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Sun-ken Rock #1

East and west

Manga de Boichi
Doki-Doki (2008)
A partir de 15 ans

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Ken est un jeune japonais parti en Corée pour suivre la fille qu’il aime, engagée dans la police de Séoul. Se retrouvant à la tête d’un gang local, il va gravir les échelons entre ses idéaux de justice et le pragmatisme de la vie de criminel…

Boichi est l’un des prodiges du manga asiatique. Contrairement à son personnage, il est coréen et vit au Japon. Sun-Ken Rock est l’un de ses premiers manga; sur le plan graphique le premier volume ne sort pas de l’ordinaire de la masse des BD japonaises… ce qui changera rapidement dès les tomes suivants, jusqu’à fournir certaines planches absolument sublimes et un niveau moyen très au-dessus des standards. Boichi est précis, ses personnages sont caractérisés et son dessin impulse une énergie propre au média Manga mais qui sort ici vraiment du lot. La maîtrise des anatomies (hum…), des plans et cadrages délirants, font de cette série un must du manga d’action.

9_largeSur le plan de l’histoire, dans ce volume de démarrage on est vite dans le n’importe quoi, les scènes d’humour débile étant plus nombreuses que des scènes de combat improbables, assez rapidement menées et dotées d’un découpage parfois abrupte… Ce qui anime Boichi et ce manga ce sont la baston, les gags et les filles dénudées. Sun-Ken Rock n’est d’ailleurs pas à mettre entre toutes les mains car c’est assez cru et violent par moments. Les jeunes hommes sont des machines de combat et les filles de la chair fraîche à abuser ou à défendre: on est dans la psychologie et l’univers des mafia. On est néanmoins surpris de lire certains échanges assez intelligents (le débat sur le statut de l’Etat et celui du gang, la responsabilité de la Corée dans sa participation à la guerre du Vietnam) et qui entraîne des réflexions que l’on ne s’attend pas à trouver au milieu de ces planches délirantes.

gallery_474_10_220429Je ne m’étendrais pas sur un scénario assez dérisoire sur le premier volume et qui va se poursuivre dans une ascension du héros au sein des guerres de gang, scénario linéaire, simple, permettant les successions d’affrontements verbaux ou aux poings. On reste dans l’esprit de beaucoup de Mangas: humour décalé et combats.

Je découvre juste cet auteur et en parcourant les planches de ses différentes œuvres (qui commencent à être nombreuses) je retrouve une maestria que je n’ai jamais retrouvé depuis le chef d’œuvre de Masamune Shirow: Appleseed 4, notamment dans les scènes de combat. C’est brut, c’est cru, c’est violent, c’est précis. C’est le Manga comme je l’aime! sun-ken-rock-2346447Boichi a en outre le mérite de réaliser des séries assez courtes, ce qui permet de garder l’intensité nécessaire à ces histoires de rage et de fureur. Je lis peu de manga car j’ai du mal à trouver (un peu comme dans le comics) autre chose que de la grande consommation reproductible. Parfois pourtant je déniche des auteurs, comme Shin’ichi Sakamoto sur Ascension et en général c’est la baffe. Boichi et le manga c’est un peu comme quand on compare un comics de Jerôme Opena ou de Travis Charest au commun des BD US… on voit la différence! Dans la foulée je vais me lire sa dernière publi en France: Wallman, série sur un assassin en 3 volumes qui s’annonce dantesque.

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Un second billet d’étape de lecture se poursuit ici.

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