un doublage catastrophique en français! Mais bon, ici on parle d’univers graphique et chacun devra reconnaître que sur ce plan, c’est virtuose, empli de bon gout et d’idées fabuleuses comme ce Big Market qui emprunte un peu à celui de Hellboy II en développant bien plus avant l’idée du monde parallèle.  En clair on n’a pas été autant rafraîchi visuellement depuis le Jupiter des Wachowski et… le Matrix des mêmes. Luc Besson est un créateur visionnaire et plein d’humour, Valérian le confirme.V2

Le bémol scénaristique (gros coup de mou sur la deuxième partie après un festival graphique d’une heure) confirme que Besson devrait vraiment prendre des scénaristes chevronnés pour l’aider. Il commet la même erreur que Georges Lucas sur Star Wars épisode 1. N’est pas scénariste qui veut…

Même erreur également sur l’utilisation des CGI totalement dispensables concernant le peuple des Pearl qui auraient grandement gagné à n’être que maquillés et non entièrement créés en performance capture.

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Tout ceci n’est que détails et Valérian et la cité des mille planètes reste l’un des meilleurs films SF de l’année et un très bon cru dans la filmo malmenée de Besson ces dernières années. Gageons que comme Le 5° élément le film gagnera des fans au fil des ans et deviendra une référence du genre. Rappelons également qu’adapter une BD au cinéma est généralement signe de catastrophe et rien que pour cela, Valérian mérite les louanges (on est bien au-dessus d’Adèle Blanc-sec qui s’éloignait trop de l’univers de la BD).

Cette année Valérian est de grande qualité, il faut en profiter avec un très bon numéro spécial de Pilote déjà sorti en librairie et la version BD de Mathieu Lauffray pour très bientôt.

Le blog Fifty Shades of books en parle aussi.

BD

Sykes

BD de Pierre Dubois & Dimitri Armand
Signé/Lombard (2016)

51bpk8xfjol-_sx377_bo1204203200_L’on savait depuis longtemps que la collection « Signé » (au Lombard) était gage de qualité, avec au catalogue des pièces maîtresses telles que le diptyque Histoire sans héros, A la recherche de Peter Pan, ou le Western de Rosinski. Généralement les albums Signé offrent un One-shot d’auteurs déjà reconnus, aussi il est surprenant d’y découvrir un jeune auteur, Sylvain Armand, qui sera sans doute l’un des artistes majeurs des prochaines années. Prenant la forme très classique de la chasse vengeresse d’un marshall redoutable à la poursuite d’une bande de malfrats sanguinaires, Sykes réussit le cahier des charges d’un western réussi, avec ses gueules de l’ouest sauvage qu’Armand prend manifestement plaisir à croquer dans un style très encré à la noirceur magnifique. Dans une technique à la fois classique (on est parfois assez proches de l’Undertaker de Ralph Meyer et Xavier Dorisson) et moderne (les encrages et jeux de contrastes peuvent faire penser à l’école Lauffray), l’on prend un grand plaisir à savourer les moments intimistes aux dialogues ciselés comme les paysages dans un format généreux choisi par l’éditeur. Si le style d’Armand doit encore s’affirmer (l’on sent parfois des hésitations entre la finesse et le gros plan), c’est bien dans les clairs-obscure que son art prend toute sa qualité, laissant à penser que cet album mériterait une version n/b grand format. La qualité du scénario (comme dans tout bon western) repose dans la simplicité de son intrigue associée à des personnages auxquels O’Malley apporte l’humour nécessaire et l’enfant une tendresse contrastant avec la violence de l’histoire. Car il s’agit d’une histoire de sang et de morts à laquelle le scénariste a le bon goût d’apporter une pincée de fantastique et la crudité des combats. Les western sont rarement réussis, que ce soit au cinéma ou dans la BD. Ici le classicisme est réussi et aboutit à une fin logique qui boucle une histoire que l’on prend très grand plaisir à savourer à la fois graphiquement et intellectuellement. Les BD que l’on a envie de reprendre aussitôt la dernière page tournée sont peu nombreuses. Sykes en fait partie.

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Fiche BDphile