Comic Skottie Young Humberto Ramos & Edgar Delgago (coul.)
Panini (2021), 152, 3/3 albums parus.
Toujours compliqué de faire le tri dans les quelques lectures Marvel que je décide de tenter entre les séries de conso, les must-read très volumineux que j’évite (le run en cours de Hickman sur les X-men) et les dessinateurs alléchants sur lesquels il faut résister pour ne pas tomber dans le pot de confiture… J’ai un faible pour le style d’Humerto Ramos (auteur apparu pile avec ma (re) découverte des comics à la création d’Image et de Cliffhanger) et Skottie Young est pour moi un des auteurs américains les plus intéressants du circuit. Si le mexicain a toujours donné du très bon comme du tout à fait passable, le souvenir de son magnifique diptyque européen Revelations me rappelle de quoi il est capable dans un style plus « sale » qu’il semble vouloir adopter sur ce triptyque dédié aux apprentis magiciens.
Pour peu que vous soyez un tout petit peu au fait du monde des super-héros (ou juste que vous ayez vu les films de Bryan Singer) vous ferez le lien entre cette école de magiciens et l’école des mutants du professeur Xavier. Car le premier tour de force qui rappelle le poids du monde imaginaire de Marvel est que l’on ne pense pas un instant à Harry Potter mais bien toujours aux X-men dont cet album a beaucoup de mal à faire oublier la référence! Si vous êtes fan du Docteur Strange vous allez être déçu puisque le concept de l’album est bien de traiter des a-côtés des grands héros et nous ne l’apercevrons que peu sur ce premier volume.
D’intrigue il y a peu ici puisque sur un format court on découvre sans introduction la bande de jeunes magiciens venus de tous les univers possibles: la Terre bien sur mais aussi Asgard, Jotunheim, l’enfer et jusqu’au monde de Dormamu… L’intérêt de la BD est donc celui d’un teen-comic installant les personnages dans un contexte connu: découverte des room-mates, des locaux, des cours et bien sur des prof, ce qui permet de convoquer quelques figures connues, de la Sorcière rouge à la décidément toujours super-cool Magik (ici rebaptisée « magie »…). Les interactions entre ces jeunes (qui ont bien-sur tous des petits secrets et capacités spéciales) sont très fun et les auteurs s’amusent à déclencher moultes catastrophes magiques entre deux poursuites entre les mondes aux décors. Pour renforcer l’aspect ado le scénariste a inséré des formulaires et questionnaires magiques très cool entre les chapitres.
Avec une mise en scène sans faute, un fun assumé et une partie graphique de haute volée, on sent que les auteurs s’éclatent comme des petits fous et communiquent leur plaisir aux lecteurs. Avec une ambition très modeste et sur un format court pertinent, cette trilogie devrait donc jouer son rôle de sympathique récréation revisitant l’école des X-men sans X-men en restant accessible à la fois aux novices et aux lecteurs anciens de Marvel. Et c’est déjà un sacré tour de force!