
Manga de Hiromu Arakawa
Kurokawa (2020) – Square Enix (2002), env. 260 p./volumes. Série finie en 27 volumes.
Merci aux éditions Kurokawa pour leur confiance.
Sortie en 2001 au japon, la série comporte 27 volumes (un des tous premiers manga publiés par Kurokawa à partir de 2005) et 13 volumes d’intégrales (regroupant 2 volumes volumes par album) sortis à partir de 2012. La présente édition est « remasterisée » et propose un superbe papier glacé, un format plus grand, de jolies illustration couvertures qui réparent le tort causé par les vraiment pas belles jaquettes d’origine. On pourra jaser sur le passage de moins de 7 euros à presque douze mais étant donnée la qualité de fabrication il est difficile de râler. Simplement dommage que l’éditeur arrête l’édition classique… en tant que lecteur je préfère quand plusieurs formats sont proposés mais on peut imaginer que c’est compliqué à gérer commercialement et puis les lecteurs ont quand-même eu une bonne vingtaine d’année pour le lire…
Les frères Elric sont des alchimistes de renom. Châtiés par leur imprudence dans la manipulation magique, ils se retrouvent pour l’un avec un bras et une jambe en moins, sans corps pour l’autre, dont l’âme est désormais rattachée par un sceau à une armure de métal. Ces deux adolescents parcourent le monde issu de la Guerre civile à la recherche de la pierre philosophale, seul moyen de récupérer leurs corps…
Lorsque l’on cherche sur internet les meilleurs shonen jamais publiés on tombe inévitablement sur Dragon ball, one piece, Naruto et… Fullmetal Alchemist. Toujours un peu sur ma réserve lorsque je parcours des planches de manga jeunesse surtout lorsqu’ils ont vingt ans (!!), j’ai d’abord été séduit par l’habillage de cette Perfect edition qui vise à réediterdans une belle édition un classique. Un peu ce que fait Glénat avec Akira. C’est commercial mais aussi une manière de ne pas abandonner les classiques et de permettre aux nouveaux venus dans le manga de découvrir les grandes séries. Cette édition a pour atout essentiel sa taille et la qualité du papier, l’intérieur ne comportant aucun bonus autres que quelques croquis imprimés sur la couverture intérieure (sous la jaquette). Je suis toujours surpris de la frilosité des éditeurs français en matière de bonus quand on regarde les standards en comics (notamment chez Bliss et parfois chez Urban sur les gros volumes un peu chers). Je suis convaincu que le matériau (interviews, croquis préparatoires, etc) existe et il est dommage de ne pas profiter de ces belles éditions pour mettre le paquet. Bref.
Ces deux premiers volumes introduisent donc les aventures des frères alchimistes dans ce monde Steampunk où l’Alchimie fait office de magie. Si le style de dessin peut faire enfantin au premier abord (on est dans un shonen), dès les premières pages et le premier combat on est frappé par la technique de l’auteur. Avec des décors assez vides mais des noirs très présents, j’ai été plutôt conquis par ce dessin qui prend toute sa force sur les gros plans et les séquences d’action, assez fréquentes. L’intrigue, comme souvent dans les manga, commence par plusieurs courtes aventures qui font avancer l’histoire très discrètement mais permettent surtout de découvrir l’univers et notamment cette alchimie très sympathique visuellement. Le ton est assez sombre puisque dès la première planche couleur du prologue on voit Edward Elric, le fameux Fullmetal alchemist ensanglanté, avant que des méchants n’hésitent pas à désintégrer des protagonistes, les découper ou les exploser simplement dans une marre de sang. Aucune insistance sur la violence mais c’est plutôt le ton de ces deux orphelins parcourant un monde se remettant à peine d’une terrible guerre civile qui marque. Pour contrebalancer cela l’humour est très présent, notamment via le très réussi personnage d’Alex Louis Armstrong, aussi costaud qu’intelligent.
Au bout de seulement deux volumes on est déjà bien immergé dans ce qui s’annonce comme une conspiration impliquant le gouvernement ou l’armée avec une méchante peu présente mais aux apparitions marquantes. Les pages de combat sont rudes, percutantes en proposant de puissants antagonistes à ce qui restent deux fragiles adolescents, tout surdoués en matière d’alchimie qu’ils soient. J’ai beaucoup aimé cette approche d’Arakawa qui évite ma mièvrerie et la simplification. Son monde est dur, les méchants ne sont pas des enfants de cœur et les affres de la guerre, la perversion des âmes et la douleur des corps mutilés ne sont pas cachés. Avec son apparence toute bonhomme, Alphonse, enfermé dans son armure n’en souffre pas moins et les mutilations régulières qu’il subit avec son frère sur leurs parties mécaniques ne sont pas anodines pour leurs jeunes psychés. Le manga reste pourtant lisible par des ado dès dix ans dans la veine de Dragon ball ou Dr. Stone que de One Punch man ou Death note. Cette première immersion confirme donc totalement la qualité reconnue de cette série, un vrai shonen, qui sait allier habillage jeunesse avec un propos intéressant et une approche de la magie plutôt originale.
Un des incontournables de ma mangathèque ! Le titre de complexifie de manière assez géniale au fil des tomes, nous entraînant dans toujours plus de noirceur mais tout en conservant de belles petites touches d’humour, le tout grâce à foule de personnages très bien écrits !
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Tu le vends tres bien 😉… et j’ai hate de continuer!
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