Dans la fascination grandissante envers les films de SF et fantastiques, une grande part tient au design et à la créativité des artistes géniaux embauchés par troupeaux et qui créent des univers dans lesquels on se demande souvent après coup quel a été le rôle du réalisateur… Ces artistes la plupart du temps inconnus (comme du reste l’essentiel des techniciens) sont pourtant l’âme de ces films. Quelles qu’aient été les visions des réalisateurs de ces films, Alien n’existerait pas sans Giger, Star Wars sans Ralph McQuarrie, et Le Seigneur des anneaux sans Alan Lee et John Howe. Je me remémore la séquence des DVD Star Wars où George Lucas passe tamponner en quelques secondes les illustrations validées ou non sans un regard aux graphistes anxieux…
Parmi les réalisateurs les plus inventifs de ces dernières années se trouvent les Wachowski, sans doute les plus grands apports à la SF depuis George Lucas. Si Matrix est entré dans l’imaginaire collectif, une incompréhension sur les volumes 2 et 3 a atténué l’aura de ces inventeurs d’univers auprès de la presse du du public. Leur film Cloud Atlas est significatif de cette gêne autour de leurs oeuvres, les critiques semblant désemparées au visionnage sans pour autant critiquer. Les visionnaires sont souvent victimes de tels problèmes.
Jupiter Ascending (je vous dispense de son abominable titre français), leur dernier métrage, bien que victime de quelques difficultés de studio, est à ce titre au moins un chef d’œuvre graphique (je vous renvoie à la critique d’écran large, à laquelle je souscris, pour la partie cinéma) et est pour beaucoup sorti de l’univers de George Hull, designer ayant travaillé sur tous les films Wachowski mais aussi sur Star Wars, les Gardiens de la galaxie, Tree of life, Transformers et Blade Runner 2049 excusez du peu !
Le film est un maelstrom visuel presque exempt de faute de gout et proposant une alchimie des arts culturels humains jamais vue depuis Star Wars (encore, oui, je sais). Du design des vaisseaux à la planète centrale qui parvient à se démarquer de Coruscand (pas simple pourtant), tout fascine dans les tableaux dessinés par Hull. Encore une fois, étant donné le fonctionnement artistique des Wachowski il est probable que beaucoup d’idées soient issues de leurs cerveaux, mais je vous laisse parcourir les différentes galeries de ce très grand designer (dont je n’ai malheureusement pas trouvé trace d’Art-Book) pour vous faire une idée de sa cohérence et de son style inimitable et original. Personnellement je ne me suis toujours pas remis des armures exo-angéliques…
2 commentaires sur “Jupiter et George Hull”