BD Peter Mennigen et Ingo Römling
Delcourt (2020), 72p., un volume paru sur quatre.
La série Malcolm Max est parue en Allemagne chez Splitter-Verlag avec quatre tomes et un spin-off
Étonnante série que ce Malcolm Max, premier tome d’une série allemande qui en compte déjà quatre et propose un personnage à la Sherlock holmes dans une atmosphère très victorienne teintée de mystères. Ce début d’enquête autour de meurtres atroces perpétrés sur des femmes dans des conditions rationnellement impossibles fait fortement penser à la série récente Les métamorphoses 1858. L’album, très didactique sur l’époque, s’ouvre sur un rappel du contexte et une présentation du duo improbable formé par ce dandy brillant et une demi-vampire… dont on ne saisit pas bien l’utilité fantastique au terme de cette première partie. Les auteurs jouent beaucoup sur le comique des échanges entre ces deux êtres vifs à la répartie percutante et prennent le temps de bien expliquer le cheminement de l’enquête, au risque d’un petit rythme. Je disais étonnante car de par les dessins proches du cartoon (entre Bones et Clevinger) et des dialogues à la simplicité déconcertante on envisage une lecture destinée à la jeunesse… Malcolm Max peut ainsi être une bonne introduction à cette ambiance d’enquête brumeuse même si certaines idées peuvent apparaître déplacés (le « ver libidineux » ou le récit des crimes) pour un tel public. Doté de dessins très sympathiques d’un Igo Römling passé sur l’adaptation comic de la série d’animation Star wars Rebels, l’album pèche un peu au niveau des textes un peu appuyés comme son scénario pourtant assez accrocheur faute d’une folle originalité. Au final on a un bon démarrage pour débuter dans la BD fantastique avec des personnages assez cool… ce qui ne suffira pas à accrocher des lecteurs chevronnés faute d’une idée vraiment novatrice. A noter que l’album comprend un volumineux cahier final rempli d’explications sur la réalisation de l’album.