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Les cœurs de ferraille #1: Debry, Cyrano et moi.

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BD de BéKa, José-Luis Munuera et Sedyas (coul.)

Dupuis (2022), 68p., série anthologique en cours.

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Iséa est une rếveuse qui compense l’absence d’amour de sa mère par la tendresse de sa nourrice Debry et ses relations numériques. Mais lorsque sa génitrice décide de renvoyer le robot qui l’a élevée elle se retrouve obligée de s’allier avec un jeune garçon pour la retrouver. Un voyage au cœur de l’injustice de cette société qui a fait des serviables assistants robots de véritables esclaves…

mediathequeJosé Luis Munuera promène son talent cartoonesque sur la BD franco-belge depuis maintenant trente ans en compagnie de Joan Sfar, et JD Morvan, ayant endossé l’immense responsabilité de reprendre Spirou sur quatre albums après l’indépassable ère Tom&Janry. Depuis quelques années il semble s’orienter vers une esthétique rétro, adaptant des classiques de la littérature (Bartleby de Melville puis cette année Un chant de Noël de Dickens) avec une esthétique plus réaliste. A la manière d’un Umberto Ramos l’auteur semble tiraillé entre des racines cartoon marquées et une envie de textures et d’histoires plus sombres.

https://www.actuabd.com/local/cache-vignettes/L720xH1024/bek16-9b259.jpg?1656939955Avec un deuxième album cette année, il s’engage sur une anthologie d’histoires one-shot sur le thème des robots dans une ambiance rétro-futuriste en compagnie du duo de scénaristes BéKa. Outre la qualité indéniable des dessins (et des couleurs/textures) c’est l’analogie entre ce monde classique habité de technologies poussées et les Etats-Unis esclavagistes du début du vingtième siècle qui intéresse. En transformant les esclaves noirs en robots les auteurs parlent subtilement des problématiques d’alors, de cette proximité avec des serviteurs et nourrices de l’autre couleur, considérés dans la famille mais pas dans la société, de ces réseaux d’esclaves en fuite, des collaborateurs noirs qui virent dans le service aux maitres un moindre mal à leur condition, mais aussi de thématiques plus modernes comme la place des femmes ou l’émancipation par la culture et l’imaginaire.

Au sortir de cette histoire simple de poursuite on a le sentiment d’avoir passé un agréable moment sur un travail solide bien qu’il manque sans doute un peu d’ambition, notamment dans la justification du thème SF. Il faudra voir après plusieurs albums si la série permet de donner un intérêt plus large sur des albums dont la tonalité jeunesse peut se discuter. En attendant on savoure une intelligente parabole et des planches si agréables.

2 commentaires sur “Les cœurs de ferraille #1: Debry, Cyrano et moi.

    1. J’ai bcp aimé mais un petit explicatif du projet de la série m’aurait permis de savoir à quoi m’attendre sur cet album et sur la suite. J’aime bcp Munuera mais à chacune de mes lectures il manque un petit quelque chose. Mais il reste une valeur sure.

      Aimé par 1 personne

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