
Second tome de 152 pages de la série écrite et dessinée par Sylvain Repos, paru le 04/02/2022 chez Dargaud.

Il est Bô le Robot
A l’occasion du premier tome, nous faisions la connaissance du jeune Hiro, pourchassé par une horde de robots meurtriers et de soldats sanguinaires, au cœur d’une île qui était autrefois un parc d’attraction géant dédié au japon féodal et à ses célèbres samouraïs.
Laissé à l’abandon, le parc était encore habité par toute une population de robots, programmés pour se comporter comme des samouraïs afin de faire des démonstrations de duels aux visiteurs ébahis. Après que son père fut abattu, Hiro trouve refuge auprès de l’unité 063, qui, étonnamment, prend la protection du garçon très à cœur. Au fur et à mesure de leurs péripéties, le robot, baptisé Sheru, et Hiro trouveront de nouveaux compagnons robotiques, qui ne seront pas de trop s’il veulent échapper au sadique Topu qui cherche à capturer le garçon.

Le tome 2 s’ouvre sur une ellipse de plusieurs mois, au cours de laquelle Hiro a bien changé. Désormais endurci, le jeune garçon s’est trouvé un nouveau protecteur, mais cherche toujours un moyen de réparer ses premiers compagnons, en fouillant l’île à la recherche de pièces détachées et de batteries. La vie est dure sur l’île, d’autant que Topu et les autres n’ont pas renoncé à leur traque. Mais il reste encore un espoir de fuir cet enfer, à condition d’atteindre l’ancien port et de trouver un bateau.
Narrativement parlant, ouvrir sur une ellipse est un pari quelque peu risqué car il coupe par définition le rythme du récit, et rend implicite certains événements qui peuvent diminuer l’immersion, voire nuire à la compréhension, ce qui a un impact indéniable sur l’adhésion du lecteur. Pour un récit centré autour de la relation entre un garçon et son protecteur, où chaque interaction doit être au service de leur relation, cela représente autant d’occasions manquées de construire leurs relations, et donne l’impression d’avoir raté quelque chose.
Du coup, après un premier tome au rythme survitaminé, où les enjeux vitaux étaient intrinsèquement liés au fait de quitter l’île, on se retrouve donc avec une situation qui s’est enlisée dans le temps, et que de surcroît l’auteur n’a pas jugé opportun de nous montrer. Sylvain Repos opte donc pour un rythme plus lent, au risque d’aliéner les lecteurs en quête d’adrénaline.
S’agissant du world-building, si le premier tome était avare en informations, ici quelques révélations viennent éclairer notre lanterne, ce qui compense l’effet indésirable de l’ellipse. En revanche, la partition graphique est toujours aussi virtuose, tant dans le découpage que dans le trait, montrant ainsi l’aboutissement de plusieurs influences.
Espérons qu’après le cliffhanger du tome 2, le tome 3 saura allier action et développement des personnages pour conclure cette super aventure.