Manga de Takashi Yomoyama
Glénat (2023) – 2018, 192p./volume, 2/7 volumes parus.
Merci aux éditions Glénat pour leur confiance!
Le monde que nous connaissons est parcouru d’un voile qui cache des entités démoniaques un peu partout sur la planète. Chaque pays fait appel à des exorcistes, combattants rodés à l’extermination de ces créatures maléfiques. Lorsqu’un dangereux pilier de matière démoniaque apparait au Japon, l’organisation des exorcistes fait appel à Michael, le plus talentueux des chasseurs, mais aussi le plus dangereux…
Dans la foultitude de manga d’action mettant en scène des bastons décérébrées contre des démons, la nouveauté Glénat réussit le miracle de se sortir la tête de l’eau par son énergie communicative et des dessins tout à fait correctes. En déroulant ses deux premiers tomes (parus simultanément) le lecteur est plongé dans une frénésie d’action violente, vaguement ecchi et rehaussée de dialogues dont le second degré nous maintient dans un esprit ludique décérébré, coloré de références ciné éparpillées un peu partout, à commencer par les titres de chapitres.
Sans prétention l’auteur (dont c’est la première création hormis un hentai) se fait plaisir en suivant un héros extrêmement puissant dont le secret nous est dévoilé dès l’introduction: il s’agit semble t’il d’un démon contrôlé par un maitre exorciste et capable d’utiliser l’énergie démoniaque pour générer des armes et se régénérer lui-même. Hormis cette introduction et quelques éléments de background sur la mystérieuse organisation, pas le temps de souffler puisqu’on est envoyé sur le terrain bastonner du troll amateur de vierges dénudées, de sorcière volante tout aussi légèrement vêtue ou de minotaure colossal armé de hache… Entre démembrements et prétexte à mettre les nichons à nu pour un rien, on est clairement dans du gros Seinen de garçon prépubère. Présenté comme ça le manga ressemblerait plutôt à de la grosse conso mais je dois reconnaitre que l’ensemble est ficelé de manière à nous capter sans prendre le temps de refléchir et avec un plaisir non feint. Dosant habilement un design très réussi, méchants charismatiques et très puissants et une bonne dose d’humour, Yomoyama parvient à donner une cohérence à l’ensemble qui pose de très bonnes bases pour la suite.
Faisant parfaitement le job d’une introduction en posant suffisamment de mystère et de personnages pour donner envie de continuer, l’arrivée d’Ender Geister est pour moi parfaitement réussie.