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BD en vrac #7

  • Les métamorphoses 1858 #1

Ouvrage lu en numérique sur Résultat de recherche d'images pour "iznéo"

couv_354108Clairement Les Métamorphoses 1858 jouit d’une des plus beaux design et des couvertures les plus percutantes de ce début d’année, avec un style qui nous fait plus penser à la collection Metamorphoses de Soleil qu’à du Delcourt. Mais la couv’ ne faisant pas tout, qu’est-ce que ça donne? Stanislas est détective et inventeur. Joseph, son ami d’enfance est médecin. Les deux ne sont d’accord sur rien mais ne peuvent se passer l’un de l’autre. Quand on vient leur demander de retrouver une jeune fille disparue mystérieusement, ils se retrouvent plongés dans une machination criminelle d’une échelle inimaginable…

Dans la forme on a une enquête criminelle dans un paris XIX° siècle qui va se teinter progressivement d’aspects Steampunk et conspirationniste. Déjà, avec des savants fous, une organisation criminelle et un réalisme cru, j’aime! Là-dessus ce qui frappe le plus après la couverture c’est la mise en cases, le découpage et le procédé de narration jouant sur les points de vue. A la conclusion du Résultat de recherche d'images pour "les métamorphoses 1858 ferret"premier volume on ne sait pas si c’est gratuit ou au service de l’histoire mais il est certain que c’est très original et diablement classe! Surtout que le dessin de  Sylvain Ferret n’est pas le plus précis qui soit et jouit de quelques problèmes techniques (il s’agit de son premier album), mais la mise en couleur et la maîtrise des pages compense allègrement ces petits soucis pour proposer une lecture très agréable visuellement et fort dynamique à la fois dans les scènes d’action mais aussi dans certaines séquences où les auteurs exploitent la technique du cinéma fantastique de mettre le cadre du point de vue de quelqu’un d’autre. Très efficace! Là dessus on ajoute une écriture très verbeuse dans des dialogues en ping-pong entre les deux compères dont le caractère antinomique s’agence à merveille et nous donne envie de les suivre dans leurs aventures. Le second volume sortant à peine trois mois après le premier vous pouvez vous jeter dessus (pourquoi ne pas avoir produit un unique volume?). Pour peu que Sylvain ferret progresse rapidement dans son dessin on risque d’avoir une des très bonnes séries à suivre dans les années qui viennent!

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  • Negalyod (Vincent Perriot/Casterman)

Album lu dans le cadre du  des bibliothèques de l’ouest lyonnais.

couv_340430Jarri est berger dans les étendues désertiques qui voient déambuler des dinosaures, loin de la grande Cité hyper-connectée au Réseau. Lorsque son troupeau est décimé par la technologie urbaine il décide de retrouver l’auteur du massacre et tombe sur une rébellion qui vise à jeter par terre la dictature de ceux d’en haut…

Avec sa couverture et son titre intrigants, son très grand format et son univers SF Negalyod avait eu de très bons échos l’an dernier. En commençant ma lecture j’ai été pris de court par les visuels qui m’ont semblé bien brouillons… Après la clôture et réflexion faite, si certains effets (le vent) et arrières-plans sont expédiés un peu vite (probablement en raison du boulot considérable qu’a du représenter cet album à la pagination conséquente), c’est bien plus la colorisation qui choque. Florence Breton n’est pourtant pas une novice et a proposé dans sa carrière de superbes colorisations. Elle officiait par exemple sur le Vortex de Stan et Vince dont l’aspect old school et rétro était affirmé. C’est donc bien une volonté esthétique qui correspond au design général totalement inspiré de la SF des années 60-80 avec ses mauvaises impressions et ses couleurs pauvres qui est à l’origine de cette faute de gout. Certains anciens nostalgiques percuteront, moi pas… Du coup je conseille à ceux qui souhaiteront le lire d’opter pour la version NB éditée par Casterman.

Je dois dire qu’avec un buzz moins important j’aurais pu voir Negalyod comme un projet investi à défaut d’être foncièrement original. Le schéma de la société technologique pompant les ressources de la planète et attaquée par une rébellion de pauvres exclus est connu. Dans le genre Urban est (à la fois graphiquement mais aussi scénaristiquement) est bien plus abouti. Le principal intérêt de ces 200 pages réside dans l’ambiance inspirée des steppes d’Asie, entre mongoles et peuples himalayens, ainsi que dans une technologie à la Mad Max, faite de cordages et de tubes métalliques associés à une très haute technologie qui voit le peuple d’en haut utiliser la fission nucléaire comme le réseau internet et l’IA totale. Mais aucun background ne vient expliquer ni le titre ni le pourquoi des dinosaures ou de la constitution de ces cités. Pourtant l’auteur parvient dans son découpage aéré à nous proposer quelques vues très audacieuses dans leur dynamisme et certains décors naturels très réussis, au contraire de la ville qui, dans ses enchevêtrements de n’importe-quoi laisse de marbre. Au final on a l’impression d’un projet issu des visions graphiques de son auteur qui a tenté bon gré mal gré d’appliquer un thème SF connu à son univers. Il est souvent compliqué de faire à la fois scénario et dessins et Negalyod rate le coup de Mathieu Bablet il y a trois ans.

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  • L’arbre de vie (Carrion/Hamon/Soleil) – série Nils #3/3

couv_350183Nils est une série frustrante. Portée par l’un des plus talentueux dessinateurs actuels (Antoine Carrion), doté d’une maquette magnifique chez la toujours élégante collection Métamorphoses de Soleil, d’un design et d’une atmosphère absolument envoûtante et une inspiration Miyazaki affichée, elle avait tout pour être le carton des années 2010. Si le premier tome posait les bases d’un univers écolo-steampunk basé sur la mythologie nordique plutôt réussi, dès le second je voyais poindre de gros soucis d’articulation temporelle qui gênaient la lecture dans une intrigue assez complexe et volontairement cryptique. Ce dernier tome confirme les précédents: le dessin est l’un des plus enivrants de ces dernières années (bien que très sombre), l’histoire ambitieuse sur une lutte entre des dieux anciens garants de la Nature et de l’équilibre et des hommes que la science mets à leur niveau au péril du monde même… mais le scénario a toujours de grosses difficultés en oubliant qu’une certaine linéarité est nécessaire  à la lecture. Est-ce le dessin qui ne sait imager les transitions ou le scénario même qui les oublie, toujours est-il que cette intrigue est hachée. Pourtant L’arbre de vie propose beaucoup plus d’action alors que Nils se découvre des pouvoirs… divins dans des séquences dantesques absolument superbes. Mais jusqu’à l’épilogue (laissée à l’interprétation du lecteur) on souffre en n’étant jamais sur de bien comprendre ce que l’on voit et ce que l’on lit. Vraiment dommage. Nils restera une série à part, intéressante, mais qui loupe le statut de chef d’oeuvre en raison d’un manque de relecture éditoriale sans doute. Frustrant disais-je…

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11 commentaires sur “BD en vrac #7

  1. Bon, après lecture, je retiens un univers très riche. Très original. Les dinosaures sont superbement intégrés. TOP ! On ne sais pas d’où ils viennent ni pourquoi, mais l’idée est sympa.
    Dans la même logique, il aurait sympa de préciser un peu plus l’univers : d’où vient la technologie, comment est-elle maîtrisée et par qui ?
    Le dessin m’a bien parlé, le jeu de couleur très « rouge » fait appel au désert et au manque d’eau. Perso, j’ai accroché.

    Par contre, j’ai une impression de gâchis. Des trucs foireux… complexe dans l’univers et dans l’approche, mais des facilités scénaristiques qui font capoter la trame.

    [alerte spoiler !!] Que les oiseaux préhistoriques le sauvent 1x. Ok, on comprend. 2x, ça commence à faire beaucoup. 3x en se sacrifiant en masse, c’est trop. Surtout qu’on comprend pas pourquoi ils l’aident autant !

    Idem, dans l’incompréhension sur le héros : quelle est l’histoire de la famille ? D’où vient le cheptel ? D’où maîtrise-t-il le maniement des cordes ? => à cette question, le héros répond : « on ne va pas parler de nos passés ! » Et hop, aux oubliettes.

    Pareil pour les camions météos : d’où viennent-ils ?
    Trop de questions sans de réponses ou de pistes qui gâchent le plaisir de lecture une fois l’ouvrage refermé.
    [FIN]

    Bref, il y a comme une impression de « cela aurait pu être tellement excellent ! ». Dommage, le boulot est là, il y a une multitude de détails et aussi une multitude de raccourcis. Je lui mets un 3/5.

    La BD se science-fiction qui m’a fait vibrer ces derniers mois : Renaissance, dont j’attends les T2 et T3 avec impatience.

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    1. Merci pour ton avis détaillé. Je te rejoins sur le côté inabouti et reste surpris qu’il ait été considéré comme une des bd de l’année. Je confirme sur Renaissance, très maîtrisé avec le talent reconnu de Fred Duval, auquel j’ajoute le récent crusaders malgré quelques ratés de construction au démarrage. N’hésitez pas à me faire aussi découvrir des trucs dans les commentaires ou par mail!

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      1. Hello, comme titre SF récemment sorti je te conseille *Hot Space* (pas vu si tu l’avais lu…). Ce fut une très bonne surprise pour moi. Scénario efficace, dessins propres et qui collent bien à l’univers présenté. A tester pour les amateurs d’aventures spatiales, sur des planètes étrangères et avec une intrigue au long cours.

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          1. OK. Sympa le partenariat.
            As-tu lu « The Bridge » de cet éditeur ? Graphiquement assez lait (type cartoon flash) mais superbe histoire sur la construction du fameux pont new-yorkais. J’adore les BD basées sur des histoires vraies entrepreneurs en tout genre.

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            1. Oui il me tente bien mais effectivement le dessin semble juste correcte et étant donné le nombre de BD à lire, peut-être quand ce sera plus calme. Je conseille également le magnifique Red Sun chez Kamiti, avec une artiste italienne de grand talent et une histoire très intéressante. Des défauts mais très bon premier album.

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  2. Wahou, la claque sur Negalyod (que je n’ai pas lu). Le dessin a l’air sympathique pourtant…

    Cela me fait penser à Giant, qui avait connu un super matraquage publicitaire chez les libraires + web. Le tome 1 était honnête. Mais le tome 2… fade au possible, sans intérêt. Avec un goût vraiment amer en bouche : l’impression de s’être fait pousser à l’achat pour suivre finalement une aventure sans intérêt. Ou comment, sur une belle idée graphique, essayer sans succès de dessiner un scénario qui tient la route… Bref, je me méfie de plus en plus des « réussites marketing ».

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    1. Je suis d’accord. Après c’est aussi une histoire de goût. Je n’ai pas aimé Ces jours qui disparaissent tout en reconnaissant que c’est très bien fait. Sur Negalyod je pense que l’aspect rétro est volontaire mais moi ça me parle pas. Je ne sais pas ce qui a plu. Je viens justement d’emprunter Giant à la Bib… il me tente bien apres avoir lu le génial diptyque Blus Note qui ressemble graphiquement et thématiquement. Je te dirais.

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