***·Comics·Nouveau !·Numérique

Punk Mambo

esat-west

Premier tome de 112 pages d’une série comprenant les cinq premiers épisodes de la série Punk Mambo, écrite par Cullen Bunn et Peter Milligan, dessinée par Robert Gill et Adam Gorham. Parution le 03/07/2020 chez Bliss Comics.

Punk is not dead (yet)

badge numeriqueAprès quelques années d’errance suite à une fugue, la jeune Victoria est tombée sous la coupe d’une troupe de punks, dont le leader n’était autre qu’un redoutable houngan, doublé d’un pervers, qui lui a fait subir de nombreux sévices auxquels elle a finalement échappé. Ce calvaire a éveillé les dons de Victoria pour la magie vaudou, si bien qu’elle s’est émancipée et est devenue une redoutable mambo, le pendant féminin du houngan en vaudou.

Depuis, Victoria se fait appeler la Punk Mambo et joue les redresseuses de tort en utilisant ses pouvoirs et son lien avec son Loa, sorte de puissant génie vaudou. Lorsque son génie lui est arraché par une entité maléfique, Punk Mambo découvre que quelqu’un kidnappe les loas dans un but malveillant, et se lance dans une quête pour les libérer, sous l’impulsion des dieux vaudous qui lui octroient un allié de circonstance, Josef.

Papa loves Mambo

Cullen Bunn nous offre avec cette série Valiant une protagoniste trash pétrie directement dans les poncifs du mouvement punk. Mambo a du caractère, de la répartie, et ne s’en laisse pas conter, que ce soit par des cannibales du bayou ni par des dieux vaudous. Le coté destroy n’est cependant pas poussé à l’extrême, et la protagoniste à la crête conserve tout de même les traits héroïques nécessaires à l’avancement de l’intrigue, qui demeure efficace et sans ambages.

On plonge donc avec plaisir dans les méandres fumeux de la magie vaudou, au cours des cinq épisodes que compte cet arc. L’album se conclue par un numéro 0 faisant office d’origin story, nous éclairant sur le passé de l’héroïne apparue dans la série Shadowman.

La partie graphique est agréable pour l’œil, mais comporte des inconsistances, certains plans larges manquant de soin alors que d’autres cases bénéficient d’un traitement plus minutieux.

**·Comics·Nouveau !·Numérique·Rapidos·Service Presse

La Reine Oubliée

Récit complet en 106 pages de la mini-série Valiant intitulée « The Forgotten Queen« , avec Tini howard au scénario, Amilcar Pinna au dessin, et Ulises Arreola aux couleurs. Parution le 14/02/2020 aux éditions Bliss.

On poursuit notre parcours parmi les publications des éditions Bliss, avec La Reine Oubliée, récit qui traite de la genèse et du retour en force de la Belliciste, une antagoniste qu’ont déjà affronté les héros de l’univers Valiant.

Vexana n’est pas une femme comme les autres. En effet, elle parcourt les siècles, et voit défiler les millénaires sans être affectée par les ravages du Temps: c’est une immortelle, aux origines obscures mais dont l’empreinte s’est faite sentir aux quatre coins du globe, au sein des empires les plus puissants que compte l’Histoire.

Car si Vexana s’est faite connaître sous de nombreux noms, c’est celui de la Belliciste qui l’a rendue notoire dans l’univers Valiant. En effet, elle a le pouvoir de littéralement provoquer la guerre, en éveillant chez les hommes autour d’elle une inextinguible soif de violence et de sang. Par ce biais, elle a généré d’innombrables conflits, aidant des empires comme celui de Genghis Khan à s’étendre.

Cependant, même une immortelle ne peut se soustraire longtemps aux affres de l’ennui, et Vexana ne fera pas exception. Se lassant des hommes faibles et pathétiques qui n’arpentent son chemin que pour succomber à son pouvoir, elle octroie ses « services » à des rois ambitieux sans en retirer de satisfaction particulière, jusqu’à tomber sur celle qui fera chavirer son cœur…

La Reine Oubliable

L’univers Valiant contient de nombreuses séries innovantes et intéressantes, comme Faith, Divinity, Harbinger, ou encore Bloodshot. Malheureusement, cette introduction au personnage de la Belliciste ne s’avère pas aussi convaincante. Les quatre numéros de la mini-série ne permettent pas au personnage de briller réellement, ni par sa psychologie, ni par sa prestance.

A la lecture, on a quelques difficultés à voir où Tini Howard veut en venir en racontant le parcours de cette maîtresse de la guerre. Certes, il est intéressant de constater le poids qu’aurait l’immortalité sur l’âme humaine, mais c’est un sujet déjà maintes fois traité. On notera que l’histoire d’amour entre Vexana et Khutulun aide à ajouter une dimension salvatrice au personnage, qui par ailleurs, ne brille pas par son charisme.

Les dessins d’Almicar Pinna rappellent le trait d’un Salvador Larroca, en plus précis cependant. L’artiste maîtrise bien les sauts dans le temps entre présent et passé, et ses personnages sont correctement caractérisés.

La Reine Oubliée n’est a priori pas le point d’orgue de l’univers Valiant, diffusé en France avec le concours de Bliss Éditions, bien qu’il détaille les origines d’un personnage récurrent. Ce récit complet sera donc destiné avant tout aux amateurs des séries concernées qui souhaiteraient approfondir leurs précédentes lectures.

note-calvin11-32note-calvin11-32

 

***·Comics·East & West·Nouveau !·Numérique

Incursion

Recueil de 112 pages comprenant les quatre numéros de la mini-série Incursion édité aux USA chez Valiant. Parution le 24/01/2020 aux éditions Bliss, scénario d’Andy Diggle et Alex Paknadel, dessin de Doug Braithwaite.

Conan the Bodyguard

badge numeriqueTransformé par les pouvoirs du Don, Gilad est devenu le Guerrier Éternel, un homme élevé au-dessus du commun des mortels et qui, depuis des temps immémoriaux, n’a qu’un sacerdoce: protéger les Géomanciens, une lignée continue d’avatars de la planète Terre. Pour lui, la mission est simple: protéger le Géomancien, c’est protéger la Terre, quoi qu’il en coûte. Gilad l’ignore encore, mais une menace cosmique est en chemin: l’Impératrix Virago, conquérante stellaire et antithèse des Géomanciens, en ce qu’elle manipule non pas la vie florissante d’une planète, mais les énergies nécromantiques issues de la Mort. L’Impératrix, comme tout bon tyran nécromantique, ne dépend que des planètes qu’elle conquiert, et dont elle draine les énergies vitales afin d’assurer sa subsistance. Et bien évidemment, la Terre se trouve être la prochaine étape sur le banquet de jouvence de cette mortelle conquérante. Gilad va donc faire ce qu’il a toujours fait, protéger le Géomancien, ou plutôt, la Géomancienne, Tama, jeune enfant qu’il a pris sous son aile.

Voyage au bout du Monde des Morts

Gilad va être confronté à un compte à rebours pour sauver Tama, infectée par un mal mystérieux qui, de par son lien symbiotique avec la planète, se répand à travers le monde, préparant ainsi le festin dont se repaîtra Virago lors de son arrivée. Le héros immortel voyagera donc à travers le Monde des Morts, sortes de limbes infernales, pour trouver un remède, ou tuer l’Impératrix, si toutefois il en a la force.

Andy Diggle est un auteur britannique issu de la scène Indy, connu notamment pour avoir officié chez 2000AD, ainsi que pour ses runs des Thunderbolts et de Daredevil chez Marvel. Il s’associe au moins expérimenté Alex Paknadel pour nous servir une histoire menée tambours battants, et dont le rythme haletant ne permet pas forcément d’approfondir les relations entre Gilad, héros taiseux et badass, et sa petite protégée surpuissante mais malade. Le tout reste fluide, compréhensible et rythmé, toutefois, on aurait sans doute aimé voir quelques scènes supplémentaires pour illustrer davantage l’attachement du Guerrier Éternel à la jeune Géomancienne.

Cela dit, sa dévotion se traduira principalement par des actes, Gilad ne reculant devant aucun sacrifice pour assurer la protection du monde, et par extension, de celle qui pourrait être considérée comme sa fille adoptive. Les dessins de l’immense Doug Braithwaite apportent le souffle nécessaire à l’histoire, bien que l’affrontement final, amené dans les dernières pages, puisse laisser le lecteur sur sa faim. Incursion reste un album efficace, au prix abordable, et qui ravira les amateurs d’action et les lecteurs assidus de Valiant !

 

***·BD·Comics·Jeunesse·Nouveau !·Service Presse

Le Cercle du Dragon-Thé

esat-west
Comic de Katie O’neill
Bliss (2020) – Oni press (2017), 72p., one-shot.

bsic journalismMerci aux éditions Bliss pour cette découverte.

couv-teadragons-600x828-1
badge numerique

La Fantasy ne rime pas nécessairement avec batailles dantesques ni lutte contre une idée absolue du Mal. Elle peut également se retrouver dans la magie qui imprègne nos relations avec les autres, ainsi que dans la façon dont nous percevons le monde qui nous entoure, fût-t-il réel ou imaginaire. C’est ce que nous découvrons en lisant Le Cercle du Dragon-Thé, album de 58 planches écrit et dessiné par Katie O’Neill en 2017 initialement en ligne, publié en France en février 2020 par les éditions Bliss.

Greta est une descendante des Gobelins, ce qui la prédestine au métier de ferronnière, qu’elle apprend sous la tutelle de sa mère. Cependant, au gré d’une rencontre avec Hesekiel, Greta va également se prendre de passion pour les Dragons-Thé, de mystérieuses et fragiles créatures produisant un thé aux propriétés mystiques. C’est ainsi qu’elle fera la rencontre de l’énigmatique Minette, marquant le début d’une relation forte qui transformera les deux jeunes filles.

La dessinatrice néo-zélandaise, récompensée pour cet album, déploie ici tout son talent grâce la simplicité de son trait, qu’elle marie à une palette de couleurs admirablement choisie. Ce graphisme très agréable destine donc l’œuvre à toutes les tranches d’âges, et se permet par conséquent grâce à de menus détails, un progressisme bienvenu.

En effet, l’ensemble des personnages possède des qualités androgynes, que ce soient les parents de Greta, l’héroïne elle-même ou encore les membres du cercle éponyme. Enchevêtrer ainsi les identités de genre au service d’une histoire optimiste m’a touché, donnant à l’ensemble de l’album un lyrisme discret et une universalité dont peu de récits peuvent se targuer.

Les thèmes invoqués par Le Cercle du Dragon-Thé reposent sur l’amitié et l’amour, la frontière entre les deux étant élégamment laissée à l’appréciation du lecteur. Katie O’Neill parvient à faire naître de forts sentiments entre ses protagonistes, et à embarquer le lecteur avec elle au fil des pages chaudes et colorées.

Il y a une mythologie sous-jacente dans l’album, sur laquelle repose l’univers du récit. Mais elle n’est ici qu’effleurée, puisque la part belle est laissée aux sentiments des personnages et à la poésie de l’ensemble. Néanmoins, le succès de la BD outre-Atlantique a entraîné la création d’un univers étendu, un jeu de cartes édité par Oni Games, par le biais duquel vous pourrez retrouver les fameux petits dragons domestiques.

Notez que l’album est agrémenté d’extraits du Guide des Dragons-Thé, sorte de bestiaire permettant d’en apprendre davantage sur eux.

 

 

note-calvin11note-calvin11note-calvin11

***·BD·Comics·Nouveau !·Service Presse

By night

esat-westScénario de John Allison, dessin de Christine Larsen, couleurs de Sarah Stern. Paru le 31/01/2020 chez Bliss Éditions. Récit complet en 320 pages.

bsic journalismMerci aux éditions Bliss pour cette découverte.

badge numeriqueLa fiction nous a appris à de nombreuses reprises que pour se découvrir soi-même, il faut parfois explorer le lointain et se confronter à l’altérité. C’est sur ce paradoxe que surfent l’auteur britannique John Allison et la dessinatrice Christine Larsen, au travers des 12 numéros du comic book By Night, édité en récit complet chez Bliss Comics.

URBI ET URBEX

Jane est une jeune femme brillante, qui occupe un poste de technicienne dans un laboratoire, pour lequel elle est assurément surdiplômée. Peu aventureuse, elle a laissé derrière elle ses ambitions artistiques, elle qui rêvait de faire des films pour montrer le monde au travers de sa caméra. C’est alors que débarque l’impétueuse Heather, amie d’enfance qui a fait ce à quoi Jane n’a pas su se résoudre: voir du pays et crapahuter ça et là, loin du mouroir qu’est devenue leur ville natale, Spectrum. Après leurs impromptues retrouvailles, Heather embarque avec Jane pour une session improvisée d’exploration urbaine (pratique aussi appelée « urbex« ) au travers de ce qui s’apparente désormais à une ville fantôme. Mais leurs insouciantes pérégrinations vont les mener beaucoup plus loin que ce qu’elle imaginaient, à travers les dimensions et les sombres secrets tapis au cœur de la bourgade.

LES COPINES D’ABORD

Jane et Heather vont tomber par hasard sur une étrange machine, cachée dans l’usine qui autrefois donnait tout son ressort économique à Spectrum, et qui ouvre un portail vers une non moins étrange dimension, peuplée de diverses créatures surnaturelles et monstrueuses. Dès lors, les deux amies vont se lancer dans une singulière entreprise: explorer ce nouveau monde et en rapporter des preuves filmées, afin d’en tirer gloire et fortune. Mais les propriétaires de l’usine ne l’entendent pas de cette oreille…

Au fil des 12 épisodes, Jane et Heather vont former ce duo improbable et pourtant complémentaire, qui, tout en composant avec ce qui les oppose, franchiront ce pas difficile qu’est l’âge adulte. Le monde qu’elles explorent pourrait être sorti tout droit d’un épisode de Rick & Morty, et on doit reconnaître aux dialogues de John Allison leur caractère percutant. Ce dernier manie l’ironie avec une aisance indéniable, transformant le moindre échange entre ses personnages en joute verbale drôle et ciselée.

J’ai une réserve quant au personnage de Heather, qui à la première lecture, m’a semblé tout à fait conforme à l’archétype décrié de la Manic Pixie Dream Girl, ne servant finalement qu’au développement du personnage de Jane. Toutefois, leur relation est bien traitée et on ne peut que s’y attacher.

BY NIGHT séduira les amateurs d’aventure et de fantastique, mais également ceux qui recherchent avant tout une intrigue laissant la part belle aux relations entre ses personnages. Une belle trouvaille chez Bliss Comics !

note-calvin11note-calvin11note-calvin11

****·East & West·Manga·Nouveau !·Service Presse

Bloodshot Reborn #2-4

esat-west

Comic de Jeff Lemire, Butch Guice, Mico Suayan, Lewis Larosa et Tomas Giorello
Bliss (2016)-Valiant (2015), série terminée en 4 volumes.

bsic journalismMerci aux éditions Bliss pour leur fidélité.

couv_287851couv_297203couv_305313

badge numeriqueSuite de la saga Reborn après un premier volume brillant. Que va donner la suite de cette série en quatre volume seulement?

Disons que chaque album est très différent, et pas uniquement en matière graphique. Il est certain que Mico Suayan et Lewis Larosa mettent le niveau très haut sur les épisodes qu’ils mettent en image et comme à son habitude Valiant fait en sorte que chaque volume soit dessiné en intégralité par un même dessinateur. Ce n’est pas exactement le cas pour toutes leurs sorties récentes mais ici cela tient et c’est très agréable.

  • Résultat de recherche d'images pour "bloodshot reborn guice"Le deuxième volume est le plus faible. Le dessin très classique de Butch Guice fait très bien le job mais n’apporte pas le truc en plus qui enthousiasme sur les autres épisodes. Surtout, il clôture l’intrigue lancée par le premier tome mais sans le gros plus qu’étaient les voix intérieures de Bloodshot incarnées par la géomancienne et l’excellent Bloodsquirt. On a donc une bonne intrigue qui reprends l’enquête de l’agent Festival (quel nom!) qui cherche à en savoir plus sur le Rising Spirit Project et les bastons de Bloodshot sans le côté psychologique. Ça reste sympa mais dans la grande moyenne des comics Valiant.
  • Le troisième volume nous bouscule en nous envoyant directement trente ans dans le futur, dans une dystopie post-apocalyptique où la nano-technologie a pris le pas sur la civilisation et où une élite s’est retranchée dans des cités fortifiées et alimentées en eau. Le reste? Désertique et parcouru par des bandes sauvages… On est en plein Mad-Max ou plutôt Old-man Bloodshot (en référence au culte Old-man Logan de Mark Millar dont il reprend exactement le principe, avec un vieux Ninjak qui vient demander l’aide du soldat ultime pour sauver un monde devenu fou…). Le dessin et le découpage incroyable du grand Lewis Larosa (que l’on retrouvera sur la série suivante Salvation) font le reste pour vous mettre une bonne grosse claque dans la tronche. Un monument du niveau de l’ouvrage de Millar et Steve MacNiven, dont la seule faiblesse est de paraître comme une repompade. Mais quel plaisir de voir transposé ce concept dans l’univers Valiant!

Résultat de recherche d'images pour "bloodshot reborn larosa"

  • Le quatrième volume intitulé Bloodshot Island, est une grosse baston sur une île, avec le retour de Mico Suayan aux dessins. C’est très beau (malgré un personnage de Deathmate très numérique avec des effets pas terribles) et permet de découvrir les différents bloodshot créés au travers de différentes guerres. Ce principe (déjà vu notamment sur la dernière série Ninja-K) commence à sentir le réchauffé mais ça permet au dessinateur de créer des variations sympathiques. Du reste on est dans le dialogue de bidasse testostéroné, ce n’est pas très subtile. Cet épisode permet de découvrir différentes séquences des Bloodshot passés, avec un Tomas Giorelo bien moins en forme que sur le X-O Manowar mais cela reste très agréable à lire.

Résultat de recherche d'images pour "bloodshot island suayan"

Cette série, comme on m’en avait averti le spécialiste de l’Antre des psiotiques, est l’une des meilleurs choses qu’ait produit Valiant, même si l’on peut regretter la mauvaise habitude générale à l’ensemble des comics d’en garder vraiment beaucoup  sous le coude. Beaucoup d’éléments de construction d’univers et bien peu de réponses. Le principe de Bloodshot restant celui de la manipulation conspirationniste, on se rapproche de XIII et l’on s’éloigne des fusillades bourrin avec destruction corporelle gore auxquelles nous avait habitué le tueur aux yeux rouges. On est ainsi surpris de le voir très peu mourir. Est-ce une réorientation complète ou un simple intermède? Le gros apport de cette saga est la relation amoureuse et la culpabilité de Ray Garrison (qui sera prolongée dans la suite Salvation). Sur le PRS et le GATE on n’en sait pour l’instant que bien peu, c’est dommage. Mais pour peu que la mini-série Bloodshot USA clôture enfin cet arc (je vous dis ça très vite), l’ensemble est de haut niveau et une bonne façon de découvrir en douceur les éléments de cet univers super-héroïque.

note-calvin1note-calvin1note-calvin1note-calvin1

**·Comics·East & West·Manga·Numérique·Rapidos·Rétro

Sushi & Baggles #21

esat-west

  • Bloodshot reborn #1 (Lemire/Alen, Suayan, Martin/Bliss) – 2016.

badge numeriquecouv_279990J’avais chroniqué l’intégrale Bloodshot il y a environ un an avec un très bon ressenti. Avec le nombre de séries en retard chez Valiant je ne m’étais pas précipité, privilégiant Ninjak. J’ai eu tort tant ce premier volume de Bloodshot Reborn est une belle claque et pour l’instant ma meilleure lecture de l’univers Valiant! D’abord par les dessins de Mico Suayan que l’on a pu voir sur Bloodshot Salvation et Harbringer wars, est juste sublime. Je suis pourtant généralement réticent à ce genre de style souvent très figé. Ici l’expressivité, le mouvement, l’encrage sont totalement dans l’esprit de ce badass de bloodshot, c’est beau et ça crée un univers. En outre il introduit visuellement des dialogues mentaux du monstre avec le personnage de Bloodsquirt, sorte de surmoi violent en mode dessin-animé. Car ce qui fait la grande force de ce volume c’est à la fois la grande simplicité de l’intrigue et la focale mise sur la perturbation mentale de cet homme dévasté qui s’affronte avec ses pulsions intérieures entre humanité et inhumanité, entre rêve et réalité. C’est bien écrit, drôle, puissant, passionnant! L’album nous avertit qu’il s’agit de la suite directe de The Valiant, à la fin duquel [ATTENTION SPOILER] Lire la suite « Sushi & Baggles #21 »

****·Comics·East & West·Manga·Nouveau !·Numérique·Service Presse

Shadowman (2019)

esat-west

Comic de Andy Diggle, Doug Braithwaite, Renato Guedes et Stephen Segovia
Bliss (2019) / Valiant (2018), 312 pages.

bsic journalismbadge numeriqueMerci aux éditions Bliss pour leur confiance.

couverture_shadowman8rgb-1-600x923Shadowman est l’un des premiers comics Valiant que j’ai lu et j’ai été immédiatement attiré par le côté sombre, par le charisme du méchant et par une approche graphique très artistique, notamment grâce à l’apport de Roberto de la Torre. Sur cette nouvelle série on est plus classique dans le dessin pour un traitement qui semble viser un élargissement du public. Sur ce point je dirais que l’arrivée de nouveaux lecteurs sera facilitée bien qu’il ne s’agisse pas d’un reboot à proprement parler, ce Shadowman 2019 prenant la suite directe de Rapture.

La Pie n’est plus. Après des années d’errements dans le monde des morts à la recherche de reliques pour Maître Darque, le serviteur est libéré et de retour dans notre monde. Confronté au Baron Samedi et ses plans obscures, il va devoir apprendre à connaître le Loa auquel il est attaché pour reconquérir sa puissance et combattre la société secrète qui œuvre dans l’ombre au retour de Darque…

Résultat de recherche d'images pour "shadowman guedes"La première série marquait une sorte de descente aux enfers de Jack Boniface, hanté par un Loa, un esprit autonome du monde des morts transmis de génération en génération. L’affrontement avec le nécromant surpuissant Maître Darque se terminait par la disparition de ce dernier en même temps que l’asservissement volontaire de Shadowman sous la forme de La Pie, écumant le monde des morts. Les différentes séries Valiant ont ainsi convoqué ce personnage important sur des apparitions dans Ninjak, Bloodshot ou Rapture. Ainsi l’album commence avec l’expulsion d’un Boniface libéré de l’emprise de Darque et revenu auprès de sa chérie  Alyssia elle-même devenue la remplaçante de la sorcière Punk Mambo. On voit que les liens sont très étroits entre cette nouvelle série et la précédente, ce qui peut rendre difficile l’immersion pour les nouveaux venus. Pourtant on reste sur un schéma simple, avec la Résultat de recherche d'images pour "shadowman guedes"société secrète cherchant à ressusciter le grand méchant, le Baron Samedi (toujours aussi cool) qui joue le rôle du vilain canard dans le panthéon des esprits, jamais vraiment méchant mais jamais vraiment fiable non plus et les deux protecteurs du Loa qui cherchent à rendre sa stabilité émotionnelle à Boniface tout en lutant contre la sœur de Darque, nouvelle méchante. On l’avait vue précédemment, la puissance maléfique de son frère avait entraîné Sandria à lier un Loa à son amant noir, ancêtre de Jack Boniface. Il y a donc une histoire de famille dans cette intrigue… qui m’a un peu déçu dans le fait de transformer cette sœur très intéressante jusqu’ici en une simple méchante manipulatrice. C’était la complexité de la famille Darque qui faisait la force de la première série. Ici c’est plutôt le passé du Shadowman et de ses précédentes incarnations qui nous est proposé.

Résultat de recherche d'images pour "shadowman guedes"La première série s’était terminée sur l’affrontement de Jack avec son père. L’intermède Rapture permettait la résolution de ce conflit intérieur. Désormais apaisé Jack Boniface, le dernier détenteur du Shadowman va pouvoir rechercher dans le passé, à l’époque de la guerre de Sécession, pendant la Prohibition, et jusqu’à l’aube des temps, l’origine de l’alliance du Loa et de l’homme au travers des différentes incarnation de Shadowman. Classiquement ces différentes époques comme les dimensions de la réalité permettent facilement à différents dessinateurs de proposer des graphismes variés. Au milieu de certaines expérimentations, Renato Guedes, dont les images du monde des mort sur Bloodshot salvation ne m’avaient pas convaincu, propose ici des pages absolument affolantes de beauté, de technicité et d’atmosphère. Si sa participation aux univers Valiant avait marqué les esprits sur X-O Manowar, je crois que ce volume est peut-être ce qu’il a proposé de plus réussi. Un très grand artiste.

Résultat de recherche d'images pour "shadowman segovia"Hormis le problème sur la méchante expliqué plus haut cet album est une vraie réussite assez grand public même si les combats du Shadowman ont déjà été plus nerveux. S’il est surprenant de ne pas voir Punk Mambo (personnage original et assez central depuis plusieurs publications), le fait de revoir le personnage de Docteur Mirage est une excellente surprise tant ce personnage est sympathique et son interfaçage avec l’univers de Shadowman évident. La précédente intégrale était perturbante en ce qu’elle nous plongeait au cœur d’une intrigue déjà en cours et dont les rideaux se levaient progressivement autour des séquences sur la famille Darque. Cet nouvel album a plus la forme d’une origin story et en cela plus accessible. Comme tous les relaunch Valiant depuis quelques temps la ligne graphique est Résultat de recherche d'images pour "shadowman braithwaite 2018"somptueuse et le traitement plus grand public, au risque de tomber par moment dans la facilité classique des comics de super-héros. Il faudra attendre pour voir ce que cela peut donner, si l’ambition est affadie ou si le combat que l’on anticipe contre le retour de Darque sera mémorable avec un shadowman enfin libéré de ses tourments et en harmonie avec son Loa. Les auteurs devront trouver des aspects sombres pour maintenir l’originalité de ce personnage qui reste l’un de mes préférés de l’univers Valiant.

note-calvin1note-calvin1note-calvin1note-calvin1

Achetez-le chez njziphxv

****·Comics·East & West·Numérique·Service Presse

Harbinger wars: Blackout

esat-west

De façon imprévue (… mais c’est ça le charme des blogs!) j’entame une semaine comics avec du Valiant, Du Esad Ribic, du MCU et du Gerald Parel.. Allez hop, c’est parti (euh pardon: Let’s Go folks!…)


Comic de Matt Kindt, Tholas Giorello, Patricia Martin et Renato Guedes
Bliss (2019) – Valiant (2017), 184 p.

bsic journalism Merci aux éditions Bliss pour cette lecture.

Blackout est intégré au relaunch Valiant après le très bon Secret Weapons (dont c’est la quasi suite directe), le récent Ninja-K (qui se déroule à peu près en même temps) et la trilogie en cours X-O Manowar.

La psiotique Livewire (dont on comprend qu’elle est destinée à devenir le personnage majeur de cet univers), capable de communiquer et contrôler tout ce qui est électronique, provoque un blackout total sur les Etats-Unis lorsque le gouvernement s’en prends à ses protégés, les jeunes psiotiques branques découverts dans Secrets Weapons. Le GATE envoie alors le héros Aric tout juste rentré de ses aventures spatiales pour contrer Livewire. Ninjak et Bloodshot se mêlent à la bataille ainsi que le HARD corp, dans un conflit sur le rôle que doivent jouer les héros, la liberté individuelle et l’attitude autoritaire des gouvernements.

Résultat de recherche d'images pour "harbinger blackout giorello"Un héros doit-il obéir au pouvoir ou est-il un contre-pouvoir? Les psiotiques sont-ils un danger pour l’humanité?… des thèmes classiques de l’univers X-men qui nous sont proposés ici de façon pas hyper originale donc mais très bien écrit et remarquablement dessinée. Car si j’aime toujours le traitement radical des héros Valiant, avec des caractères bien trempés et indépendants voir sombres, c’est bien le graphisme qui marque sur cet album et en fait sans hésitation le plus bel album de l’éditeur proposé jusqu’ici. J’ai déjà remarqué depuis plusieurs albums la barre mise assez haut en matière de dessins mais ici on arrive à un niveau rarement vu en comics. En effet les quelques quatre artistes qui officient sont tous très très forts et particulièrement inspirés. Résultat de recherche d'images pour "harbinger blackout guedes"Par exemple Renato Guedes qui m’avait estomaqué sur ses planches de X-O Manowar mais beaucoup déçu sur Bloodshot Salvation #2, impressionne fortement sur cet album. Idem pour Thomas Giorello dont le style semble plus adapté à  l’univers terrestre de Blackout (comme celui de Ninja-K) que le gros bordel guerrier d’Aric. Enfin, Patricia Martin reprends exactement le style, la colorisation et le découpage particulier de Secret Weapons pour notre plus grand bonheur. Une véritable dream-team sans aucune baisse de régime qui maintient un intérêt visuel sur une trame sans les ruptures qui avaient pu faire la marque de fabrique de certains albums Valiant (Bloodshot ou Ninjak). Du coup la lecture est aisée, sans réflexions permanentes sur qui est qui et on est quand et reste centrée sur l’intrigue principale. Ça se fout pas mal sur la gueule, l’évolution de Bloodshot est très intéressante et pour peu que vous soyez à jour dans les derniers albums publiés par Bliss vous prendrez grand plaisir à lire l’évolution émotionnelle de Ninjak et Livewire. L’image totalitaire des agences gouvernementales (déjà aperçue dans Ninja-K) étonne et pousse les héros à remettre en question leur rôle. Dès mes premières lectures Valiant j’ai aimé l’idée d’un Toyo Harada, sorte de Magneto œuvrant pour l’essor de la race psiotique tout en les persécutant, cette zone grise où personne n’est très propre. Avec de vrais questionnements qui laissent de côté les quelques délires fantastiques d’autres séries Valiant, Blackout est pour moi le deuxième album de l’éditeur où je prends autant de plaisir (… et qui donne envie de lire d’autres titres!) depuis The Valiant qui m’a fait commencer cet éditeur. Une grande réussite et une porte d’entrée/vitrine possible, relativement facile d’accès et rattachée à beaucoup de séries publiées en France par Bliss.

note-calvin1note-calvin1note-calvin1note-calvin1

***·Comics·East & West·Nouveau !·Numérique·Service Presse

Ninja-K

esat-west

Comic de Christos Gage, Thomas Giorello, Ariel Olivetti, Juan Jose Ryp et Roberto de la Torre
Bliss (2019) – Valiant (2017), 320 p. contient Ninja-K 1 à 14.

bsic journalismMerci aux éditions Bliss pour cette découverte.

couverture_ninja-k_v4_cmjn-600x923Cette série est un relaunch récent de la série Ninjak de Valiant dont mes critiques sont dispo ici. Il continue donc l’intrigue de la précédente série là où elle s’était arrêtée, avec ceci de nouveau qu’il revient à des considérations beaucoup plus espionnage, ce qui n’est pas pour me déplaire. Les couvertures sont de l’excellent Trevor Hairsine et les dessins intérieurs d’un très haut niveau avec notamment un Thomas Giorello qui semble plus à l’aise dans l’univers réaliste de Ninjak que dans la SF de X-O Manowar.

Après la destruction de King’s Castle, Ninja-K doute de son employeur, le MI6. Sa relation compliquée avec la psiotique Livewire lui masque ce qui se trame dans l’ombre. Lorsque Ninja-D, l’un de ses prédécesseurs du programme d’espions-assassins, est tué, il mène une enquête qui va lui apprendre le passé de ses homologues et les pratiques secrètes du service de renseignement de Sa Majesté…

Trois parties assez distinctes dans ce volume:

  • Résultat de recherche d'images pour "ninja-k giorello"Une première très espionnage avec des dessins vraiment superbes de Thomas Giorello donc, aborde l’histoire du programme Ninja et l’enquête de Colin King auprès de ses prédécesseurs. On apprend les débuts des premiers Ninja du MI6 pendant la première guerre mondiale, un interlude illustrée par le très doué Ariel Olivetti (qui avait travaillé sur la dernière série X-O Manowar et les zones sombres du programme pour garder le contrôle de ses agents.
  • La seconde dessinée par un Juan Jose Ryp plutôt bon (et qui assure la continuité avec la précédente série où il officiait sur les Dossiers Ninja) est une réunion d’équipe, très sympa, contre un rassemblement de méchants qui voit des personnages de Divinity III intervenir. Après l’introspection place aux grandes batailles et aux enjeux inter-dimensionnels grandioses!
  • La troisième partie est dessinée par Roberto de la Torre que j’avais beaucoup aimé sur Shadowman et Rapture où son style encré et « griffé » se prêtait à un univers de magie noire, d’univers parallèles où la réalité n’est pas évidente… Ici ses encrages restent très chouettes mais moins percutants dans une intrigue où Ninjak infiltre une base en Ukraine en pourchassant une adversaire vue dans l’arc précédent.

Résultat de recherche d'images pour "ninja-k de la torre"Ce gros volume a le grand mérite d’avoir une équipe graphique de haut niveau et de proposer à la fois une immersion en douceur pour les nouveaux lecteurs (du coup ça peut être une porte d’entrée dans Valiant) sur le premier arc espionnage mais aussi de gratifier les lecteurs habituels de Valiant qui retrouveront avec plaisir des personnages connus et leurs interactions avec les différentes dimensions des comics de l’éditeur: Livewire, Ninjak et le Guerrier éternel (Unity), Punk Mambo et Dr Mirage (Shadowman), Kosity l’immortelle (Divinity)… Il s’inscrit dans la chronologie officielle après Unity, Secret weapons,et l’attaque des chasseurs d’armure dans X-O Manowar (série 2016).

Beaucoup moins de fantastique que dans le premier Ninjak (même si on fait appel aux chasseurs de l’étrange Punk Mambo et docteur Mirage…) et surtout une trame cohérente qui relie les trois parties autour du passé du programme Ninja, de la morale d’un assassin et de la fidélité de Colin King qui n’a plus d’autre accroche au monde que son amante Livewire (très réussie et que l’on a très envie de retrouver!). Ce volume marque un tournant dans l’histoire de Ninjak et l’univers Valiant en préparant un Harbringers Wars: Blackout (à sortir très bientôt chez Bliss) qui s’annonce graphiquement et thématiquement grandiose. En tout cas l’effet d’appel est réussi dans ce volume qui joue à la fois sur l’intime et le grandiose multi-héros dans un équilibre particulièrement accrocheur.

Résultat de recherche d'images pour "ninja-k ryp"La partie graphique est en revanche très variée, un peu trop sans doute. Techniquement on est sur le niveau d’exigence des dernières séries Valiant, très haut, avec un Thomas Giorello, Ariel Olivetti, ou Roberto de la Torre qui excellent dans leur style respectif. Même Ryp qui m’avais laissé une impression un peu brouillonne sur la précédente série (notamment sur le design général de ses « monstres »), se mets au niveau de ses collègues. Alors que la structure de l’ancien Ninjak était assez découpée avec beaucoup de sections différentes, la relative continuité de l’intrigue ici  fait un peu tiquer quand à ces changements graphiques. Encore une fois ce ne sont pas les artistes qui sont en cause mais peut-être le choix de ceux que l’on a appelé. Un Lewis Larosa aurait mieux collé à Thomas Giorello par exemple… Il reste que ce tome est plutôt une bonne surprise et reste intéressant tout le long. Pas le plus flamboyant des Valiant mais peut être un de ceux qui associent le plus d’éléments de l’histoire éditoriale récente de l’éditeur et qui est susceptible de vous emmener (subtilement) vers beaucoup de séries publiées par Bliss comics.

note-calvin1note-calvin1note-calvin1

Achetez-le chez njziphxv