BD de Bruno Gazzotti et Fabien Vehlmann
Dupuis (2006-), 208 p. couleur. 3 cycle parus
Le très gros coup éditorial réalisé par les éditions Rue de Sèvres qui viennent d’annoncer le transfert de la série Seuls (plus grosse série jeunesse en cours) après avoir récupéré le Label 619 (publications phases en young adult) est l’occasion de notre billet traditionnel sur l’intégrale du dernier cycle paru chez Dupuis fin 2022.
Alors que la série Les 5 Terres a un peu accaparé les attentions depuis quelques temps on en oublierait presque combien Seuls est peut-être la série majeure et une des plus ambitieuses dans sa construction depuis bientôt vingt ans. Maintenant bien avancés dans l’intrigue et l’évolution de sa thématique en abandonnant le thriller horrifique du premier cycle, les auteurs assument de bâtir une série très grand public dont le style graphique continue à paraitre une incongruité dans un registre que les japonais intituleraient « seinen ».
Vehlmann et Gazzotti ont prix un gros risque dans la structure de ce cycle en choisissant de séparer les enfants dont le groupe formait le ciment de l’intrigue. Ce faisant ils permettent à chacun des quatre tomes de garder une unité dans une action simple qui retrouve les schémas d’épouvante du premier cycle. La conséquence est de ralentir l’intrigue générale en hachant la progression de quelques pages au sein des quatre trames. Pour autant notre connaissance du monde des Limbes avance énormément avec des hypothèses scientifiques sur le Temps et le Big Bang par les recherches d’Anton mais aussi sur les liens entre Paradis, Limbes et Enfer. A la sortie de ce cycle l’affrontement semble plus proche que jamais entre les évadés de la huitième famille guidés par les héros désormais dotés de grands pouvoirs et l’enjeu final qui commence à poindre: éviter la guerre des limbes bien sur, mais aussi pourquoi pas la résurrection ou du moins la communication entre les réalités.
L’immense qualité de cette série reste la richesse de la mythologie originale créée par les auteurs et dont le risque principal est bien de se perdre dans trop de cycles. Vue la quantité d’information, la cohérence de l’ensemble et le nombre de personnages il y a largement la matière pour encore de longues années en compagnie de Dodji et sa bande. En forme de cycle préparatoire, ce troisième arrive donc bien à compenser une petite baisse de rythme (et d’interactions) tout en garantissant de très belles scènes fantastiques, de l’action qui n’a rien à envier aux grandes séries adultes et un cadre mythologique toujours aussi passionnant. On se retrouve donc dans quelques mois chez le nouvel éditeur pour un quatorzième tome en se demandant si le mercato sera aussi l’occasion d’une évolution plus adulte d’une saga déjà bien mature.
Une série que j’ai commencé il y a bien des années… Mais j’avais dû m’arrêter au bout de quelques albums (quand je n’ai pas la série complète à disposition, je finis par oublier !) Il va falloir que je recommence tout du début 😉
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Je pense que ca devait se terminer au prochain cycle (4 tomes)…voir au suivant. Au plus 8 albums a envisager donc. Mais la qualité est vraiment la meme si certains ronchon se lassent de la durée.
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