BD de Mathieu Sapin, Patrick Pion et Cyrille Bertin.
Soleil (2022), 64p., one-shot, collection Métamorphose.
Merci aux éditions Soleil pour leur fidélité.
Monseigneur crapaud est à la poursuite d’un dangereux criminel lorsqu’il rencontre le simplet mulot. Pendant ce temps une étrange créature s’éveille au monde. Innocent, Lombric réalise qu’il peut se transformer au contact de son environnement. Ces trois petits êtres vont voir leur destin se croiser dans la comédie du Monde…
Patrick Pion est un brillant représentant de l’école Lauffray, ayant participé à certains albums du Troisième Testament et de Prophet. Formé aux Arts décoratifs, il n’a pas encore la notoriété de ses confrères mais produit des images très poétiques et évocatrice avec une remarquable maîtrise de l’art séquentiel, parfaitement aidé par les pastelles du coloriste Cyrille Bertin.
Ce talent entre parfaitement dans l’esprit très « à l’ancienne » et travaillé de la collection Metamorphose. Si la prestigieuse collection a tendance à perdre sa garantie de qualité en multipliant les projets, ce Lombric à la lecture rapide est bien un hymne au dessin, à l’imaginaire et à l’histoire de la BD, lorsqu’il se réfère au mythique Vent dans les Saules et son tordant baron Tetard. Très peu de textes et une moyenne de quatre cases par pages permettent de prendre le temps de cette itinérance en mode roman d’apprentissage pour ce Lombric qui passera du stade de larve à celui d’hominidé à mesure qu’il découvre le monde, qu’il soit végétal ou minéral et la violence de l’état de Nature jusqu’à la bêtise des êtres humains.
Fable orientée jeunesse qui a le mérite d’être fort agréable à l’œil et très rythmée (tant dans l’enchaînement que dans les quelques dialogues savoureux), l’album de Pion et Sapin est un fort bel objet qui se laisse découvrir sans trop d’explication sur son motif ni sa conclusion qui laisse interrogatif: sans indication de tomaison, la maquette laisse entendre un one-shot quand la fin tout à fait ouverte suppose une suite. Espérons que les ventes permettront aux auteurs de donner une prolongation aux aventures de leur petite créature au faciès aussi mignon qu’un Sylvain de Miyazaki.
J’avais repéré la joli couverture mais tu confirmes ainsi que c’est également un beau texte à l’intérieur et un beau travail graphique et tu cites le mot magique : Miyazaki. Alors parmi la flopée de BD qui sortent, je note en particulier celle-ci 😉
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