Manga de Kamome Shirahama
Pika (2018) – Kodansha (2016), 194p./volumes, 6/7 tomes parus en France.
Dans un monde où la magie est courante mais pratiquée par une caste de sorciers aux rites secrets, la jeune couturière coco se retrouve malencontreusement capable de lancer des sorts… intégrée à une classe d’apprentis sorciers elle va devoir mettre toute sa volonté en avant pour sauver sa mère victime d’un maléfice…
Lors de ma participation au jury BDGest’arts 2019 ce titre était apparu et avait enthousiasmé les jurés. Je n’avais pas eu alors le temps de m’y pencher, sceptique comme beaucoup sur ce nouveau manga « Harry Potter-like »… Ma fille ayant reçu le premier volume en cadeau j’ai pu tenter l’expérience et ce fut un émerveillement! Je le répète souvent, je suis un petit lecteur de manga très critique du fait notamment de mon « apprentissage » sur les premières séries (aujourd’hui classiques) publiées par Glénat et Tonkam à l’orée des années quatre-vingt-dix. Je reproche souvent aux dessins manga d’être un peu légers et il est indéniable que sur ce plan l’œuvre de Kamome Shiramaha, diplômée des Beaux-arts de Tokyo, est une révélation graphique du niveau des dessinateurs italiens, voir d’un Moebius. Il arrive qu’un manga évolue entre son premier tome et la suite et je dois dire que si le dessin ne baisse pas on est clairement en présence d’un des plus beaux manga jamais produits, tout simplement! Le niveau de détail de ces planches, la finesse du trait, la richesse des designs des costumes, décores et monstres vous plongent dans des gravures victoriennes largement au niveau du monstrueux Dracula récemment sorti par Georges Bess. Publiant un volume par an, la productivité de l’autrice est stupéfiants et montre son niveau technique très nettement au-dessus du lot. Précédemment à l’œuvre sur la courte série Divines (également chez Pika), je pense que je vais suivre Shirahama une fois que j’aurais rattrapé mon retard sur l’Atelier.
Et sur le plan du scénario qu’est-ce que ça donne? Je dois dire que mes réticences ont été assez vite levées, non par l’originalité proprement dite de l’univers (on reste dans un monde de magie avec chapeaux à pointe) mais plutôt par le classicisme élégant auquel se rattache Shirahama qui lorgne bien plus vers les légendes britanniques à la Lewis Caroll que vers le bestiaire monstrueux nippon. Si l’intrigue avance très rapidement dans ce tome introductif, mettant en place le drame initiale voyant la jeune inexpérimentée fauter malgré elle, on commence à découvrir l’univers des mages, leurs règles et le début d’une conspiration incluant Coco. L’idée d’une répartition du monde entre personnes sensibles ou non à la magie est rapidement révélée et me rappelle le très bon manga français City Hall où la même idée d’une magie interdite et écrite (dans l’Atelier elle est dessinée) était transposée dans un univers cyberpunk. On se retrouve donc avec une histoire d’apprentissage avec un puissant et mystérieux mentor, une équipée de jeunes filles apprenties avec quelques jalousies dangereuses et une adorable fille dont l’indépendance d’esprit va sans doute bouleverser les équilibres.
Tout à fait remarquable et sans défauts apparents, cet Atelier des sorciers m’a fait tomber sous son charme et se rajoute immédiatement à ma (courte) liste des séries à suivre impérativement!
Un très belle avis qui rend un parfait hommage à ce manga et au fabuleux travail de la mangaka ! Bon rattrapage de la série !
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Merci, j’ai hâte!
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Très bel avis qui a d’autant plus de poids que, comme tu le dis, tu es très critique envers les mangas. Ça fait plaisir car c’est un titre vraiment superbe graphiquement, à mettre à côté d’un Innocent, Ascension, Vagabond ou Bride Stories, les plus belles que je dois avoir 😊
Belle découverte de la suite, par contre, sa série Divines est belle graphiquement mais très anecdotiques, elle rappelle un peu des titres comme Lamu, si tu vois ce que je veux dire 😉
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Merci pour ces avis. Je vais regarder. Lamu oui je vois tres bien 😊
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