**·***·****·East & West·Manga·Nouveau !·Rapidos·Service Presse

One piece: episode A #1 – Les amants sacrifiés #2 – SinoAlice #2 – Radiant #17

esat-west

En ces temps de disette de bonnes BD franco-belges les manga et comics s’accumulent sur la PAL… Il est donc temps de reprendre les séries en cours avec des nouveautés sorties depuis plusieurs semaines/mois.

  • One piece: episode A (Boichi, Ishiyama, Oda/Glénat) – 2023 (2020), 192., volume 1/2.

bsic journalismMerci aux éditions Glénat pour leur confiance.

one_piece_episode_a_1_glenat

One Piece est un monument dont les volumes ont été vendus à 516 millions d’exemplaires dans le monde depuis 1997 (par comparaison Naruto et Dragonball n’en sont qu’à la moitié…). Pourtant je n’ai jamais lu un seule tome de cette série et me suis dit que l’incartade de Boichi sur une histoire courte me permettrait peut-être d’avoir un bel aperçu de cet univers. Malheureusement comme souvent Boichi gâche son immense talent graphique (on ne peut pourtant pas lui reprocher un délire solitaire puisque ce double tome est doté d’un scénariste) en se contentant d’un mirifique délire graphique qui ressemble beaucoup à ces toilettages next-gen que l’on observe sur certains jeux vidéo iconiques. Tout d’abord pour parler clairement: cet épisode A est exclusivement destiné aux lecteurs à jours de One Piece, les béotiens comme moi étant voué à rester totalement exclus de toute compréhension. Le seul intérêt fan-service est donc de croquer sous le trait explosif de Boichi les personnages et lieux iconiques de la série. A ce stade l’auteur pourrait tout aussi bien reprendre intégralement la série en « artist version » comme il le fait sur la dernière partie du volume qui est un simple remake de l’épisode 51 de la saga. Si ce projet laisse de côté les nouveaux lecteurs il risque de frustrer également les fans qui vont relire une séquence simplement dessinée par un autre. Tant qu’à faire il aurait été tout aussi intéressant pour Glénat de publier l’Episode A en un unique volume et de l’accompagner par cet Episode 51 avec les deux versions en regard dans un autre volume. Bref, on pourra difficilement reprocher à Glénat de sortir ce projet en France, qui trouvera toujours des acheteurs complétistes. L’origine du projet est elle très discutable comme souvent chez Boichi et l’on préfèrera plutôt attendre la nouvelle série du Nipo-coréen en espérant qu’elle s’approche plus d’un Origin.

note-calvin1note-calvin1


    • Les amants sacrifiés #2/2 (Kakizaki/Ki-oon) – 2023 (2020), 224p., 2/2 tomes parus.

bsic journalismMerci aux éditions Ki-oon pour leur confiance.

les_amants_sacrifi_s_t02_-_ki-oon

Le premier tome de ce diptyque d’espionnage historique avait réussi son introduction. Dans une atmosphère de polar noir auquel la texture si particulière des planches de Kakizaki apporte une densité très forte, ce second volume commence en Chine alors que le mari tente de récupérer des preuves des atrocités de l’armée occupante. Assez vite le lecteur se retrouve au Japon alors que les amants tentent de s’exfiltrer vers les Etats-Unis pour transmettre aux Alliés les films si précieux…

Il est étonnant de basculer d’un scénario obscure tissé sur les suspicions de la femme envers son mystérieux mari à une intrigue d’espionnage beaucoup plus franche. L’auteur ne tente plus en effet de camoufler les ambitions des protagonistes. Une des originalités de ce (trop) court manga est ce contexte pré-guerre mondiale où l’on voit clairement un japon totalitaire se mettre en place sans que la population n’ait encore bien percuté ce glissement. Alors la seule existence d’une preuve revêt toute son importance pour réveiller les consciences. La gestion de ce contexte documentaire noué avec un schéma narratif classique de l’espionnage est remarquable et l’on referme ce second tome avec à la fois l’envie de voir le film qui en est à l’origine et un regret que l’auteur n’ait pas pris le temps d’étoffer ce qui ressemble presque à un résumé. Au vu de la qualités des dessins on ne lui en tiendra pas rigueur mais il est certain que les quatre-cent pages globales auraient mérité au moins le double.

note-calvin1note-calvin1note-calvin1note-calvin1

  • SINoALICE #2 (Aoki-Himiko/Kurokawa) – 2022 (2019), 236p., 4/5 tomes parus.

bsic journalismMerci aux éditions Kurokawa pour leur confiance.

sinoalice_2_kurokawaLe premier volume avait créé son effet « waou » en nous noyant dans une narration déstructurée qui utilisaient de mystérieuses références aux contes de Grimm. Ce second volume poursuit sans temps mort en nous plongeant au sein d’un affrontement entre deux factions dotées d’étranges pouvoirs. « Blanche neige » semble chargée de protéger Alice que le traumatisme vécu pousse au suicide quand Cendrillon mène un combat manipulateur dans un « jeu » qui semble lié aux toutes puissantes marionnettes…

Avec des dessins toujours aussi agressifs et réussis, l’équipe de SINoALICE avance remarquablement dans son intrigue et notre découverte de cette réalité trouble qui rappelle quelque peu la mécanique du récent Coffee Moon chez Doki-Doki. Alternant des séquences assez tranchées, le scénariste a l’intelligence de proposer un déroulement simple pour ne pas complexifier inutilement un montage qui lui se veut très sophistiqué pour laisser le lecteur dans une brume sans codes. Ce manga fait partie de ces créations où l’on prend plaisir à se faire balader sur une réalité brouillée en attendant quelques miettes qui nous permettront de comprendre (ou pas…) où l’on a mis les pieds. En s’appuyant sur des références classiques de contes très modernisées pour l’occasion (attention, le dernier chapitre bascule dans un traitement tout à fait adulte, voir frisant le Ecchi), SINoALICE en donne suffisamment au lecteur pour patienter dans son stade d’incompréhension sans grande inquiétude au vu du déroulement que les pièces maîtresses seront assez rapidement dévoilées.

note-calvin1note-calvin1note-calvin1


  • Radiant #17 (Valente/Ankama) – 2023, 184., 17 tomes parus.

bsic journalismMerci aux éditions Ankama pour leur confiance.

radiant_17_ankama

Si l’on peut faire un reproche à Tony Valente sur Radiant c’est d’ouvrir sans cesse son univers et de démultiplier les personnages au risque de finir par perdre ses lecteurs qui ne voit jamais de conclusion aux problématiques lancées. Pour le coup le bref résumé avant chaque tome n’est guère suffisant et une révision des épisodes précédents souvent nécessaire. Et bien ce dix-septième tome marque un sacré changement puisqu’il s’efforce justement de résoudre une bonne série de points ouverts sur l’arc de Bome en finissant par rassembler (enfin) l’ensemble de la bande de Seth et de clarifier l’objectif des personnages.

Formellement le volume se concentre pour l’essentiel sur la confrontation dantesque (c’est peu de dire…) de Piodon avec les domitors et leur maître Adhès. Et je dois dire que si techniquement Valente est toujours au top, gardant une bonne lisibilité malgré la profusion d’éléments graphiques d’un combat qui vire à la Dragonball, l’esthétique générale est un ton en dessous. Le décors d’une vaste grotte et l’aspect très exotique des domitors et de leurs Nemesis ne rendent pas justice à l’originalité unique du monde de Radiant. L’absence depuis quelques épisodes du héros n’aide pas non plus à se concentrer sur un point héroïque. On ne peut pas tout avoir et l’auteur était semble t’il conscient de la nécessité de clore son arc (peut-être un peu vite) pour reprendre l’incroyable alchimie d’humour, d’action et de variété magique qui rendent cette série si iconique. Maintenant au clair sur les appartenances et objectifs de chaque faction, on commence pour la première fois à sentir que l’on bascule peut-être vers une pente de résolution finale de l’intrigue. L’affrontement entre domitors, Inquisition et non-alignés se profile et le souvenir de la maestria de la guerre de Cyfandir nous revient avec envie…

note-calvin1note-calvin1note-calvin1note-calvin1

Publicité

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s