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L’Ogre Lion #2: Les trois lions

La BD!

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Merci aux éditions Drakoo pour leur confiance!

Nous avions laissé le roi-lion déchu et amnésique Kgosi se diriger vers un shaman susceptible de l’aider dans sa quête de mémoire et de rédemption. Le second tome de L’ogre lion enchaine donc directement dans la cabane du sorcier pour un volume qui est construit très intelligemment comme un flashback sur les origines du lion et de son démon allié, l’écorché Bakham Tyholi. C’est la grande surprise de ce second tome (prévu en trois…?) où l’on n’attendait pas autant de révélations de sitôt, l’épisode précédent étant présenté sur une base simple envisageant des révélations progressives. Un risque aussi, probablement calculé au vu du format en trilogie et qui déséquilibre un peu l’aspect fantasy-barbare du titre puisque l’on perd sur la plus grosse partie du tome l’équilibre remarquable de la petite trouve formée par le lion et ses amis.

On sort ainsi de cette aventure au fait des responsabilités de Ngosi dans la mort de ses enfants, du rôle de son frère qui apparaissait comme le traitre à la fin du précédent épisode, et des origines du démon cornu. Avec ce parti pris inhabituel il est incontestable que le lecteur aura bien avancé dans l’intrigue, intéressante, centrée sur la tyrannie féline contre les herbivores, qui développe le thème du racisme sous la forme d’une parabole animalière. Fort impliqué dans son projet (au point de délaisser l’attendu second tome du très réussi Amazing Grace avec Aurélien Ducoudray), Bruno Bessadi dispose d’une intrigue politique détaillée autour de différents peuples (notamment un mystérieux peuple simien) et il n’est pas du tout impossible au vu du développement, du plaisir manifeste de l’auteur dans le travail de son projet et du potentiel que la trilogie s’élargisse dans quelque chose de plus ambitieux.

Si l’album marque une petite faute de gout – qui confirme les questionnements de Dahaka sur la chronique du premier tome concernant le type de public visé entre le grand public et la barbarie hyboréenne – lorsque l’impitoyable démon incarné Bakham Tyholi devient sensible aux amitiés des vivants, on n’a que peu de choses à reprocher à un album qui respire l’implication, la confiance et le professionnalisme. Bessadi croit en son grand œuvre et il n’est pas impossible qu’il le tienne au vu des qualités qu’il a montré jusqu’ici, suffisamment pour entrainer le public avec lui en tout cas dans ce qui est aujourd’hui un des tous meilleurs titres du catalogue Drakoo.

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L’Ogre Lion #1: Le Lion Barbare

La BD!

Premier tome de 56 pages, écrit et dessiné par Bruno Bessadi. Parution le 19/01/2022 aux éditions Drakoo. La première édition comporte un cahier graphique de recherches de 8 pages. Série prévue en 3 tomes.

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Merci aux éditions Drakoo pour leur confiance!

Le Lion est fort ce soir

Dans un monde peuplé d’animaux anthropomorphes, le jeune Wilt, qui a été arraché à sa famille par une congrégation fanatique adoratrice du Dieu Cornu, fait la rencontre fortuite d’un féroce lion, qui pris de folie, s’est jeté du haut d’une falaise. Alors que le camp est attaqué par une meute de loups sanguinaires, le lion se relève et change de forme, pour devenir une bête à cornes tout à fait similaire au dieu cornu.

Ce monstre, un esprit vengeur qui sème la mort parmi les carnivores, se nomme Bakham Tyholi et a pris le lion pour hôte car sa condition toute particulière d’esprit n’est pas compatible avec l’atmosphère du monde physique. On devine aussi dans ce choix d’un hôte carnivore la volonté de le faire souffrir et de lui faire expier ses crimes.

Wilt, qui souhaite échapper à la servitude et retrouver sa famille, a tôt fait de convaincre le lion de cheminer avec lui vers le Sud, afin de retrouver leurs foyers respectifs. Mais le lion, qui se nomme Kgosi Bombataa Begazi, ne se rappelle plus grand chose de son passé. Hanté par des cauchemars où ils voient les siens mourants, Kgosi ne sait plus comment il en est arrivé à errer dans les contrées du Nord, et redoute même d’apprendre la vérité. Notre duo enfant/badass (confère cet article sur une précédente publication Drakoo) prend donc la route du Sud et va commencer à braver les différents obstacles qui vont se dresser, au fil des trois tomes de la série.

O Wimoé, O Wimoé

On aborde cet Ogre Lion avec une première impression étrange, teintée d’une pointe d’inquiétude. En effet, on constate d’emblée que l’univers posé par l’auteur prend la direction de l’anthropomorphisme. Or, cette voie a récemment été explorée avec Sa Majesté des Ours, puis avec Les 5 Terres, on peut donc facilement imaginer que les trois trajectoires narratives vont se télescoper dans un grand fracas de redite et de redondante redondance.

A l’occasion des premières pages, on distingue déjà des influences notables, comme l’inénarrable Conan le Barbare, au travers notamment de son héros badass et taciturne, violent et muni d’une grosse épée (être un lion, c’est bien connu, ça ne suffit pas). L’auteur ajoute les fameuses cartes du Passé Mystérieux et de l’Amnésie Karmique pour donner du corps à son protagoniste et inciter le lecteur à en chercher davantage. On pense aussi par moments à Elric, torturé par son épée (ici le démon cornu).

L' Ogre Lion - vol. 01/3 | DRAKOO

Et il faut dire que cela fonctionne, même si la dynamique entre Wilt et Kgosi paraît forcée par moments. Le côté attachant et l’expressivité assez Kawaï du petit chevreau accrochent d’emblée et permettent au héros de s’attirer par la même occasion notre sympathie. Le passé sanguinaire de ce Lion Barbare nous a rappelé les origines du Savage Dragon , personnage de Image comics qui lui aussi, commence sa série avec une amnésie et finit par découvrir qu’il était auparavant un tyran impitoyable et sadique. Ce tome se présente comme une constitution de compagnonnage, avançant vite pour réunir autour du lion ceux qui le rendront sans doute humain au travers de drames à venir.

On peut donc prédire sans trop se tromper que Kgosi traversera, durant les deux prochains tomes, une crise identitaire, qui verra ses deux personnalités s’antagoniser à la lumière de ses actes passés et de son comportement présent. Il est possible, à ce titre, que Kgosi redevienne momentanément un méchant avant de compléter son arc narratif par une belle petite rédemption des familles, ou en tout cas qu’il renie celui qu’il était autrefois.

Le déroulement de l’intrigue en lui-même ne contient pas d’aberration, et permet même d’exploiter adroitement l’amnésie du héros, qui rencontre d’anciennes accointances et des ennemis, qui complotent contre lui alors qu’il ne se rappelle pas d’eux ni des différends qui les opposaient. Que ce soit au travers des croquis préparatoires ou

L'Ogre Lion: fantasy classique mais fantasy épique - Bubble BD, Comics et  Mangas

des différents éléments présentés ici observe un background riche avec un excellent potentiel… qui interroge seulement sur le curseur de violence et de crudité que vise Bessadi. Pour le moment on reste assez accessible malgré les irruptions sanguinolentes du démon mais les influences du projet pourraient le pousser vers quelque chose de plus adulte…

En résumé, on a avec cet Ogre Lion un album bien rythmé, construit certes sur des archétypes bien connus et des mécanismes déjà éprouvés, mais qui fonctionne tout à fait, porté par un dessin remarquable qui donne envie de lire une version Noir et blanc tant les encrages sont travaillés. Issu de l’école Lanfeust mag, Bruno Bessadi a maturé sa technique (que l’on trouvait déjà très agréable sur l’Amazing Grace dont on attend la suite ce printemps) qui est ici dans le haut du panier avec notamment une minutie qui fait vivre son univers et donne envie de s’arrêter sur les cases.

Evitant les pièges nombreux de ce projet, l’auteur réussit son pari avec talent (tant dans l’écriture que dans le dessin) en proposant une belle aventure fantasy référencée et grand public. Et du coup on attend de lire la suite avec impatience.

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***·BD·La trouvaille du vendredi·Rétro

Khaal, chroniques d’un empereur galactique

BD Louis et Valentin Sécher.
Soleil (2011-2013), 90p., intégrale des deux volumes (2019).

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Sur les ruine d’un empire galactique déchu flotte E.T.H.E.R, une gigantesque prison perdue. Là, les descendants de générations de prisonniers ont bâti une société archaïque, primale, où les races cohabitent bon gré mal gré. A sa tête, Khaal, le guerrier ultime, le mâle Alpha, sommet de la chaîne alimentaire. Pourtant sa puissance est fragile, dépendante de deux êtres qu’il maintient dans l’ombre et qui pourraient lui procurer gloire comme déchéance. Face aux velléités de contestations de son autorité il va montrer à tous qu’il est le dernier des titans et fonder un empire absolu, sans limites…

The Art of Valentin Secher | Comic books illustration, Sci fi concept art,  Concept artDepuis sa première bande-dessinée professionnelle Valentin Sécher impressionne par une technique inspirée autant de l’école hyper-réaliste (les Alex Ross ou Charest) que par l’école Lauffray. Comme beaucoup de grands techniciens avant lui, l’artiste peine pourtant à atteindre une reconnaissance grand public de par un rythme forcément lent (les fans de Travis Charest en savent quelque chose…) et des choix d’albums reprenant un univers qui lui est familier mais qui ne l’obligent pas à sortir de ses habitudes: après Khaal, variation spatiale de Conan, il enchaînera sur la suite des aventures du Méta-Baron dans la plutôt sympathique série de Jerry Frissen, avant de préparer le très attendu album de la collection Conan (tiens-tiens) pour cette fin d’année. Quand on apprécie son style on ne se plaindra pas de ces superbes albums pleins de rage et de fureur. Pourtant on sent livre après livre que ce confort mériterait d’être bousculé à commencer par un scénariste qui saurait trouver une histoire innovante…

Cette introduction en mode regrets ne doit pas vous donner une mauvaise image de ce Khaal! Album typique des débuts de carrière où le dessinateur semble mettre tout son imaginaire sans filet, les deux volumes qui composent cette intégrale (agrémentée d’un magnifique cahier graphique de neuf pages) sont une tonitruante claque graphique, un sans-faute visuel débordant d’un génie du design et d’une maîtrise du découpage des plus grands. Tant dans la palette de couleurs chaudes que dans l’ambition des plans, que ce Violence Takes To The Stars In 'Khaal' #1 [Preview]soient les visages d’aliens en mode serré ou les vastes batailles, que l’on parcoure des vestiges en ruines ou des Léviathans spatiaux, rien ne dépasse, tout est élégant, cohérent, d’un world-building qui donne envie de grands espaces, du space-opéra flamboyant comme on en voit rarement…

Mais alors pourquoi ce sentiment de manque? Tout simplement parce que Khaal ressemble plus à un art-book des capacités impressionnantes de son dessinateur, un album plaisir pour un scénariste (Stéphane Louis, issu de l’écurie Soleil) amoureux des univers galactiques et qui peut donner une concrétisation visuelle à ses images mentales grâce à ce grand talent. Car le problème de cette série c’est son intrigue à sens unique qui oublie certaines bases, l’antagoniste, le danger qui donne envie de s’intéresser à cet anti-héros ultime. Si Conan est un barbare, violent, primaire, il est parfois manipulé, parfois touché, parfois humain. Ce n’est jamais le cas de Khaal dont le principal intérêt scénaristique est sa noirceur absolue et son monolithisme d’ordure finie. On a plus d’Elric que du barbare ou plutôt le plus sombre des deux… Rejeton d’un Méta-baron invincible dans un univers spatial démesuré, des pulsions déviantes du melnibonéen et de la rage du barbare, Khaal est magnifique dans ses combats mais… ennuyeux dans ses victoires inévitables.

Khaal Issue #4 - Read Khaal Issue 4 Online - Page 12Ainsi la première moitié de la série est une sorte de huis-clos dans ce monde fermé qu’est E.T.H.E.R. Si l’on voit bien deux peuples aliens dotés de capacités phénoménales (les uns sont télépathes, les autres passe-muraille) et si quelques discussions menaçantes du tyran avec ses deux acolytes prolongent quelque peu l’intrigue, on comprend vite que le méchant ne sera pas vaincu. La seconde moitié déroule alors de splendides plans de destructions planétaires à mesure que le vaisseau-monde ronge les galaxies, mais la linéarité et l’absence de tension dramatique se font pesantes, jusqu’à un final dont on comprend l’envie choc mais qui fait pschitt avec un sentiment de ne pas comprendre le propos.

C’est donc avec quelques regrets que l’on savoure ce plaisir graphique qui aurait pu être tellement plus sous la coupe d’un Jodorowsky, d’autant que les idées visuelles, les pouvoirs, la démesure du projet promettaient une superbe saga. Comme un rappel que sans bonne histoire les plus grands dessins restent un peu dérisoires…

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L’autoroute sauvage

BD du mercredi
BD de Mathieu Masmondet et Zhang Xiaoyu
Humanos (2019),  intégrale de 176 p.

couv_314577badge numeriqueNouvelle transposition d’un ouvrage de l’auteure SF Julia Verlanger chez les Humanos (après L’ange aux ailes de lumière, chroniqué sur le blog par Dahaka), l’Autoroute sauvage est un projet multimédia puisque écrit par le scénariste chevronné Mathieu Masmondet et en cours de production pour une version cinéma. Excellente nouvelle tant cette histoire faite de paysages naturels et de relations entre personnages peut donner un excellent métrage sans nécessiter un budget faramineux. L’intégrale (lue en numérique, je ne peux donc donner d’informations sur d’éventuels bonus) comprend les trois volumes de l’adaptation dessinée par l’excellent chinois Xiaoyu Zhang (dont on peut trouver des ouvrages chez Mosquito et dont le trait rappel l’un de ses compatriotes Dongzi Liu). Une édition fourreau est parue précédemment. Étrangement l’illustration de couverture, très jolie, tranche pas mal avec le dessin intérieur que reflétait mieux les couvertures originales.

Longtemps après la catastrophe, nous dit l’incipit… Après une attaque sur sa communauté privilégiée de l’ile de Porquerolles, Hélène voit sa sœur enlevée par une horde de sauvage. Lancée sur les routes de France vers Paris où est séquestrée sa frangine, elle affronte la violence sauvage de ce monde dévasté et réalise vite qu’elle doit trouver des alliés pour surmonter l’insurmontable. Lorsqu’elle rencontre le colosse Mo, presque muet, elle voit en lui le protecteur qui pourra l’aider à assouvir sa vengeance. Mais les  kilomètres de l’autoroute sauvage vont aussi les rapprocher…

L'Autoroute sauvage #1 | BoDoï, explorateur de bandes dessinées ...Le premier mérite de l’Autoroute sauvage est de se passer en France… Cette assertion peut paraître chauvine mais dans un monde archi-dominé par la culture anglo-saxonne au point de généraliser des titres d’ouvrages en anglais (stratégie d’exportation?) et où la quasi-totalité des invasions extra-terrestres se déroulent étrangement sur le continent américain, le déplacement d’une histoire type du genre post-apocalyptique en Europe et dans des lieux bien connus sonne presque comme une originalité! Un peu comme pour le très réussi Soleil froid le fait de poser un contexte connu participe au réalisme de cette histoire posée dans un futur mad-maxien où la sauvagerie (et le cannibalisme) ont pris le dessus sur toute idée de civilisation. On ne sait pas grand chose du cataclysme qui a détruit les sociétés mais la vision régulière de la lune détruite laisse imaginer l’ampleur du cataclysme. Autre idée intéressante (que l’on retrouvait également dans Amazing Grace) que de nous placer une génération après la chute, ce qui permet à certains personnages d’expliquer comment était le monde avant en renforçant l’aspect inconcevable de la situation.

L'Autoroute sauvage, T2 : Kilomètre sang - Par Masmondet ...Le scénario de cette série n’a rien d’original et tout l’intérêt repose sur l’interaction entre les personnages. Sur ce plan, aidé par les très jolis dessins de l’illustrateur chinois qui rappelle par moment les dessinateurs Valiant Tomas Giorello ou Trevor Hairsine, le scénariste axe son propos sur le couple formé par Hélène et Mo, sorte de Belle et Bête où tout le long on comprend que l’amour entre les deux est très relatif, l’homme traumatisé par son enfance ayant besoin d’assouvir ses « besoins sexuels » et la jeune femme que l’on comprend avoir été un jouet sexuel a elle besoin de la protection de ce colosse. Avec cet intérêt minime un véritable amour va néanmoins naître. Cela peut paraître naïf mais la dureté du récit, des séquences justifie un recentrement sur des thèmes fondamentaux, mythiques.

L'Autoroute sauvage - BD, avis, informations, images, albums ...L’essentiel des trois albums (à la progression très solide) décrit des séquences d’action lorsque le duo, bientôt rejoint par un troisième larron, se confronte à différents clans « sauvages » mais des éléments nous expliquent néanmoins la constitution de nouvelles communautés… jusqu’au dernier tome où l’arrivée à Paris va permettre de grandes révélations sur le passé. La plupart des récits Post-apo font le choix du minimalisme avec une quasi absence de background (comme Walking Dead). Cela m’a toujours dérangé, persuadé que ce qui fait la force d’un récit c’est son hors champ, son univers, son passé (ce que réussit très bien Runberg sur son récent Dominants). L’autoroute sauvage arrive donc à allier le récit intimiste (les vies dramatiques d’Hélène et Mo), les thèmes primordiaux et un vrai récit SF où l’Apocalypse a une raison expliquée et montrée. Sur un format triptyque cela peut faire un peu court mais on sent la solidité du matériau d’origine et le professionnalisme du scénariste pour proposer une excellente histoire SF à la fois belle, violente, radicale. Si le post-apo fascine, il brille rarement par son originalité. On connaît les constantes, elles sont ici réunies avec un vrai plaisir de lecture.

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Sushi & Baggles #12

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  • Démon (Shiba/Cambourakis)

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Créée par l’américain d’origine japonaise Jason Shiba, Démon est une série en quatre volumes parue entre 2016 et 2018 chez Cambourakis. C’est sur les conseilles de ma bibliothécaire que j’ai entamé ce qu’on peut définir comme un total délire sans bornes morales d’un auteur qui aime à réfléchir sur les casse-tête et jeux mathématiques. Jimmy Yee est suicidaire. Mais il ne peut pas mourir: il se réincarne aussitôt dans la personne la plus proche… Il va alors tenter mille et un stratagèmes pour parvenir à en finir et échapper au gouvernement, qui semble en savoir beaucoup…

J’adore quand un auteur lâche la bride et qu’un éditeur lui permet de laisser libre court à son imagination. Ici Shiba joue avec son personnage en proposant une sorte de bible de toutes les façons possibles pour se suicider. Totalement immoral, d’un humour noir absolu, sanglant au possible. Cette BD n’est pas conseillée aux jeunes car aucune borne n’existe pour l’auteur, ni sexuelle, ni de violence, tout est voué à son jeu. Graphiquement c’est très simple mais amusant et assez bien mis en scène. Une super découverte humour noir qui se lit assez rapidement et que je vais enchaîner d’une traite!

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  • Basilisk: The Oka ninja scroll #1

bsic journalismCritique réalisée pour Iznéo. Lu en numérique.

Couverture de Basilisk - The Ôka Ninja Scrolls -1- Volume 1

Attention, si vous n’avez pas lu la série mère (Basilisk) passez votre chemin, vous ne comprendrez rien à ce premier volume… Pour cette suite d’un manga mettant en scène un tournoi devant départager deux clans Ninja, on entre directement dans une intrigue en cours sans mise en place, avec mille noms japonais et un univers fantastique qui rappelle par ses combats quasi magiques Cyber Weapon Z. Les dessins sont correctes mais je m’attendais à des combats d’arts-martiaux classiques plutôt qu’à une ambiance plus proche des histoires de fantômes chinois. Les morts revivent, on se téléporte et l’on ouvre des portails vers d’autres dimensions… bref, j’ai trouvé cela un peu too much pour une introduction qui en outre, à peine présentés les deux héros jumeaux, fait intervenir le grand méchant qui dévoile toute l’étendue de son pouvoir. Ce volume s’adresse donc exclusivement aux fans de la première série qui y trouveront sans doute leur content. Pour les autres vous devrez suivre les étapes et commencer par le début…

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  • Eternal Warrior (Bliss)

bsic journalismMerci à Bliss éditions pour cette découverte. Lu en numérique.

Le guerrier éternel a eu plusieurs vies. Au service du Géomancien pour protéger Terre-mère contre le Mal (et accessoirement les hommes), il a douté, eu des enfants, combattu… Entre l’antiquité, notre époque et le futur il a du faire des choix entre la violence, la mort et la vie, sa propre vie, pour peu que le destin lui permette d’en avoir une…

Cela fait quelques temps que je n’ai pas lu de Valiant comics et j’attendais ce volume, d’abord car l’annonce des dessinateurs a attiré mon attention (Renato Guedes, Trevor Hairsine et Cary Nord) mais aussi car ce personnage m’intrigue depuis ma lecture de l’excellent The Valiant. Sur ce point je vous arrête tout de suite: Eternal Warrior est plus une chronique des différents doutes et périodes de la vie millénaire du guerrier immortel qu’une insertion dans la lutte contre l’Ennemi (qui faisait la force de The Valiant). Ainsi on tombe un peu dans les défauts de certains Valiant avec une perte du côté épique et de la portée des histoires. Le syndrome Superman en quelque sorte, quand le héros est immortel comment accrocher de l’intérêt? Et bien le scénariste y parvient notamment sur la première des quatre sections, illustrée par le très bon Hairsine, en nous présentant la trahison de sa fille et son renoncement au service des Géomanciens. C’est là la trame principale et l’arrivée d’un nouvel antagonisme, le culte maléfique de Nergal nous titille un peu et donne de l’intérêt aux combats. Malheureusement cette intrigue ne se termine pas vraiment (même si elle nous donne à voir une sorte de combats des Dieux au sein duquel est jeté Gilad) et les deux autres sections (dans un futur post apocalyptique puis à l’époque des invasions barbares) ont une ambition assez dérisoire. Étrangement j’attendais Guedes (qui m’avait subjugué sur X-O Manowar) et c’est Cary Nord qui rend la partition la plus chouette, inspirée par les tableaux antiques des peintres romantiques, les planches de Guedes étant avant sa nouvelle technique en couleurs directes. Au final cet album est très joli graphiquement mais inégal sur le plan du scénario et vaguement décevant pour qui pensait lire une continuité de la lutte entre le Bien et le Mal.

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