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Un putain de salopard #2: O Maneta

La BD!
BD de Régis Loisel, Olivier Pont et François Lapierre (coul.)
Rue de sèvres (2020), 88p., série en cours 2 vol. paru sur 3.

bsic journalismMerci aux éditions Rue de sèvres pour leur confiance.

couv_405163Après le chaos dans lequel ont été laissés les protagonistes il est temps de faire le ménage. Alors que Max et Baïa atteignent la mystérieuse épave d’un avion, radeau salutaire dans la jungle impénétrable, les rabatteurs du camp effacent les traces de leur passage et cherchent à éliminer les témoins. C’est à un chassé-croisé que se livrent le policier du bled, les assassins et les filles, alors que la trace du Putain de salopard se rapproche…

Il est toujours compliqué de passer le second tome d’une série. Sur cette fin d’année trois tomes de séries magnifiquement démarrées se voient prolongées avec plus ou moins de bonheur. Si le Ramirez de Pétrimaux passe assez bien le cap, le Luminary de Brunschwig m’a franchement laissé sur ma faim en assumant difficilement la pagination de triple album. Il en est un peu de même sur ce second Putain de salopard où la découverte et la fraîcheur des quatre zozo s’estompent pour la nécessaire mise en place d’une intrigue dramatique. Le problème c’est que les auteurs semblent perdre leur scénario comme leurs personnages dans la forêt… Un tome de transition peut toujours justifier un emballement moindre en attendant un rebond et un s’inscrivant dans un tout. C’est plus difficile avec une pagination de double album qui exige une certaine progression, surtout quand le décors, certes magnifique, est celui de l’omniprésente jungle.

https://www.ligneclaire.info/wp-content/uploads/2020/11/Un-Putain-de-salopard-2.jpgOn suit ainsi dans ce volume l’équipe séparée: l’indienne muette Baïa et le benêt Max, malade, au cœur de l’enfer vert ; les 3C de l’autre, bien moins enjointes à la déconne avec les deux sbires à leurs trousses. Un peu comme dans un western, on navigue ainsi entre ces trois lieux (le campement des mineurs, le village, la forêt) au rythme de l’enquête du nouveau personnage de policier. Le soucis c’est que l’histoire on la connaît puisqu’on y a assisté au premier tome et que ces allers-retours sonnent un peu creux, jusqu’à la flambée de violence, sèche comme une branche cassée. Les personnages restent solides et les dialogues percutants, mais jusqu’au dernier tiers on a un peu un sentiment de sur-place. Un sur-place de cinquante pages tout de même…

Heureusement le dessin d’Olivier Pont en fusion parfaite avec la sublime mise en couleur de François Lapierre nous fait voyager dans ce tropique humide et crasseux que la technique traditionnelle des auteurs fait ressentir. Comme sur le précédent volume la minutie des détails, l’expression de la nature vierge, ses mouvements et ses recoins, s’apprécient à chaque page en faisant briller les rétines.

Ellipse volontaire ou non, le second tome s’achève presque sur le même plan que le premier… façon de nous montrer que dans la vie comme dans la jungle on tourne forcément en rond? On achève ainsi la lecture avec une intrigue qui a effectivement avancé avec une possible conclusion dès le prochain opus pour peu que Loisel ne souhaite pas étirer son intrigue (sommes toutes assez courte) déraisonnablement. Mais la sympathie des personnages, la qualité des graphismes ne suffisent pas à faire vraiment décoller une saga pourtant bien démarrée et qui a un peu oublié son féminisme et son humour en route. On tablera sur un second souffle car les qualités sont là, en musclant un peu le script.

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