Un premier article sur la série a été publié sur le blog.
La poursuite de la série (et le plaisir de lecteur) m’a donnée envie de prolonger le billet au cours de l’avancée, sorte de billet d’étape.
Si les deux premiers volumes n’ont rien d’exceptionnel tant au niveau du scénario que du dessin (mais donnent le ton sur le côté pas sérieux, très sexy et tente-sixième degré de l’humour), le manga commence à devenir véritablement intéressant à partir du volume 3 où Ken et sa bande suivent un entraînement hardcore auprès de moines-soldats du mont Ji-ri. Dans le volume 4 ils mettent à profit leurs nouvelles capacités physiques et de combattants en éliminant un gang de Séoul et en devenant les protecteurs du quartier.
Le volume 5 marque un tournant tant graphique que scénaristique dans la série: Yumin explique qu’elle est la fille du premier chef Yakuza du Japon et l’on comprend aussitôt que cela sera le fil conducteur du reste du manga. C’est aussi l’occasion pour Boichi de s’envoler visuellement: des combats nocturnes, gunfights et katana, des gros plans et des pleines pages chorégraphiées… l’artiste se fait plaisir et nous fait plaisir!
La bascule est étonnante entre l’avant et l’après volume 5. A partir de là l’action ne s’arrête plus et on prend un vrai plaisir sur certaines cases ou pages. La maîtrise anatomique du coréen est impeccable et si ses visages empruntent légèrement à la tradition manga (des gros yeux) on sent une attraction sensible vers le réalisme avec une utilisation de traits hachurés qui cassent le côté industriel de l’impression manga et permettent un incroyable dynamisme sur les scènes d’action. La fureur marque beaucoup de dessins et cela pourra paraître trop à certains. Pourtant comme je l’avais dit dans le premier billet (mes premières impressions) on reste dans un genre codifié: le manga de baston mafieux, organisé sur le modèle du jeu vidéo avec niveaux (les chapitres du manga sont des « level ») et boss de fin. Tout est exagéré dans Sun-ken rock, des mafieux bourrins et graveleux aux filles se vautrant de tous leurs charmes aux pieds du héros.
Dans les volumes 6 et 7 s’engage une guerre pour la prise de l’Imperial Cacino afin de devenir le premier gang de Corée.
Ce que j’apprécie notamment dans ce manga c’est sa radicalité et son absence de censure. Si beaucoup de manga et (tous) les comics de super-héros montrent les personnages (et les filles) dans des tenues hyper moulantes et suggestives mais « techniquement habillées », Boichi ne s’ennuie pas avec des cache-sexe: ses personnages sont hypertrophiés (hyper musculeux pour les garçons, hyper sexués pour les filles), beaucoup de scènes sont des excuses non voilées pour illustrer des scènes de cuisines ou des filles nues (étrange juxtaposition des deux mais c’est la réalité de ce manga). L’auteur semble un brin obsédé par la chose et très macho (attention, certaines scènes virent presque au Hentai… mais finalement pas plus que Manara), mais après tout c’est son manga et si l’image de la femme y est très chosifiée, celle de l’homme n’est pas franchement tendre: totalement poseurs, clichés mafioso et attitudes puériles systématiques, je ne suis pas sur que la gente masculine soit mieux traitée. L’envie graphique de Boichi est évidente et je crois qu’il ne faut pas se poser plus de questions que cela.
La série permet du reste de découvrir une partie de la vie quotidienne coréenne, beaucoup de recettes de cuisines (parfois insérées dans des situations improbables comme lors du combat de l’Imperial Hotel) et une réelle dénonciation de l’histoire politique et du système institutionnel coréen réputé pour sa forte corruption et qui fait justifier l’axe central de Sun-Ken Rock: dans un état corrompu, une organisation criminelle structurée est-elle plus nocive pour la société que l’État officiel?
Il faut vraiment que je teste ce titre 😲
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Oui c’est vraiment sympa. Assez voir très chaud par moment mais c’est de plus en plus puissant niveau dessin, séquences d’action, ambition. J’en suis au 8 et c’est plus maîtrisé à chaque tome.
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Ah, c’est bon à savoir !
D’ailleurs, je me demandais, les scènes avec les femmes à demi-nues sont-elles gratuites ou bien servent-elles le propos ?
J’ai lu Terraformars – Asimov (dessiné par Boichi) et ils collait des femmes en tenues légères alors que ça n’avait rien à faire là, du coup, je me demande si dans son propre manga ça sert à quelque chose ou bien si c’est juste un délire du mangaka ^^
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Franchement il est très porté sur les filles nues. Sun Ken rock est un prétexte à filles à poil, grosses bastons et recettes de cuisine. Ça tombe souvent comme un cheveu sur la soupe. On peut trouver ça tordu, mais l’ensemble est magnifique et cohérent ( histoire de mafia en mode jeu vidéo). À ce que j’ai vu wallman est plus construit.
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Oki, merci beaucoup !
Si c’est cohérent, c’est l’essentiel 🙂
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Perso je préfère un Boichi qui se lache un peu à un Masamune Shirow qui a viré total Hentaï et du coup c’est plus de la BD mais du porno. Dommage, j’adorais vraiment la technique et le dessin de Shirow.
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Ah oui, carrément !
Merci pour tes conseils, je pense tester le premier tome de Sun-Ken Rock rapidement maintenant que je connais un peu l’optique du titre 🙂
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J’avais récup les trois tomes de Wallman en occase, je pense les chroniquer prochainement, ca donnera une idée sur un autre titre. Mais je serais curieux d’avoir d’autres avis sur sunken rock, j’en vois pas bcp sur le web.
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Ah cool je lirais ton avis alors ^^
c’est vrai que pour Sun-Ken Rock on en trouve pas beaucoup…
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Apparemment 2018 va être l’année Boichi: son dernier (Origin) paraît en juillet et un autre dans l’année. Du coup, Wallman (actuellement 3 volumes) ne continue pas. Dommage je le trouve plutot mieux que Sun-Ken Rock (plus action). Mais il a probablement prévu de continuer plus tard.
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