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Un assassin à New-York

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Manga de Jinpachi Mori et Jiro Taniguchi
Pika (2021) – (1995), 209p., one-shot.

bsic journalismMerci aux éditions Pika pour leur confiance!

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Benkei est un peintre japonais installé à New-york. Il est aussi « vengeur », un assassin qui élimine les personnes coupables d’atrocités. Expert dans son art, il n’en a pas moins une vie personnelle qu’il tente de protéger des dangers de la pègre autour de laquelle il gravite…

Un assassin à New York, manga chez Pika de Môri, TaniguchiQuelle surprise de voir Pika graphic (le label one-shot d’auteurs des éditions Pika) annoncer un Taniguchi sur un polar des années quatre-vingt-dix! Pour ceux qui ne connaissent pas, Jiro Taniguchi est un des mangaka les plus célèbres en France, édité chez Casterman dès la première vague des manga en France en même temps qu’Akira, Dragonball et Tonkam. C’est pourtant dans les années deux-mille qu’il atteint la notoriété littéraire avec Quartier lointain et le Sommet des dieux (tout juste adapté en film d’animation par des… français) qui parviennent à intéresser la presse classique à des manga qui correspondent aux codes de la BD « sérieuse » et à faire admettre tout le genre comme de la BD à part entière. Cela car après des mangas tout à fait dans les codes, l’auteur francophile (alors peu populaire chez lui) migre vers un style épuré, contemplatif et très proche de la BD franco-belge, si bien que la plupart de ses œuvres sont éditées en France dans le sens de lecture européen sans que cela ne pose de problème. L’auteur est malheureusement décédé à à l’aube de ses soixante-dix ans en 2017.

Benkei in New York 6 Page 15 - a hard boiled story by Taniguchi | New york,  York, CartoonOn retrouve ainsi dans cet assassin à NY une patte tout à fait 90’s, un style graphique très précis notamment dans les décors et les séquences d’actions redoutables d’efficacité et qui démontrent combien Taniguchi était un grand technicien. La distorsion entre la bonhommie non feinte du tueur et son efficacité imparable fonctionne parfaitement. On entre progressivement dans son intimité, sautant d’affaire en affaire. C’est là le principal problème de ce très bel album, sa narration entrecoupée qui malgré un réel fil rouge, nous donne le sentiment d’assister à des séquences isolées. Il manque un certain liant entre ces histoires qui voient le héros tenter de protéger sa compagne gogo danseuse et prostituée à ses heures et naviguer entre sa peinture et ses assassinats. On ne voit pas bien où le scénariste veut en venir, dans une atmosphère toute orientale sans vraiment de linéarité.

Au final cet ouvrage vaut pour son caractère patrimonial et rate le statut d’incontournable que l’on aurait attendu au regard de son sujet (on aime toujours ces portraits de tueurs solitaires redresseurs de torts!). Les amoureux de Taniguchi y trouveront leur compte et les dévoreurs de manga une pause originale dans le monde des tueurs nocturnes.

Retrouvez aussi l’avis de l’apprenti Otaku.

5 commentaires sur “Un assassin à New-York

  1. J’avais déjà trouvé ce manque de liant dans certains vieux titres où Tanuguchi s’essayait à l’action. J’ai l’impression qu’il n’est pas hyper a l’aise dans ce genre de découpage. Mais rien que pour l’ambiance polar, je suis quand même tentée 😆

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