Ils ne sont pas nombreux les billets visionnages sur le blog. Non que je n’aime pas ça mais d’une part le planning BD est toujours chargé et surtout les films justifiant graphiquement d’en parler ne sont pas légion. Pour rappel je m’astreint à parler ici de tout ce qui est graphique, donc soit d’adaptation de BD soit de films d’animation, soit (plus rarement) de films dont le traitement revêt un grand intérêt visuel.
Ce Mortal Engines (sorti en 2018) est l’adaptation du premier roman de la série de quatre livres Tom et Hester parus à partir de 2003. S’étant complètement planté au Box-office en récoltant quatre-vingt millions de dollars sur un budget de cent, le film a reçu une moyenne de 26% sur l’agrégateur de critiques Rotten tomatoes et (un peu mieux) 3.1/5 sur les critiques presse françaises. A peu près le même résultat que le chef d’œuvre Jupiter ascending, autre fantasme visuel réalisé par les Wachowski. Tout cela ne va pas vous donner très envie de regarder ce métrage… et pourtant!
Sur une trame que l’on sent issue de la littérature ado, Peter Jackson et ses comparses du Seigneur des Anneaux Fran Walsh et Philippa Boyens démontrent une nouvelle fois leur qualité de scénaristes. Car sur Mortal Engines ils ne sont pas que producteurs et ont simplement confié la réalisation à un dessinateur qui a travaillé sur tous les films de Jackson. Un dessinateur aux manettes, ce n’est pas un détail et cela se voir sur tout les plans.
Car outre une thématique SF steampunk bien plus sombre que l’on aurait attendu, le film déroule une univers d’une richesse graphique totalement folle, ne délaissant aucun plan et surtout ne se reposant pas que sur le visuel. Doté d’une équipe de jeunes acteurs à peu près inconnus (et portés par un Hugo Weaving en méchant subtile fort charismatique) mais très talentueux, il est tout à fait surprenant que cette œuvre n’ait pas trouvé son publie tant il regorgeait d’énormément de point qui auraient pu en faire une nouvelle mythologie majeure du cinéma. Une fois dépassé le pitch WTF voulant que les cités du futur sont montées sur chenilles et parcourent la Terre, on suit très vite l’itinéraire d’une jeune femme balafrée, poursuivant une vengeance et elle-même poursuivie par une Nemesis impitoyable avant de rencontrer la chef des pirates reliée à un peuple sédentaire que Hugo Weaving et la noblesse de Londres veulent éteindre…
On est immédiatement happé dans une intrigue qui ne souffre d’à peu près aucun ventre mou et démarre sans mise en place. La fuite de Hester va la mener dans les terres sauvages à la rencontre de marchands d’esclaves, de charognards, de pirates du ciel dans une séquence tout droit sortie d’un fantasme de designer graphique. Autant les jeux vidéo nous abreuvent d’univers et de visuels fous, autant le cinéma peine à assouvie cette envie que Star Wars fut à peu près le seul à satisfaire. Le design général sidère, tant dans l’élégance XIX° des costumes de Londres que dans les mécaniques steampunk et les engins frustes dégoulinant d’huile. La relation entre Hester et son poursuivant est très intéressante et traitée subtilement jusqu’à une progression qui joue sur la culpabilité familiale et l’identité propre qui touche au thème de l’IA. Comme on pouvait s’y attendre de la part de la bande à Jackson, l’épique est omniprésent et dramatique dans cette attaque finale entre les deux sociétés. Refusant les trames classiques et cliché d’une grande partie des films d’action US, Mortal engines réussit clairement grâce au talent de Jackson qui ne tombe jamais dans l’attendu et joue entre les émotions et les envies artistiques loin d’un manichéisme ricain.
Très mal vendu à sa sortie, trop appuyé sur une iconographie teen, Mortal engines mérite une seconde carrière via sa sortie récente sur Netflix tant il constitue l’un des meilleurs films de SF que j’ai vu depuis très longtemps, au même titre qu’un Alita Battle angel ou un Ready player one. Un visionnage impératif pour tout amateur d’univers graphiques!
Je l’avais vu au cinéma à sa sortie. J’en garde un bon souvenir et Robert Sheehan m’avait amusé dans le rôle. C’est vrai que visuellement c’est très beau. Je crois que la série de livres dont il est issu n’a pas été traduite?
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Je sais pas… et oui l’acteur du jeune m’a pas mal bluffé. Je suis très surpris qu’il n’ait pas percé.
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Je crois qu’il y a un souci avec ton article, on n’a qu’un seul paragraphe incomplet.
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Résolu? Je crois que j’étais juste à la bourre pour la publi 😀
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Oui, c’est résolu. Ce qui ne l’est pas, c’est le pourquoi d’un avis si positif sur ce film.
Même pour moi qui avait beaucoup d’espoir, ce fut une très très amère déception !
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Ah? Ecoute, on a regardé avec mes deux ado et tout le monde a adoré. Qu’estce qui cloche selon toi?
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Faudrait plutôt me demander ce qui ne cloche pas en fait 😅
Je trouve qu’il y a une belle DA, et le personnage de Shrike est intéressant. Mais le storytelling et la mise en scène sont d’une molesse hallucinante, et je trouve que le film rate globalement tous ses effets et à peu près tout ce qu’il entreprend.
Le roman a une intrigue simple mais bien tenue, là j’ai juste trouvé ça long et chiant en fait.
Vraiment, pour moi le film n’a pas grand chose pour lui à part de très beaux effets visuels pas bien mis en valeur.
Et pourtant, je partais très confiant quand je suis allé le voir au cinéma, et j’en suis sorti en me disant que le bide programmé était mérité.
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Ah mais tu as lu le roman! C’est très rare qu’on apprécie un film après avoir lu la source je trouve. Bon, maintenant les gouts et les couleurs… As-tu vu Jupiter ascending? (« Jupiter le destin de l’univers dans son titre fr pourri »).
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Pour le coup, moi ça ne me pose aucun souci de voir un film après avoir lu le roman et vice versa. Même sans avoir lu le roman les problèmes du film (à mes yeux) seraient toujours là.
J’ai d’ailleurs pas tiqué sur les choix d’adaptation, qui ont du sens (genre Esther qui est dans le roman littéralement défigurée en mode tu la vois tu dégueule).
Jupiter Ascending, j’aime beaucoup car il y a une vraie ampleur dans la mise en scène et l’esthétique, malgré un scénario bien trop bateau et la présence de Mila Kunis.
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